Si vous soutenez une personne affectée par la violence sexuelle, cette page propose des outils pour vous aider. Même si vous n’êtes pas spécialiste en la matière, vous pouvez offrir à la personne un soutien efficace et/ou la diriger vers des services spécialisés.

Témoin de violence sexuelle? 

Vous pourriez être témoin de violence sexuelle ou de violence fondée sur le genre sur notre campus. Dans ce genre de situation, il existe plusieurs façons d’intervenir en toute sécurité. Par exemple :

  • Confronter directement la personne usant de violence et lui dire que son comportement est inapproprié.
  • Créer une distraction pour aider la personne visée à se sortir de la situation.
  • Appeler une personne ou un service qui peut intervenir à votre place, comme le Service de la protection au 613-562-5411.
  • Utiliser l’humour, si c’est approprié, le langage corporel ou le silence pour montrer votre désapprobation.
  • Prendre soin de la personne visée, en lui demandant comment vous pouvez la soutenir à la suite de l’intervention.

Peu importe votre choix, il est essentiel de vous assurer que celui-ci est sécuritaire pour toutes les parties impliquées. Bien que vous puissiez tout à fait intervenir vous-même, nous vous suggérons de faire appel à une tierce partie. L’important n’est pas nécessairement l’action comme telle; c’est plutôt la décision d’agir afin de prévenir des incidents, de protéger les personnes visées et d’enrayer la violence sur notre campus. Nous avons toutes et tous un rôle à jouer!

Si vous désirez dévoiler une situation dont vous avez été témoin, vous pouvez contacter le Bureau des droits de la personne en toute confidentialité à [email protected].

Vous souhaitez en savoir plus sur l’intervention des témoins? L’équipe de prévention et d’intervention en violence sexuelle du Bureau des droits de la personne offre la formation Mobilisation des témoins. Pour vous renseigner sur cette formation et vous y inscrire, consultez la page Formations.

Pour tester vos connaissances sur l’intervention des témoins, prenez part à la campagne #BizarreOuQuoi. À l’aide de différents scénarios, vous mettrez vos capacités d’intervention à l’épreuve et apprendrez à jouer le rôle de témoin actif sur notre campus.  

Que faire lorsqu’on reçoit un dévoilement?

Au cours de leur parcours scolaire ou de leur cheminement professionnel, tous les membres de la communauté universitaire sont susceptibles de recevoir un dévoilement de violence sexuelle, c’est-à-dire le témoignage d’une personne ayant subi des violences sexuelles. Les études ont démontré que, s’il est bien géré, le dévoilement peut beaucoup influer sur la manière dont la personne survivante compose avec l’incident, mais aussi sur son bien-être à long terme.  

Nous vous conseillons de réagir à un dévoilement avec des paroles et des gestes conformes à une approche articulée autour des volontés, du rythme et des besoins de la personne survivante. Même si on ne sait pas toujours exactement quoi faire, l’important est d’épauler la personne et de l’aider à trouver des ressources utiles, si et quand elle le désire.  

Lorsqu’une personne dévoile une situation de violence sexuelle, il est recommandé d’agir ainsi :

Écouter

Soyez empathique et écoutez activement. Rassurez la personne au sujet de la confidentialité. Remerciez-la de vous en avoir parlé et de vous faire confiance, et ajoutez que vous savez à quel point sa situation peut être difficile et angoissante. Reconnaissez l’étape importante qu’elle franchit.  

Croire

Validez et normalisez les réactions de la personne survivante. Rassurez-la en lui disant que sa réaction est compréhensible et normale pour ce genre de traumatisme. Faites-lui savoir que ce n’était pas sa faute; beaucoup de personnes survivantes ont de la difficulté à ne pas culpabiliser après un acte de violence sexuelle.

Redonner le pouvoir

Face à un dévoilement de violence sexuelle, il est important de redonner le pouvoir à la personne survivante. Quand vous discutez avec elle de ses options, vous pouvez l’aider à reprendre le contrôle de sa vie en faisant confiance à ses décisions. Souvenez-vous que sa décision peut être différente de la vôtre. Valorisez ses « bons coups » et soulignez ses forces et son courage de parler de l’événement traumatisant. L’important est de continuer à la soutenir malgré tout et de lui rappeler que votre porte est toujours ouverte.  

Prendre soin de soi

Le soutien aux autres peut puiser dans votre propre énergie. Si vous soutenez une personne survivante de violence sexuelle, n’oubliez pas de prendre soin de vous-même et d’aller chercher les outils qui vous sont nécessaires. Il est primordial de passer par cette étape pour assurer votre bien-être et mieux soutenir les membres de notre communauté.  

Conseils pratiques pour répondre efficacement à un dévoilement

Pour bien répondre au dévoilement, voici quelques trucs qui peuvent vous aider : 

Action à éviter

Blâmer la personne survivante, par exemple :

  • Laisser entendre que la personne ment ou que l’incident n’est pas crédible  
  • Discuter des techniques de prévention (« La prochaine fois… »)
  • Nourrir chez la personne un sentiment de honte ou de culpabilité en lui faisant sentir que ce qui lui est arrivé est de sa faute
  • Minimiser la violence vécue
  • Perpétuer les mythes de la violence sexuelle dans votre discours  
  • Remettre en question les intentions de la personne ayant posé les gestes  
  • Encourager la personne à garder la violence secrète, afin de ne pas causer de problème à la personne ayant posé les gestes   

Traiter la personne différemment, par exemple :  

  • Traiter la personne comme si elle était endommagée ou l’infantiliser  
  • Surprotéger la personne
  • Éviter de parler ou de passer du temps avec la personne après le dévoilement
  • Croire que la personne n’est pas capable de prendre des décisions pour elle-même, et prendre des décisions à sa place sans son consentement

Offrir une réponse centrée sur soi-même, par exemple :  

  • Accorder plus d’importance à ses sentiments plutôt qu’à ceux de la personne survivante
  • Réagir de façon excessive et avoir besoin que la personne survivante se fasse rassurante
  • Éprouver un sentiment de contrariété à l’idée de devoir aménager son emploi du temps pour soutenir la personne
  • S’investir dans une quête de vengeance au nom de la personne et prendre le contrôle

Actions à privilégier

  • Respecter le principe de confidentialité. Si vous croyez être dans l’obligation de dévoiler la situation, informez la personne survivante dès que possible. La transparence est de mise.
  • Faire preuve d’ouverture et ne pas poser de jugement
  • Valider les réactions, émotions et sentiments de la personne  
  • Reconnaître que la violence sexuelle cause de nombreuses conséquences à court, moyen et long terme, dont :
    • Des problèmes physiques : maux de tête, fatigue, infections transmissibles sexuellement, grossesse non désirée, blessures, etc.
    • Des problèmes psychologiques : tristesse, déni, dépression, culpabilité, colère, honte, peur, cauchemars, irritabilité, etc.
    • Des difficultés sexuelles : baisse de désir, hypersexualité, dégoût, douleurs lors des relations sexuelles, évitement, etc.
    • Des difficultés relationnelles : dépendance au soutien des autres, isolement, rejet, méfiance, victimisation, etc.
    • Des frustrations ou de l’anxiété : frustration ou anxiété liée au processus judiciaire, sensibilité aux préjugés, sentiment d’impuissance, etc.
    • Des problèmes économiques, sociaux ou familiaux : difficultés au travail, rejet par les pairs, perte de revenu, etc.
    • Des problèmes de dépendance : alcool, drogues, jeu, médicaments, nourriture, exercice, automutilation, etc.
  • Respecter le droit de la personne de choisir :
    • Les prochaines étapes
    • Ce qu’elle dévoile ou non, et à qui
  • Aider la personne à trouver des ressources et/ou à y accéder. Vous pouvez lui suggérer de l’accompagner ou de l’aiguiller directement vers une ressource, par exemple le Bureau des droits de la personne, pour faciliter son accès au soutien.  

Obligations lors d’un dévoilement

Selon le Règlement 67b – Prévention de la violence sexuelle de l’Université d’Ottawa, lorsqu’une ou un membre de la communauté universitaire reçoit un dévoilement, il faut : 

  1. Informer la personne survivante de l’existence du Règlement 67b. Vous pourriez dire, par exemple :

    « Merci de m’en avoir parlé. Sais-tu qu’il existe un Règlement qui couvre ce genre de situation et où on peut trouver des informations sur les ressources et les options à ta disposition? » 

  2. Indiquer à la personne qu’il est possible de contacter le Bureau des droits de la personne pour obtenir du soutien ainsi que des informations sur les services disponibles (y compris les accommodements scolaires et en milieu de travail) et les options de plainte. Par contre, dans une situation urgente, contactez le Service de la protection pour obtenir du soutien immédiat. Voici ce que vous pourriez dire :  

    « Sais-tu aussi que tu peux contacter le Bureau des droits de la personne pour recevoir du soutien et des informations sur tes options? Tu pourras rencontrer une conseillère spécialisée en toute confidentialité. D’ailleurs, il n’est pas nécessaire de déposer une plainte formelle pour recevoir des services du Bureau. » 

Vous occupez un poste de gestion?

Si vous occupez un poste de gestion, vos obligations pourraient être différentes advenant qu’une employée ou un employé dévoile une situation de violence sexuelle. En effet, en vertu de la Loi sur la santé et la sécurité au travail, l’Université a des obligations légales envers ses travailleuses et travailleurs concernant la violence et le harcèlement au travail. Si vous recevez un dévoilement, contactez le Bureau des droits de la personne ou les Ressources humaines avant d’agir. Quelqu’un pourra vous guider en fonction de la situation.  

Enfin, quelle que soit la situation, n’hésitez pas à communiquer avec l’équipe de prévention et d’intervention en violence sexuelle du Bureau des droits de la personne pour une consultation rapide et confidentielle.