Au milieu de la vingtaine, Mattieu Gamache-Asselin (B.Sc.A. 2012) a acheté avec un ami, Jamie Karraker, une pharmacie ayant pignon sur rue dans le quartier Mission District de San Francisco. Les deux partenaires se sont lancés dans cette entreprise non pas en tant que professionnels de la santé, mais en tant qu’ingénieurs en logiciels déterminés à utiliser leur expérience et leur savoir-faire pour améliorer la vie des gens.
Mattieu Gamache-Asselin, qui avait suivi plusieurs cours en sciences biomédicales à l’Université d’Ottawa, trouvait que la santé était un domaine prometteur où son travail pourrait avoir un véritable impact social. Depuis des décennies, l’industrie pharmaceutique n’avait pratiquement pas évolué; elle était donc mûre pour une grande transformation.
Utilisant la pharmacie qu’ils venaient d’acquérir comme site d’observation, les deux jeunes entrepreneurs ont commencé à comprendre les défis auxquels étaient confrontés les médecins, le personnel des pharmacies et la patientèle. En outre, des études de marché avaient révélé que près de la moitié des ordonnances délivrées aux États-Unis n’étaient jamais utilisées, ce qui entraînait chaque année 125 000 décès évitables.
Conscients qu’il fallait améliorer les façons de faire, Mattieu Gamache-Asselin et Jamie Karraker ont lancé leur entreprise, Alto Pharmacy, en 2015. La plateforme numérique de pharmacie assure la coordination du processus de remise d’ordonnance entre le corps médical, les pharmacies et la patientèle. De plus, Alto recherche les médicaments aux meilleurs prix, supervise la livraison le jour même et établit des canaux de communication améliorés entre le personnel des pharmacies et le public. Les économies réalisées sont particulièrement appréciables aux États-Unis, où beaucoup de gens ne disposent pas d’assurance couvrant le coût des médicaments essentiels.
« Nous nous efforçons d’inclure le plus grand nombre possible de fonctions personnalisées afin d’aider les gens à gérer ces traitements, explique Mattieu Gamache-Asselin, responsable de la solution intégrée chez Alto. Nous devons assurer un service fiable et sécuritaire, et donner les bons médicaments aux gens. C’est une lourde responsabilité. »
Les services d’Alto sont offerts dans un nombre croissant de localités aux États-Unis, y compris de très importants marchés comme les villes de New York, Las Vegas et Houston. En huit ans, l’entreprise a recueilli 550 millions de dollars en capital-risque et délivré plus de 4 millions d’ordonnances. Elle emploie aujourd’hui 1 200 personnes. Pour accroître son offre de services, Alto a également acquis d’autres jeunes entreprises en santé numérique.
Mattieu Gamache-Asselin dit qu’il a toujours été fasciné par l’entrepreneuriat, mais qu’il en a développé une compréhension plus approfondie durant son passage à l’Université d’Ottawa. Il reconnaît que ce n’est pas tout le monde qui a le goût du combat et du risque. « Il faut que ce soit ce que vous avez envie de faire, que ça vous apporte beaucoup de plaisir et de satisfaction personnelle, explique-t-il dans une entrevue de 2019 pour le balado Façonnez l’avenir de la Faculté de génie. Vous êtes dans les tranchées avec votre équipe et vous affrontez de gros joueurs. Ce n’est pas pour les gens qui ont besoin d’un filet de sécurité. »
Ce n’est pas la première fois que Mattieu Gamache-Asselin est honoré par l’Université d’Ottawa : en 2018, il a reçu le Prix de l’année en entrepreneuriat de la Faculté de génie. Outre les distinctions décernées par l’Université d’Ottawa, Mattieu Gamache-Asselin et Jamie Karraker ont figuré en 2018 dans la liste des 40 meilleurs entrepreneurs et entrepreneures de moins de 40 ans de Fortune Magazine dans la catégorie santé et bioscience, et M. Gamache-Asselin a été inclus dans une liste des 25 meilleurs cadres du domaine de la santé grand public en 2020.
En somme, Mattieu Gamache-Asselin affirme que son but est simplement de bâtir une entreprise durable et fidèle à sa mission, contribuant au bien-être des personnes qu’elle emploie et du public qu’elle sert.
Regardez le discours de remerciement de Mattieu Gamache-Asselin