Voyant ce problème, une équipe de scientifiques et de partenaires du secteur privé, dirigée par la professeure agrégée Allyson MacLean de la Faculté des sciences de l’Université d’Ottawa, veut révolutionner la production de ce fruit au Canada.
« Notre approche consistera à utiliser une plateforme d’agriculture en atmosphère contrôlée, à laquelle s’ajouteront d’autres innovations visant l’efficacité, les marges et la qualité. Ces innovations comprennent l’optimisation de la photosynthèse, des micro-organismes favorisant la croissance et une technologie de microcapture et d’utilisation du CO2, explique la professeure MacLean. L’équipe planifie aussi de cultiver un mélange de fraises rouges et blanches, qui seront vendues sous le nom de “baies du Nord”, pour évoquer un sentiment distinctement canadien 365 jours par année. »
Les recherches ont commencé en juillet 2023 et devraient se poursuivre jusqu’en décembre 2024 en collaboration avec Marina Cvetkovska, professeure adjointe en biologie, et Patrick Dumond, professeur adjoint en génie de la conception, tous deux de l’Université d’Ottawa, ainsi qu’avec quatre partenaires de l’industrie : Ceragen (Waterloo, Ontario), les fermes Fieldless (Cornwall, Ontario), Vertiberry (Bruxelles, Belgique) et Skytree (Amsterdam, Pays-Bas). La plupart des recherches auront lieu à l’Université d’Ottawa et sur le terrain à Cornwall et à Waterloo.
« Notre approche consistera à utiliser une plateforme d’agriculture en atmosphère contrôlée, à laquelle s’ajouteront d’autres innovations visant l’efficacité, les marges et la qualité »
Allyson MacLean
— Professeure agrégée, Faculté des sciences de l’Université d’Ottawa
Les baies du Nord ont déjà reçu un prix d’un million de dollars dans le cadre du Défi Cultiver l’innovation d’ici de la Fondation de la famille Weston. En résolvant les défis interreliés associés à la production de baies hors saison, ce processus novateur servira de catalyseur pour une gamme de solutions pouvant être appliquées à un large éventail de fruits et légumes au Canada et ailleurs dans le monde. Ultimement, le prolongement de la saison de production des fruits et légumes frais au Canada réduira la dépendance du pays à l’importation, ce qui accroîtra la résilience du système alimentaire national. Des fonds seront utilisés pour créer un système de culture intérieur permettant la production de fraises à l’année pour concurrencer les fraises de plein champ importées et éliminer le besoin de pesticides.
La proposition primée intègre plusieurs couches d’innovation, comme l’utilisation d’inoculants microbiens, de technologie d’air frais et de pollinisation sans abeilles, qui peuvent être adaptées à de nombreuses cultures dans les fermes intérieures. Ces mesures novatrices permettront aux fermes Fieldless, et plus tard à toutes les fermes verticales du Canada, de produire des fraises fraîches à des coûts pouvant concurrencer l’importation des États-Unis et du Mexique. Un volet important de la recherche est axé sur l’intégration de la durabilité dans l’approche, pour promouvoir l’engagement du projet à adopter des pratiques écologiques.
« L’agriculture intérieure représente l’avenir de l’agriculture canadienne, et cette initiative appuie la transition d’une culture traditionnelle, dans la terre et à l’extérieur, vers une culture novatrice et technologique », ajoute la professeure MacLean.
Au-delà de l’augmentation de la production de fraises au pays, l’initiative des baies du Nord contribuera à une transition vers un Canada durable ayant atteint la souveraineté alimentaire.