Souvent, c’est un financement insuffisant qui ralentit la production de résultats aux retombées importantes. À certains moments particuliers d’une carrière en recherche, l’obtention de fonds permet de réaliser des progrès exceptionnels, de repousser les limites du domaine et d’avoir des effets positifs sur l’environnement, la société, l’économie ou la santé. C’est exactement la fonction des suppléments d’accélération à la découverte (SAD) du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) : fournir en temps opportun d’importantes ressources supplémentaires à des programmes de recherches supérieurs et établis qui se démarquent par leur originalité et leur innovation. Grâce à eux, les scientifiques peuvent saisir une occasion de recherche ou suivre une idée audacieuse, par exemple en tirant parti d’une percée récente ou d’une nouvelle stratégie pour résoudre un problème. En avril 2021, trois remarquables chercheurs de la Faculté des sciences ont obtenu des SAD : Roberto Chica, Ebrahim Karimi et Rajendhran Rajakumar. Voici ce que chacun espère accomplir avec ce financement supplémentaire.
Le professeur Roberto Chica est une sommité mondiale et un innovateur reconnu pour ses recherches de pointe en ingénierie des protéines et en conception par ordinateur. Son groupe a créé des algorithmes de conception multiétats de protéines pour modéliser les enzymes sous forme d’ensembles structuraux représentatifs des diverses conformations qu’elles peuvent réellement adopter en solution. Ce travail est important, car pour catalyser les réactions chimiques, les enzymes doivent « bouger » de façon extrêmement précise et efficace. Les SAD financeront l’élaboration de nouvelles méthodes de conception d’enzymes et l’utilisation de celles-ci afin de produire des biocatalyseurs artificiels efficaces pour la synthèse de composés chimiques d’intérêt.
Le programme de recherche du professeur Ebrahim Karimi propose d’utiliser des ondes quantiques pour améliorer les capacités et ouvrir de nouveaux horizons en ce qui concerne les protocoles de communication quantique, les simulateurs quantiques et les capteurs quantiques. Grâce aux SAD, le groupe concevra des dispositifs à la fois robustes et compacts pour définir efficacement la structure des faisceaux optiques et électroniques. Ces dispositifs permettront d’appliquer de nouvelles méthodes pour produire une image des objets sensibles et améliorer la sécurité et la capacité de transmission – la clé de l’établissement du premier réseau quantique à Ottawa. Le financement du CRSNG servira à créer des technologies quantiques novatrices et modulables qui stimuleront la croissance du secteur au Canada et lui permettront de soutenir la concurrence à l’échelle mondiale, et contribuera à la formation et à la préparation de la main-d’œuvre dont ce secteur aura besoin.
Le laboratoire de Rajendhran Rajakumar combine des méthodes de sociobiologie, de génétique, d’épigénétique, de phylogénétique et de biologie cellulaire, moléculaire et évolutionniste à des travaux sur le terrain pour répondre à des questions fondamentales à la croisée des domaines de l’écologie, de l’évolution et de la biologie du développement (éco-évo-dévo). Le professeur Rajakumar vise principalement à éclaircir l’influence des facteurs environnementaux sur les processus du développement, et le lien entre les variations créées par cette interaction et l’évolution de la biodiversité observée dans la nature. Il ne s’attendait pas à recevoir des SAD si tôt dans sa carrière de chercheur indépendant, alors que son laboratoire est tout jeune, mais cela maximisera le potentiel d’expansion et de réussite de son programme de recherche. Cette subvention est révélatrice du caractère potentiellement déterminant des contributions de son groupe à la biologie.