Le chercheur Adam Shuhendler reçoit la bourse Dorothy Killam pour mieux comprendre la progression des cancers

Par Université d'Ottawa

Cabinet du vice-recteur à la recherche et à l'innovation, CVRRI

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Chimie et sciences biomoléculaires
Le chercheur Adam Shuhendler travaille avec une étudiante dans son laboratoire
Adam Shuhendler (à gauche) est professeur agrégé à la Faculté des sciences. Il mène des recherches à l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa et collabore avec le Groupe sur les commotions cérébrales à l’Institut de recherche sur le cerveau.
Le professeur de chimie Adam Shuhendler est dans son élément, lui qui met au point des procédés novateurs qui repoussent les frontières de la recherche sur l’imagerie et la détection moléculaires. Maintenant, grâce à la bourse Dorothy Killam, il pourra se pencher sur la conception de sondes chimiques qui nous aideront à mieux comprendre les mécanismes régissant la formation des cancers et leur propagation à l’échelle moléculaire.

La bourse Dorothy Killam est décernée à des chercheuses et chercheurs de compétence exceptionnelle en milieu de carrière; elle leur permet de se consacrer à des projets de recherche de grande envergure et d’intérêt général dans les disciplines des sciences humaines, des sciences sociales, des sciences naturelles, des sciences de la santé et du génie.

« J’ambitionne de créer des nouvelles plateformes de technologie chimique pour tirer pleinement parti du potentiel de l’imagerie moléculaire et ainsi, surveiller la progression des maladies en temps réel et de façon non effractive », explique celui qui occupe la Chaire de recherche du Canada en biologie chimique. « Les sondes chimiques produites dans le cadre de cette bourse nous permettront de voir l’effet combiné qu’ont sur le développement du cancer certains groupes d’enzymes réputés pour contribuer à son apparition et à sa propagation. »

Jusqu’à maintenant, la communauté scientifique n’a pu étudier ces groupes d’enzymes qu’un à la fois, souligne-t-il. Or, ces sondes chimiques viendraient changer la donne. « Nous serons en mesure d’observer simultanément les activités de plusieurs groupes d’enzymes et donc, de voir comment ils interagissent, ce qui nous aidera à mieux comprendre les mécanismes de métastase du cancer. »

Ces substances chimiques trouveront leur application en oncologie dans un premier temps, mais le chercheur estime qu’elles pourraient aussi révolutionner les méthodes de visualisation du comportement enzymatique d’un large éventail de maladies, y compris les maladies neurodégénératives et infectieuses, et jouer un rôle crucial dans l’évaluation de l’interaction médicament-récepteur au sein des organismes vivants.

Au fil des années, le professeur Shuhendler et son équipe d’étudiantes et étudiants des cycles supérieurs ont conçu des sondes chimiques destinées à différents usages, dont une qui cible les aldéhydes, une classe de substances biochimiques hautement réactives qui se forment dans nos cellules. Shuhendler et son équipe ont récemment découvert que ces substances biochimiques sont des moteurs précurseurs de maladies et constituent donc des marqueurs diagnostiques efficaces.

« Pour la toute première fois, grâce à la TEP et à l’IRM, nous pourrons évaluer le véritable pouvoir diagnostique des aldéhydes et nous en servir pour poser un diagnostic précoce en cas d’inflammation septique, pour prédire la sensibilité d’une tumeur à la chimiothérapie et pour répondre au besoin clinique, bien réel, d’une méthode diagnostique objective des commotions », affirme le chercheur. D’ailleurs, il travaille déjà sur un test grand public qui, grâce à ces aldéhydes réactifs, détecterait les premiers signes de commotion cérébrale.

En 2019, il a également mis au point un procédé chimique intégré à un appareil de détection rapide, simple et peu coûteux pour analyser les composés du cannabis. Ce dispositif, qu’il a conçu et commercialisé en partenariat avec les chercheurs Benoît Lessard et Cory Harris de l’Université d’Ottawa, déclenche une réaction chimique lorsqu’il détecte un cannabinoïde (THC ou CBD) et mesure sa concentration et sa puissance. 

« Je suis vraiment fier de ce que mon équipe et moi avons accompli au cours de ces sept années de recherche à l’Université d’Ottawa, déclare le professeur. Et je suis heureux qu’on reconnaisse la valeur de notre travail au pays et qu’on nous offre la chance de le poursuivre avec cette bourse. »

En savoir plus sur la bourse Dorothy Killam.