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Passion pour la littérature
Franco-Ontarienne et Ottavienne, Marianne St-Jacques entame en 2005 un Baccalauréat spécialisé en Lettres françaises, avec mineure en Histoire, à l’Université d’Ottawa. « Le choix d’étudier en Lettres françaises était pour moi une continuité, puisqu’au secondaire, ma matière préférée avait toujours été le français. Même si je ne savais pas nécessairement quels emplois je pourrais décrocher avec ce diplôme, je me suis dit qu’au moins j’étudierais dans quelque chose que j’aime pendant mes années d’études. »
Aujourd’hui conseillère intermédiaire, communications et marketing à la Bibliothèque de l'Université d'Ottawa, Marianne St-Jacques explique qu’elle a surtout suivi des cours de poésie et de littérature françaises, mais très peu de cours de littérature québécoise. « C’est un peu ironique, puisque par la suite, je me suis surtout concentrée sur la bande dessinée québécoise dans ma vie professionnelle. J’ai également fait ma maitrise sur la bande dessinée. »
En effet, après avoir obtenu son baccalauréat en 2009, Marianne St-Jacques décide de poursuivre aux études supérieures et obtient sa maîtrise en Lettres françaises en 2011, avec une thèse intitulée La mort du XXe siècle dans la Tétralogie du Monstre : postmodernité, posthistoire et posthumain dans l’œuvre d’Enki Bilal.
« La bande dessinée (BD) est restée au centre de ma vie. Lorsque j’étais étudiante au Département de français, j’avais commencé à écrire pour le site ActuaBD.com, un des sites les plus influents de l’époque concernant la BD francophone. Le site est franco-belge et ils avaient besoin de quelqu’un sur le terrain pour couvrir la BD québécoise. J’y ai travaillé activement de 2008 à l’an passé [2022] à titre de bénévole.
Cette expérience m’a permis de devenir membre de l’ACBD, l’Association des Critiques et des journalistes de Bande Dessinée, et de coordonner les éditions 2017 et 2018 du prix de l’ACBD de la bande dessinée québécoise qui est remis annuellement. La bande dessinée est donc toujours restée dans ma vie et m’a permis, un peu plus tard, de faire la transition vers les médias radio. »
Difficultés du marché du travail
Marianne St-Jacques explique que le marché du travail était très compétitif à la sortie de ses études en 2011 et qu’il fallait donc faire preuve de créativité pour décrocher un emploi. « Bien qu’aujourd’hui les employeurs recherchent activement des employé.e.s, à l’époque ce n’était pas le cas. Pour décrocher plusieurs emplois, j’ai directement contacté des gens en me proposant comme bénévole ou employée. Je me disais que le pire qu’il pouvait arriver, c’était un refus. »
Elle évoque ensuite son expérience avec le Régime travail-études grâce auquel elle a pu se faire des contacts qui lui ont permis de trouver un emploi à temps partiel au Département d’English. Elle a ainsi pu continuer son travail bénévole pour ActuaBD, et elle travaillait également les fins de semaine pour le Téléjournal Ottawa-Gatineau en tant que sous-titreuse. Elle rajoute que son but à ce moment-là était de travailler dans les médias, mais qu’elle s’est rapidement aperçue que les employeurs recherchaient de l’expérience pertinente dans les médias. « J’ai donc commencé à faire de la radio étudiante avec la radio communautaire de l’Université d’Ottawa. Toutes ces expériences combinées m’ont permis de décrocher un emploi à la radio francophone d’Ottawa, où j’ai travaillé pendant environ trois ans avant de basculer vers les communications corporatives. »
Parmi les autres compétences acquises lors de ses études, Marianne St-Jacques mentionne la recherche d’excellence, l’amour du travail bien fait, et surtout des compétences rédactionnelles qui lui ont été très utiles pour décrocher son premier emploi pour le Téléjournal Ottawa-Gatineau. « Je devais réviser les textes des journalistes pour que les sous-titres qui apparaissent à l’écran soient écrits dans un français qui respecte les normes linguistiques de Radio-Canada. » De plus, elle indique que ces compétences rédactionnelles mises au service d’une équipe ont souvent été appréciées par ses gestionnaires
Rétrospection
Marianne St-Jacques nous confie que son parcours ne correspond pas aux idées qu’elle se faisait du milieu littéraire lorsqu’elle a entrepris ses études, à l’instar de plusieurs personnes en Lettres françaises. « Souvent, on a une idée de ce que l’on veut faire, on l’essaie, et on se rend compte que certaines choses sont plus plaisantes que d’autres. La somme de ces apprentissages m’a permis de m’épanouir professionnellement et d’occuper un emploi qui, aujourd’hui, me permet de conjuguer plusieurs passions en un poste ou un domaine. Je suis également appelée à me transformer et à m’adapter aux nouvelles réalités actuelles, comme les intelligences artificielles qui amèneront probablement mon emploi à changer et évoluer. C’est la beauté de l’incertitude et de l’évolution ! »