«Nous sommes très heureux de décerner ce prix à deux chercheurs exceptionnels, dont la carrière connaît une ascension fulgurante », a déclaré Sylvain Charbonneau, vice-recteur à la recherche et à l’innovation. « En s’investissant activement dans leurs recherches, ces professeurs ont contribué de façon significative à faire avancer les connaissances en matière de soins et de politiques de santé publique, ainsi qu’en nouvelles générations d’électronique souple et imprimable. Nous les félicitons pour leurs apports remarquables et leur souhaitons bon succès pour la suite de leurs projets. »
Jude Mary Cénat – Faculté des sciences sociales, École de psychologie
Les disparités en santé mentale et dans les services sociaux observées auprès des personnes issues des communautés noires sont un véritable enjeu de santé publique. Le professeur Jude Mary Cénat, directeur du Centre interdisciplinaire pour la santé des Noir.e.s et du Laboratoire de recherche vulnérabilité, trauma, résilience et culture (V-TRaC), en fait par ailleurs l’un de ses axes de recherche privilégiés.
Récemment élu au Collège de nouveaux chercheurs et créateurs en art et en science de la Société royale du Canada, le professeur Cénat contribue activement au développement de politiques publiques antiracistes. Il joue un rôle de leader national en guidant les différents paliers gouvernementaux dans leurs efforts de réduction, voire d’élimination, des inégalités raciales en santé.
« Ce qui me motive avant tout, c’est de constater que mes recherches répondent à un besoin réel des gens », explique le professeur Cénat. « Elles contribuent non seulement au développement des soins de santé mentale pour les gens, mais elles réduisent également les disparités raciales, sociales et économiques, tout en créant des communautés résilientes. »
Afin d’atteindre ces objectifs, le chercheur a élaboré des outils de prévention et d’intervention novateurs ainsi que des formations qu’il met à la disposition de partenaires, d’étudiants et étudiantes, ainsi que de professionnels et professionnelles en santé et en éducation.
Les recherches du professeur Cénat ne s’arrêtent pas là. Il étudie entre autres les conséquences des catastrophes naturelles sur la santé mentale et les nouvelles formes de trauma, comme la cyberintimidation, ses facteurs de risques et ses effets sur les adolescents. Il développe également des projets en partenariat avec les communautés dans des pays à revenus faibles et intermédiaires, notamment sur les répercussions des maladies infectieuses sur la santé mentale des populations en Afrique et sur la violence basée sur le genre dans la Caraïbe.
Benoît Lessard – Faculté de génie, Département de génie chimique et biologique
Imaginez une tablette électronique aussi fine et flexible qu’une feuille de papier qu’on pourrait facilement plier et mettre dans sa poche. Bien qu’elle n’ait pas encore atteint son plein potentiel, l’électronique souple et imprimable (la technologie à la base de cet objet futuriste) transforme déjà les objets de notre quotidien.
Le professeur Benoît Lessard et son équipe collaborent étroitement avec des entreprises pour fabriquer de nouveaux produits de consommation qui utilisent cette technologie. Leurs recherches de pointe portent sur le développement de nouveaux matériaux à base de carbone et leur intégration dans des prototypes électroniques et photoniques à couche mince pour application émergente.
« L’électronique sous forme de couche mince ouvre la porte à des applications novatrices et prometteuses, des couvertures de magazines qui s’illuminent aux panneaux solaires enroulables et déployables n’importe où, en passant par des biocapteurs intégrés aux vêtements qui détectent des marqueurs de maladie dans notre sueur », précise Benoît Lessard. « Nos travaux de recherche sur le traitement et la caractérisation de l’électronique en couche mince et son intégration aux prototypes rendent possibles ces applications. »
Le professeur Lessard a collaboré avec la société ontarienne OTI Lumionics pour développer des molécules de carbone qui sont ensuite utilisées dans la fabrication d’écrans à base de diodes électroluminescentes organiques pour les téléphones portables et les téléviseurs, et dans des dispositifs d’éclairage ultraminces et flexibles pour les cartes professionnelles et les couvertures de magazines. Plus résistantes que les molécules de silicium habituellement utilisées en électronique, les molécules de carbone peuvent être chauffées davantage, ce qui accélère la production de diodes électroluminescentes organiques, et par conséquent, réduit le coût de fabrication de ces applications émergentes.
Le Prix de la chercheuse ou du chercheur en début de carrière, décerné par le Cabinet du vice-recteur à la recherche et à l’innovation, souligne l’excellence de la recherche en sciences sociales, sciences humaines, beaux-arts et littérature ainsi qu’en sciences pures et appliquées. Il est doté d’une bourse de recherche de 10 000 $ destinée à couvrir le salaire d’une étudiante supervisée ou d’un étudiant supervisé de cycle supérieur.