Dans le domaine de la zoologie, la branche de la biologie qui étudie le règne animal, c’est la Société canadienne de zoologie (SCZ) qui rend cela possible. En 2022, cette société a remis à Emily Standen le prestigieux prix R.-G.-Boutilier pour jeune chercheuse pour ses travaux sur la biomécanique évolutive et comparative.
La professeure Standen étudie la structure et la fonction du mouvement des animaux. Elle est fascinée par les processus évolutifs et s’intéresse particulièrement aux effets de la plasticité (la capacité d’un seul génotype à produire de multiples phénotypes en fonction de l’environnement) sur ces processus. « C’est passionnant quand on pense à la fonctionnalité et à la polyvalence des animaux, et à l’incidence de la sélection naturelle sur cette polyvalence, qui conduit à la diversification des espèces », explique-t-elle.
Elle et son équipe se servent de modèles amphibiens pour comprendre la manière dont les nouveaux environnements causent des changements plastiques chez les animaux, altérant ainsi leur morphologie fonctionnelle. L’une des vedettes de sa recherche est un poisson africain à poumons, le bichir du Sénégal (Polypterus senegalus). Bien qu’aquatique, ce poisson peut également se déplacer sur la terre ferme. Dans l’eau, le bichir du Sénégal nage gracieusement en oscillant ses nageoires pour se propulser, son corps bougeant à peine. Sur terre, par contre, il plante une nageoire à la fois dans le sol pour soulever son corps et se catapulter par-dessus ses nageoires. Le laboratoire Standen essaie de comprendre comment ce nouveau mouvement affecte la physiologie musculosquelettique du poisson à court terme, mais aussi au long de sa vie.
La capacité d’un animal à s’adapter à de nouveaux environnements a une incidence directe sur sa capacité de survie. La façon dont les changements plastiques chez un seul individu se traduisent en changements héréditaires dans le temps demeure une grande question en science de l’évolution. En se penchant sur la plasticité à court terme des individus, l’équipe du laboratoire espère mieux comprendre les mécanismes qui déterminent la fonctionnalité des systèmes animaux et, ainsi, la manière dont les nouveaux traits morphologiques apparaissent en tant qu’innovations évolutives.
« Trouver ces réponses n’est pas chose facile, mais la collaboration et un intérêt réel pour son travail permettent de surmonter tous les obstacles », souligne la professeure Standen.
Membre active de la SCZ depuis le début de sa carrière, la professeure Standen a également été présidente de la section de morphologie, développement et biomécanique comparés de la Société, et exercera ses nouvelles fonctions de deuxième vice-présidente de la SCZ à compter de mai 2023.
Pour en savoir plus :
- Site web du laboratoire de la professeure Standen (en anglais seulement)
- Société Canadienne de zoologie
- Robert G. Boutilier New Investigator Award – Canadian Society of Zoologists (en anglais seulement)
- Terrestrial acclimation and exercise lead to bone functional response in Polypterus senegalus pectoral fins (en anglais seulement)
- Locomotor flexibility of Polypterus senegalus across various aquatic and terrestrial substrates (en anglais seulement)
- Fish out of water (vidéo en anglais seulement)