Nous reconnaissons la peine et l’angoisse qui sont vécues par beaucoup de nos étudiants.es, membres du personnel et professeurs.es racisés.es et nous sommes reconnaissants.es du leadership des filiales de l’Association des étudiants noirs en droit à travers le pays.
Nous avons conscience du rôle primordial que peuvent jouer les facultés de droit dans le démantèlement des systèmes de racisme institutionnalisé dans notre société. En tant qu’éducatrices et éducateurs juridiques, nous pouvons contribuer effectivement à changer l’approche avec laquelle ces enjeux sont abordés dans le curriculum et dans le système juridique plus généralement. Nous voulons que toutes nos diplômées et tous nos diplômés reconnaissent que le racisme n’a pas lieu d’être dans une société gouvernée par la primauté du droit et que, en tant que membres de la profession juridique, ils et elles ont un rôle à jouer pour améliorer les conséquences des pratiques racistes du système juridique canadien. Cet objectif est extrêmement important, car nous reconnaissons que le droit n’est intrinsèquement ni neutre ni progressiste; d’ailleurs, nous sommes malheureusement conscients.es que plusieurs.es diplômés.es de nos facultés, nombreux et nombreuses ayant occupé des postes de leadership dans la société canadienne, ont joué un rôle significatif dans le développement et la perpétuation de politiques coloniales et racistes. Ceci est une histoire que nous devons travailler à corriger.
Nous nous engageons à poursuivre nos efforts dans chacune de nos facultés de droit pour souligner les enjeux liés au racisme, particulièrement au racisme anti-noir, et au rôle joué par le droit dans le maintien de ces systèmes lorsque nous enseignerons et apprendrons avec notre communauté étudiante et lorsque nous examinerons nos offres de cours. Nous nous engageons aussi à trouver plus d’opportunités pour considérer les façons dont le droit peut être une force de changement pour affaiblir le racisme ancré dans notre société. Nous chercherons à promouvoir l’objectif d’éradiquer le racisme dans le fonctionnement du système juridique à travers les opportunités cliniques et expérientielles que nous offrons à nos étudiantes et étudiants, dans le recrutement étudiant et l’embauche de membres du corps professoral, dans notre soutien aux communautés de recherche examinant ces problématiques et dans notre engagement avec la communauté juridique plus largement.
Marie-Eve Sylvestre, doyenne
Faculté de droit
Section de droit civil
Université d'Ottawa