Module 4.3 - Les dangers à l’Université d’Ottawa
Dans un établissement aussi grand que l’Université d’Ottawa, l’employeur doit identifier d’innombrables dangers et maîtriser le risque qu’ils représentent. Imaginons une travailleuse qui se rend à son bureau, son atelier ou son laboratoire. Combien de dangers rencontre-t-elle entre son entrée sur le campus et son arrivée à son poste de travail? Quelles mesures de maîtrise du risque la protègent des dangers tout au long de son parcours? Rappelons que l’existence de mesures de maîtrise du risque n’empêche jamais d’appliquer des mesures raisonnables supplémentaires! Si vous croyez qu’un danger mériterait qu’on lui accorde plus d’attention, signalez-le à votre superviseuse ou superviseur, qui enquêtera et apportera des mesures correctives.
Comprendre les éléments, l’équipement et les processus de son environnement permet d’accroître la sécurité au travail. L’identification des dangers est l’affaire de tout le monde. Chaque personne peut avoir sa propre définition de la notion de danger (en raison de ses connaissances, de son expérience, de sa formation ou de l’équipement de protection fourni). Mais un système de responsabilité interne bien fait permet de cerner les sources de dangers dans un processus d’amélioration continue.
Voici des sources dangers :
- Appareils de levage
- Espaces clos ou restreints
- Agents chimiques ou biologiques
- Substances désignées (p. ex. plomb, amiante, mercure)
- Lasers
- Véhicules
- Opérations de soudage ou de découpage
- Points de pincement ou de coincement par attraction
- Objets tranchants (scalpels, seringues, couteaux, verrerie)
- Air intérieur
- Matières radioactives
Identification des dangers
Identifier les dangers consiste à repérer les dangers prévisibles qui sont susceptibles de causer un préjudice à une travailleuse ou un travailleur. Cette étape couvre tous les aspects d’un travail, notamment les composantes physiques (l’équipement et l’environnement immédiat), les facteurs humains prévisibles (y compris une mauvaise utilisation), les limites cognitives qui affectent la compréhension des procédés ou du fonctionnement de l’équipement, ainsi que toutes les étapes pertinentes du processus ou de l’opération. Un danger est une caractéristique intrinsèque d’un phénomène, susceptible d’être une source de préjudice; par conséquent, les dangers sont partout.
Pour identifier les dangers, les superviseuses et superviseurs peuvent également se servir des registres existants (le registre des incidents, par exemple), mener des entrevues, observer le personnel, prélever des échantillons dans l’environnement de travail (p. ex. lecture directe, prélèvement d’air) et recueillir d’autres données scientifiques (p. ex. fiches de données de sécurité).
Ils doivent également prendre en considération la possibilité que les dangers puissent se combiner, interagir ou s’influencer, entraînant la création d’un danger complètement nouveau (A + B = C plutôt que A + B = AB).
Module 4.4 – Information sur les sources d’exposition
La nature du danger n’est qu’un élément du portrait général. Il faut aussi tenir compte de la voie d’exposition (inhalation, absorption, ingestion, injection), de l’ampleur (concentration, volume), de la fréquence et de la durée de l’exposition, du contexte d’exposition et des mesures de maîtrise du risque existantes. Paracelse, le « père de la toxicologie », disait que dans toute bonne chose, il y a aussi du poison. Toutes les choses sont poison, et rien n’est sans poison; seule la dose fait qu’une chose n’est pas poison. Autrement dit, la quantité de substance à laquelle une personne est exposée est aussi importante que la nature de la substance. Par exemple, de faibles doses d’un médicament courant peuvent être bénéfiques en cas d’affections mineures, mais de fortes doses peuvent s’avérer très nocives. Ou encore, de faibles doses du médicament peuvent être dangereuses pour une personne en raison de certaines prédispositions ou d’antécédents médicaux.
Heureusement, à l’Université et ailleurs, il existe des ressources pour aider les travailleuses et travailleurs, les gestionnaires et les superviseuses et superviseurs à déterminer la toxicité des substances. Par exemple, imaginons que des travaux doivent être faits dans un bureau. On enlèvera le revêtement mural existant et on peinturera les murs. Les travailleuses et travailleurs, les gestionnaires et les superviseuses et superviseurs pourraient consulter les ressources suivantes :
- Rapports sur les substances désignées et enquêtes sur les matières dangereuses pour le bâtiment, qui énumèrent les matières dangereuses trouvées dans l’infrastructure (amiante, peinture au plomb, etc.)
- Fiche de données de sécurité de la nouvelle peinture
- Vertére, un système de gestion de l’inventaire des produits chimiques, qui permet d’énumérer les produits chimiques dangereux utilisés dans un espace (s’il y a lieu)
- sur le contrôle de l’exposition à des agents biologiques ou chimiques dangereux
- Processus de surveillance médicale relatifs aux substances dangereuses
- Résultats d’échantillonnages ou de modélisations menés dans les milieux de travail (antérieurs ou actuels)
Le principal élément à retenir de cette dernière section est probablement qu’on peut toujours trouver davantage d’information sur les dangers présents en milieu de travail. Les travailleuses et travailleurs, les gestionnaires et les superviseuses et superviseurs sont tous tenus d’identifier les dangers, et d’évaluer et de maîtriser le risque qu’ils représentent dans leur milieu de travail. Voici des ressources de l’Université qui peuvent les aider à le faire :
- Comité mixte sur la santé et la sécurité
- Syndicat ou association
- Gestionnaire des risques, de la santé et de la sécurité de la faculté
Module 4.5 - Les risques à l’Université d’Ottawa
Risque – Combinaison de la probabilité d’occurrence d’un préjudice et de la gravité de ce préjudice; le niveau de risque est souvent exprimé par la formule « Risque = fréquence d’occurrence x gravité ». L’appréciation du risque est un processus global d’identification des dangers et d’analyse, d’estimation et d’évaluation du risque. Le risque est un vaste sujet! Pourquoi l’appréciation du risque doit-elle être faite et révisée régulièrement? La réponse est dans la vidéo (en anglais) de l’American Chemical Society. Bien que l’incident survienne au cours d’une expérience de laboratoire, le message est applicable à tous les contextes de travail.
Il ne faut pas trop s’en faire avec la terminologie. L’important est de retenir le sens. Voici toutes les étapes de l’appréciation du risque.
Élément | Définition | Procédure |
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Identification des dangers | Processus permettant de trouver, de recenser et de caractériser les phénomènes dangereux | On identifie les sources reconnues ou potentielles de danger pour les travailleuses et travailleurs. |
Analyse du risque | Processus mis en œuvre pour comprendre la nature des phénomènes dangereux et pour déterminer le niveau de risque | L’analyse vise à comprendre comment les dangers affectent le milieu de travail, en priorité ceux dont le potentiel de préjudice est le plus grand et la fréquence d’occurrence est la plus élevée. |
Estimation du risque | Processus de quantification de la probabilité d’occurrence et des conséquences d’un risque. | L’estimation du risque se fait au moyen d’échelles de quantification de la fréquence d’occurrence et de la gravité des conséquences, ce qui permet de réduire la subjectivité de l’estimation. |
Évaluation du risque | Processus de comparaison du risque estimé avec des critères de risque donnés pour déterminer l’importance d’un risque. | L’évaluation du risque vise à systématiser les décisions à propos de l’exécution (ou non) d’une tâche, à identifier les risques pour lesquels il faudra instaurer des mesures de maîtrise du risque supplémentaires et à prioriser les interventions. Il existe quatre stratégies de gestion du risque : - Évitement
- Réduction
- Transfert
- Acceptation
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Il n’est pas nécessaire d’utiliser des échelles très complexes pour quantifier le risque. Toutefois, ces échelles devraient représenter les graduations attendues de fréquence (d’occurrence) et de gravité (des préjudices). Par exemple, une matrice du risque simple comprendrait des échelles (de 1 à 5) et des descripteurs de catégories.
Le niveau risque est le produit de la fréquence d’occurrence par la gravité. Ainsi, une occurrence très probable (4) entraînant des conséquences majeures (4) aurait un niveau de risque de 16. Dans la matrice du risque ci-dessus, ce niveau de risque est parmi les plus élevés, ce qui signifie que des mesures supplémentaires de maîtrise du risque devront vraisemblablement être instaurées. Plus le niveau de risque est élevé, plus il faut se préoccuper d’instaurer des mesures de maîtrise du risque.
On trouve de l’information supplémentaire à propos des processus et des outils utilisés, comme l’analyse des dangers relatifs à la tâche ou les appréciations du risque relatif à des projets, dans le document Identification des dangers et appréciation du risque (PDF, 542Ko). À titre d’établissement de recherche de premier plan, l’Université repousse sans arrêt les limites du savoir. C’est pourquoi il est essentiel que les appréciations du risque préalables aux travaux de recherche de pointe soient menées par une équipe multidisciplinaire compétente. D’ailleurs, ces évaluations sont déjà menées dans le contexte de la recherche :
- Un chercheur veut étudier un sujet X.
- Il s’attend aux résultats A, B ou C.
- Les travaux sont menés et les résultats sont notés, puis publiés.
Il est important que les chercheuses et chercheurs tiennent compte des dangers et du risque associés à leur recherche dès que possible dans le processus, non seulement pour comprendre les dangers et maîtriser le risque qu’ils représentent pour la santé et la sécurité du personnel associé au projet, mais aussi pour éviter les interruptions coûteuses qu’entraînent les incidents qu’on aurait pu prévoir.