Honnêtement, c’était épuisant, et j’aurais aimé qu’on me dise que c’était correct d’échouer parfois. La première fois que je n’ai pas réussi à répondre à mes propres attentes habituelles lors d’un examen, cela a ébranlé ma confiance : « Et si je ne suis pas assez bonne? Je ne pourrai jamais comprendre cela, je ne suis pas assez intelligente... » Je suis sûre que c’est un récit familier pour vous tous. Nous passons une bonne partie de notre vie à définir notre propre valeur en fonction de nos notes, mais au bout du compte, ce n’est pas un chiffre qui nous définit. Échouer, à mon avis, est parfois plus précieux que toujours atteindre la perfection : si vous avez échoué, c’est que vous avez eu l’occasion d’apprendre.
Si vous n’échouez jamais, vous n’apprendrez jamais à réussir.
Avoir un état d’esprit de développement signifie croire que l’on peut tout apprendre si l’on est suffisamment motivé. C’est faire l’effort malgré le risque d’échec. Et le plus important, c’est de savoir que faire des erreurs ne veut pas dire que vous avez échoué, mais plutôt que vous avez l’occasion de grandir.
Dans le monde des mentalités fixes, la perfection est cruciale, et elle doit être instantanée. Après tout, si vous devez faire des efforts, alors vous n’êtes pas vraiment assez bon, n’est-ce pas?
Faux.
Votre potentiel de développement n’est pas limité par vos efforts. Il est plutôt déclenché par l’effort. En vous mettant dans un état d’esprit de développement;, vous optez pour la croissance plutôt que de craindre l’échec. Si vous croyez que vous pouvez grandir, alors vos « échecs » vous montreront simplement un nouveau chemin vers le succès.
L’état d’esprit fixe est alimenté par notre constant besoin d’approbation. Comme le dit Carol Dweck, psychologue pionnière de la théorie de l’état d’esprit de développement : « [...] dans l’état d’esprit fixe, les grands génies ne sont pas censés en avoir besoin. Dès lors, le simple fait d’en avoir besoin jette le doute sur votre capacité. [...] Sans effort, vous pouvez toujours dire, « J’aurais pu être [complétez le blanc] ». Mais une fois que vous vous y attelez avec détermination, vous ne pouvez plus dire ça. Un jour, quelqu’un m’a dit : « J’aurais pu être Yo-Yo Ma ». S’il avait vraiment essayé de l’être, il n’aurait pas pu dire ça. [...] Dans le monde de l’était d’esprit de développement, il est presque inconcevable d’avoir très envie d’une chose, de penser que vous avez une chance de l’obtenir, et puis de ne rien faire pour. Quand cela se produit, le J’aurais pu être fend le cœur plutôt que de soulager (Dweck 43-44).
Quand on a cet état d’esprit fixe, qu’on est constamment en quête d’approbation et qu’on essaie de faire ses preuves en étant toujours « le meilleur », on ne peut vraiment aller nulle part. On restera coincé dans ce cercle vicieux qui consiste à se soucier davantage d’une vision étroite de la réussite que d’apprendre à se laisser grandir et à s’épanouir, et lorsque l’inévitable échec arrivera, il sera dévastateur.
Les étudiants qui ont un état d’esprit fixe tendent à étudier en essayant simplement de tout mémoriser, sans vraiment essayer de comprendre. S’ils obtiennent de mauvais résultats à un examen, ils concluent alors que ce sujet ne leur convient tout simplement pas et qu’ils n’ont pas la capacité de comprendre la matière.
En revanche, les étudiants qui ont un état d’esprit de développement prennent en charge leur propre apprentissage et recherchent des thèmes et des principes sous-jacents dans les cours. Ils étudient pour apprendre, pas seulement pour réussir l’examen. En conséquence, ils obtiennent des notes plus élevées.
Ces étudiants acceptent les défis plutôt que de les éviter, parce qu’un défi a le potentiel de favoriser la croissance, alors que selon un état d’esprit fixe, un défi ne fait qu’exposer les faiblesses. Enfin, ces étudiants demandent de la rétroaction afin de s’améliorer, acceptent l’aide des autres et, plus important encore, persistent en dépit des revers.
Il n’est pas facile de développer un état d’esprit de développement, surtout si l’on passe beaucoup de temps dans un état d’esprit fixe. Trois ans après le début de mes études universitaires, je tombe encore dans le piège d’un état d’esprit fixe. Rappelez-vous tout le chemin que vous avez parcouru. Rappelez-vous votre propre succès. Rappelez-vous que vous ne faites que commencer votre parcours. Apprenez à vous pardonner, et n’oubliez pas qu’il est impossible de grandir sans échec.
Références : Changer d’état d’esprit : une nouvelle psychologie de la réussite, de Carol Dweck, Ph.D. (édition de 2016).
Sophie Gregoire-Mitha
3e année, Sciences biomédicales