Module 4.1 - Contexte
L’inspection des lieux de travail est une autre tâche qui incombe aux membres des comités de santé sécurité. Ces inspections sont exigées par la loi. Une partie des lieux de travail doit être inspectée une fois par mois, de sorte que l’ensemble du campus soit inspecté annuellement. Tout membre qui représente les travailleurs peut mener une inspection des lieux de travail pour le compte du comité de santé-sécurité au travail. Toutefois, il est fortement recommandé de ne pas mener une telle inspection seul. Le membre pourrait faire face à des éléments inconnus ou des dangers potentiels sans le savoir. L’inspection doit toujours être effectuée en compagnie d’une personne compétente.
Le Comité mixte universitaire sur la santé et la sécurité au travail compte un inspecteur qui participe (au nom du comité) aux inspections des lieux de travail. Cet inspecteur représente les travailleurs au comité de santé-sécurité au travail. Si vous souhaitez effectuer une inspection des lieux de travail, veuillez communiquer avec l’inspecteur du Comité, qui pourra vous indiquer les endroits à inspecter.
L’inspection des lieux de travail est l’occasion pour le membre du comité de s’enquérir des préoccupations des travailleurs de première ligne, qui connaissent mieux que quiconque leur environnement quotidien. L’inspection permet au membre du comité de prendre connaissance des tâches accomplies par les travailleurs et de repérer des dangers potentiels dont on ignore peut-être l’existence. Le membre du comité pourrait être en mesure de déterminer la cause d’un événement donné et de recommander des correctifs.
Les inspecteurs en santé et sécurité sont en quelque sorte des « gardiens de la sécurité ». S’ils ont pour tâche de repérer les lacunes en matière de santé et de sécurité au travail, leur aide est précieuse dans les efforts pour rendre le campus sécuritaire pour tous. En tant qu’inspecteur, votre tâche n’est pas de critiquer, mais de trouver des moyens de rendre les lieux de travail plus sains et plus sécuritaires. Si vous voyez une situation qui doit être corrigée, notez-le dans le rapport d’inspection. En revanche, si la situation exige une intervention immédiate, parlez au superviseur du lieu de travail afin que des correctifs soient apportés. Ne tentez pas de régler le problème vous même.
Module 4.2 - Préparation de l’inspection
Avant de mener une inspection des lieux de travail, il faut prendre en considération certains éléments, notamment :
- Les antécédents du lieu – Des accidents ou des incidents s’y sont-ils produits? Des événements ont-ils été évités de justesse? Quelle est la tendance ou la fréquence?
- Le type de matériel et les processus de travail – Y a-t-il de l’équipement lourd ou des procédés particuliers qui exigent une formation ou des connaissances spécialisées?
- Le travail par quarts et la durée des quarts.
- De nouvelles machines, du nouveau matériel ou des nouvelles procédures ont-ils été mis en place dans le lieu de travail?
Pour préparer une inspection, il est utile de consulter les documents suivants :
- les plans de l’immeuble;
- les rapports d’inspection antérieurs;
- l’inventaire du matériel (s’il est disponible);
- l’inventaire des produits chimiques;
- les exemples de listes de contrôle (PDF, 1Mo) pour le type de lieu à inspecter.
Voici certains outils qui pourraient s’avérer utiles lors d’une inspection des lieux de travail :
- Papier et crayon ou outil d’enregistrement. Vous aurez besoin de prendre note de vos constatations, même si vous ne constatez aucun risque (dans ce cas, indiquez « aucun risque observé » dans le rapport).
- Matériel de protection adapté à l’environnement, comme des chaussures ou lunettes de protection, du matériel de protection de l’ouïe, etc.
- Vêtements appropriés, comme des pantalons longs, des chaussures à bout fermé, etc.
- Lampe de poche pour éclairer les espaces sombres ou réduits
- Appareil photo (peut-être l’un des outils les plus utiles)
Votre partenaire d’inspection saura vous indiquer tout autre outil à apporter.
Module 4.3 - Et ensuite?
Un danger est la propriété inhérente d’une substance, d’un processus ou d’une activité qui fait de ceux ci une source potentielle de dommage à la santé, à la sécurité ou au bien-être d’une personne. Un danger peut causer une blessure ou une maladie, ou les deux, selon la situation particulière.
Voici les types de dangers que l’on peut constater lors d’une inspection :
- Dangers biologiques, comme des virus, de la moisissure, des champignons
- Dangers chimiques, comme des lacunes sur le plan de l’entreposage, de l’étiquetage, etc.
- Dangers biomécaniques, comme les déplacements non naturels, les mouvements répétitifs, etc.
- Dangers physiques, comme le bruit, la température, la radiation, etc.
- Dangers psychosociaux, comme le stress, la violence, le harcèlement, etc.
La plupart des dangers font partie de ces grandes catégories. Toutefois, en cas d’incertitude, vous pouvez prendre note du problème et le décrire pour le vérifier par la suite.
Il est important de rappeler qu’on ne peut pas tout connaître. Vous pouvez avoir une bonne connaissance de certains processus et matériel, mais vous aurez besoin d’aide dans des situations ou des environnements que vous connaissez moins.
Lorsque vous faites une inspection, vous devez connaître les types de dangers propres à l’environnement. Cela dit, il n’est pas recommandé de mener une inspection de son propre lieu de travail en raison des déformations inconscientes qui peuvent exister et des risques « acceptables » avec lesquels on compose de façon régulière. Menez plutôt une inspection d’un lieu de travail différent, quoique semblable. Par exemple, si vous travaillez dans un atelier de la Faculté de génie, faites une inspection de santé et de sécurité dans un atelier de la Faculté des sciences ou des arts. Vous pourrez ainsi porter un regard différent, mais compétent, sur le lieu de travail.
Module 4.4 - Déroulement de l’inspection
Lors de l’inspection, vous devez être accompagné d’une personne compétente qui connaît le lieu à inspecter. Dans la plupart des cas, le gestionnaire des installations, l’agent de gestion d’immeuble ou le gestionnaire de la santé, de la sécurité et de la gestion du risque sera l’une des meilleures sources de renseignements.
Certains lieux sont très vastes. Il est alors conseillé de les diviser en sections et de parcourir chacune des sections systématiquement pour détecter des dangers potentiels, tout en restant à l’affût de dangers immédiats. Si d’autres travailleurs sont présents, posez-leur des questions sur leur poste de travail, le matériel, etc. Ont-ils des préoccupations liées à la santé ou à la sécurité? Quelles sont-elles?
Si possible, prenez des photos ou faites des croquis du lieu de travail – il est beaucoup plus facile d’expliquer un danger potentiel à l’aide d’une image. Enfin, ne vous fiez pas uniquement aux listes de contrôle – elles peuvent servir de guide, mais elles ne sont pas exhaustives; certains éléments présents dans le lieu de travail pourraient ne pas y figurer.
Chaque constatation est classée par ordre de priorité, selon le calendrier de suivi. L’ordre de priorité va d’« intervention immédiate » à « intervention dans les 21 jours ». Il revient au superviseur, au gestionnaire des installations ou à l’agent de gestion d’immeuble de donner suite aux constatations.
Module 4.5 - Dangers communs
Pendant le processus d’inspection, on constate que certains dangers communs continuent de se manifester dans divers environnements.
Les classeurs, bibliothèques ou unités murales non fixés au mur, les fils électriques ou barres multiprises connectés en série, les endroits mal éclairés compte tenu des tâches à accomplir, et les préoccupations ergonomiques des travailleurs sont des dangers communs aux locaux de type bureau.
Dans les locaux de type laboratoire, il peut s’agir des méthodes d’entreposage des produits chimiques, de l’utilisation appropriée des hottes, de problèmes d’entreposage et d’inspection, de la présence d’aliments et de boissons dans les laboratoires, de l’accès au matériel d’urgence et de matériel non sécurisé.
Dans le cas de Protection et Immeubles, les infrastructures endommagées, les surfaces glissantes et la manipulation inappropriée de substances désignées comptent parmi les dangers communs.
Module 4.6 - Mesures correctives
Un danger peut être éliminé de façon définitive ou provisoire. Dans ce dernier cas, il faut établir un plan afin d’éliminer le danger de façon définitive. Il existe plusieurs façons de prévenir un danger. Les méthodes préférées sont organisées de manière hiérarchique, les mesures appliquées à la source du danger étant à privilégier. S’il n’est pas possible (ou raisonnable) d’appliquer des mesures à la source, les mesures à mettre en œuvre sont celles qui se trouvent le long de la voie de « transmission » du danger. En dernier recours, on peut fournir de l’équipement de protection individuelle au travailleur afin de réduire au minimum le danger auquel il est exposé.
Les types de mesures peuvent varier, mais elles sont généralement classées selon les catégories suivantes :
Mesures d’ingénierie – ces mesures, qui protègent la vaste majorité des travailleurs, consistent à renforcer les installations matérielles ou à mettre en place des obstacles physiques (comme des rampes).
Mesures administratives – ces mesures visent à réduire le temps d’exposition au danger (p. ex., quarts de travail plus courts).
Équipement de protection individuelle – il s’agit de l’équipement porté par les travailleurs (appareil respiratoire, lunettes de protection, casque de protection, etc.) pour réduire leur exposition à un danger qu’on ne peut pas éliminer autrement. L’équipement de protection individuelle représente la « dernière ligne de défense » en matière de sécurité.
Module 4.7 - Qu’arrive-t-il après l’inspection?
Une fois l’inspection effectuée, le rapport d’inspection est établi et envoyé au gestionnaire des installations, à l’agent de gestion d’immeuble, aux coprésidents du comité et aux personnes ayant mené l’inspection. Si l’inspecteur du Comité mixte sur la santé et la sécurité n’a pas pris part à l’inspection, le rapport doit également être envoyé à l’adresse [email protected].
Le gestionnaire des installations ou l’agent de gestion d’immeuble examine le rapport et prend les mesures correctives nécessaires (le cas échéant) dans le délai correspondant à l’ordre de priorité. Le rapport d’inspection (y compris les mesures correctives) est retourné à l’inspecteur du Comité mixte sur la santé et la sécurité. Si le gestionnaire des installations ou l’agent de gestion d’immeuble n’accepte pas la recommandation, il doit faire part de sa réponse dans le délai correspondant à l’ordre de priorité et préciser les raisons pour lesquelles il n’accepte pas la recommandation.