De la dentisterie au doctorat : un parcours insolite

Communauté diplômée
Chimie et sciences biomoléculaires
Étudiants vus de dos lors d'une cérémonie de remise des diplômes
B.Sc. spécialisé Biologie (Magna cum laude), 2014; PhD, 2022: Département de chimie et sciences biomoléculaires

Imaginez… Vous commencez votre première année de baccalauréat en STIM, et vous vous apprêtez à assister à votre tout premier cours à l’Université d’Ottawa. Vous arrivez juste à temps pour entendre votre professeur lancer : « Levez la main si vous souhaitez faire médecine. » Tout le monde lève la main… pourtant, quatre ans plus tard, vous vous rendrez compte que finalement, seulement une ou deux personnes ont fréquenté l’école de médecine. Les autres sont maintenant en recherche, en génie ou en enseignement.

Cette histoire, c’est celle d’Anna Ampaw, qui a obtenu un baccalauréat en sciences en 2014 et un doctorat en chimie bioorganique en 2022 à l’Université d’Ottawa. Comme ses camarades du premier cycle, Anna a commencé sa première année d’études avec une idée claire de ce qu’elle voulait faire dans la vie : devenir dentiste. Mais aujourd’hui, une maîtrise (Université Dalhousie, sous la supervision du professeur David Jakeman) et un doctorat (Université d’Ottawa, sous la supervision du professeur Robert Ben) plus tard, Anna se rit de ses années de premier cycle. Elle était attirée par la médecine dentaire, car cela lui aurait permis de mener une vie simple.

Anna Ampaw
Anna Ampaw

Sa réorientation inattendue vers le doctorat commence par une lettre de refus de la faculté de médecine dentaire. Ne voulant pas renoncer à son rêve, Anna décide alors de faire une maîtrise pour améliorer ses chances d’être admise. Cependant, après un nouveau refus, elle commence à remettre en question son plan de carrière. Un jour, alors qu’elle fait du tutorat à l’Université d’Ottawa, elle croise par hasard le professeur Robert Ben, son ancien superviseur de stage de travail coop. À la fin de leur conversation, il lui offre une place au doctorat, qu’elle accepte sans conviction. Malgré ses doutes initiaux, c’est pendant cette période qu’Anna se découvre une passion pour la recherche. En collaboration avec la Société canadienne du sang, qui doit conserver du sang sous le point de congélation pendant de longues périodes, elle travaille sur la synthèse de petites molécules à base d’hydrates de carbone qui préviennent les dommages causés par la glace à des matériaux biologiques (cellules, organes, tissus) lors de la cryopréservation, un processus qui consiste à congeler ces matériaux. Normalement, à de telles températures (p. ex. de -80 °C à -196 °C), de petits cristaux de glace se forment et se recristallisent, ce qui endommage gravement les cellules. Les molécules qu’Anna synthétise empêchent cette recristallisation, ce qui permet à plus de cellules de survivre à la décongélation. Il s’agit d’une percée cruciale pour la Société canadienne du sang, qui peut ainsi conserver les prélèvements de sang beaucoup plus longtemps, avec un faible risque de dommages.

« Je suis contente d’avoir fait mon doctorat, confie Anna. Grâce à ce programme d’études supérieures, j’ai beaucoup grandi et appris à me connaître. » Elle poursuit actuellement ses recherches postdoctorales sous la supervision du professeur Patrick Gunning à l’Université de Toronto.

Anna encourage les étudiantes et étudiants qui ne sont pas certains de leur orientation professionnelle « à garder l’esprit ouvert et à suivre leur passion, puisqu’elle pourrait bien se transformer en profession ».

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