Module 5.1 - Refus de travailler
L’article 43 de la Loi sur la santé et la sécurité au travail porte sur le refus de travailler. Il prévoit que le travailleur peut refuser de travailler ou d’exécuter un certain travail s’il a des raisons de croire :
- que du matériel […] qu’il doit utiliser ou faire fonctionner est susceptible de le mettre en danger ou de mettre un autre travailleur en danger;
- que les conditions matérielles qui existent dans le lieu de travail […] sont susceptibles de le mettre en danger;
- que du matériel […] qu’il doit utiliser ou faire fonctionner ou que les conditions matérielles qui existent dans le lieu de travail […] ne sont pas conformes à la […] loi ou aux règlements et que cette infraction est susceptible de le mettre en danger ou de mettre un autre travailleur en danger.
Tous les travailleurs à l’Université d’Ottawa ont le droit de refuser d’exécuter un travail non sécuritaire. Le cas échéant, le comité de santé-sécurité au travail a un rôle à jouer. Voici le processus :
- Le travailleur fait part de son refus d’exécuter la tâche au superviseur. Le superviseur fait enquête en présence d’un membre du comité de santé-sécurité au travail.
- Si le superviseur accepte le refus, il prend des mesures correctives; si le travailleur est satisfait, il reprend le travail.
- Si le superviseur n’accepte pas le refus ou si le danger réel ou potentiel inquiète toujours le travailleur, le superviseur avise le Bureau de la dirigeante principale de la gestion des risques, qui fait part de la situation au ministère du Travail. Dans l’intervalle, le superviseur peut affecter le travailleur à d’autres tâches. Il peut aussi demander à quelqu’un d’autre de faire le travail que le travailleur refuse d’effectuer, mais cette personne devra être avisée, en présence du membre du comité, du refus du travailleur d’accomplir les tâches et des raisons de ce refus.
- L’inspecteur du ministère du Travail fait enquête en présence de toutes les parties et rend sa décision par écrit. S’il y a lieu, des mesures correctives sont appliquées. Le refus de travailler est alors annulé par l’inspecteur.
Ce processus est illustré dans le diagramme – Droit de refuser un travail non sécuritaire (PDF, 357Ko).
Module 5.2 - Blessures critiques
omme on l’a vu dans la section des définitions, une blessure critique est une blessure de nature grave qui, selon le cas :
- met la vie en danger;
- fait perdre connaissance;
- entraîne une perte importante de sang;
- comporte la fracture d’une jambe ou d’un bras, mais pas d’un doigt ni d’un orteil;
- comporte l’amputation d’une jambe, d’un bras, d’une main ou d’un pied, mais pas d’un doigt ni d’un orteil;
- comporte des brûlures sur une grande surface du corps;
- provoque la perte de la vue dans un œil.
Les blessures critiques doivent être signalées sans tarder au Service de la protection (poste 5411). Un représentant du Service prêtera assistance à l’interlocuteur et se rendra sur place pour sécuriser les lieux. Il ne faut rien toucher, déplacer ou obstruer, à moins que ce soit pour :
- sauver une vie ou atténuer les souffrances d’une personne;
- maintenir un service public essentiel ou un service de transport en commun;
- prévenir des dommages inutiles à l’équipement ou à d’autres biens.
Dans certains cas, la blessure peut ne pas être évidente au moment de l’intervention. Communiquez néanmoins avec le Service de protection, qui lancera le processus interne. Tous les événements font l’objet d’une enquête, mais certaines exigences particulières s’appliquent aux blessures qui répondent à la définition de « blessure critique ».
Si l’on confirme qu’une blessure est critique, le Bureau de la dirigeante principale de la gestion des risques avise le ministère du Travail par téléphone, qui pourrait interdire l’accès au lieu où la blessure s’est produite. Dans ce cas, personne n’est autorisé à y entrer. Il est important de noter qu’il doit y avoir un lien raisonnable entre la blessure et le lieu de travail. Ainsi, les blessures qui se produisent lors d’une activité sportive ou par suite d’un problème de santé personnel ne sont pas habituellement considérées comme des « blessures critiques ».
Un rapport écrit est établi par le Bureau de la dirigeante principale de la gestion des risques, puis transmis au ministère du Travail dans les 48 heures suivant l’événement. Le ministère du Travail peut faire un suivi auprès du travailleur, du superviseur, de l’Université, du syndicat du travailleur ou du comité de santé-sécurité au travail. Le Bureau de la dirigeante principale de la gestion des risques assure la coordination des activités nécessaires; les renseignements sur le suivi effectué à la suite d’un accident ou d’un incident sont fournis au comité de santé sécurité au travail.
Module 5.3 - Enquêtes de suivi
Les enquêtes menées à la suite d’un incident ne sont pas des enquêtes criminelles, lesquelles ont pour objectif de trouver le coupable, de le traduire en justice, d’avoir un effet dissuasif sur la société, etc.
L’objectif de l’enquête de sécurité, ou du suivi, consiste à trouver la cause de l’incident, à empêcher qu’il se produise à nouveau et à assurer l’efficacité des mesures mises en œuvre. Le suivi est habituellement assuré par le superviseur du travailleur blessé ou, si personne n’a été blessé, par le superviseur du lieu où l’incident s’est produit. Peuvent participer au suivi le Bureau de la dirigeante principale de la gestion des risques, les gestionnaires de la Santé, de la sécurité et de la gestion du risque (SSRG) de la Faculté, les membres du comité de santé-sécurité au travail, et les infirmières ou infirmiers en santé du travail (en cas de suivi médical ou d’absence prolongée du travail). Supposons, par exemple, qu’un travailleur signale à son superviseur qu’il s’est blessé à la cheville en tombant sur le trottoir. Le travailleur croit qu’il a subi une entorse mineure, sans plus. Le superviseur doit-il faire enquête et assurer un suivi?
Bien sûr! Le superviseur doit poser des questions au sujet de l’incident et tenter de déterminer pourquoi le travailleur s’est blessé. Voici des exemples de questions à poser :
- Comment l’incident s’est-il produit?
- Pourquoi le travailleur est-il tombé?
- Où le travailleur se trouvait-il?
- Que faisait le travailleur lorsqu’il s’est blessé?
- Y avait-il des choses ou des personnes à proximité?
- Y a-t-il des témoins?
- Le sol/plancher/escalier présente-t-il des imperfections?
- Comment le travailleur était-il chaussé (gougounes/talons hauts/sandales)?
- La chaussée était-elle mouillée/enneigée/glacée? Si oui, pourquoi?
- Y a-t-il d’autres facteurs qui dépendent des circonstances?
Dans certains cas, il peut être nécessaire de faire une visite des lieux avec la personne pour bien comprendre ce qui s’est passé et ce que l’on peut faire pour empêcher que l’incident se produise à nouveau.
Comme il a déjà été mentionné, tous les événements (y compris les incidents mineurs) font l’objet d’une enquête. Pourquoi? En principe, les incidents mineurs sont beaucoup plus fréquents que les incidents graves. En éliminant les risques d’incidents mineurs, il est probable que l’on réduise le nombre d’incidents graves.
Le comité participe à l’analyse des données recueillies et aide à déterminer les causes de l’incident. Si des mesures supplémentaires sont indiquées, il peut en recommander la mise en œuvre. Le procès verbal de la réunion du comité rend compte des discussions et des recommandations (le cas échéant), et la situation est examinée de nouveau à la réunion subséquente. Lorsqu’il s’agit de déterminer la cause d’un incident, il est important de noter qu’un accident peut se produire de diverses façons. Il est rare qu’un seul événement soit à la source d’un accident. Il est également rare qu’un accident donné aboutisse à un seul résultat.
Veuillez consulter le processus d'enquête des incidents au travail (PDF, 641Ko).