La présente section vise à comparer le modèle du bilinguisme canadien avec six autres modèles de gestion de sociétés multilingues adoptés à travers le monde : en Belgique, en Suisse, en Finlande, en Irlande, en Inde et en Espagne.
À propos de l'auteur

À propos de l'auteur

Jacques Leclerc est linguiste et sociolinguiste. Il détient une maîtrise en linguistique de l’Université de Montréal et s’intéresse, depuis 1985, aux questions portant sur les politiques linguistiques. Parmi ses nombreuses publications, on peut nommer Langue et société, 1986, Mondia Éditeur, 530 p., révisé en 1992, Recueil des législations linguistiques dans le monde (tomes I à VI), 1994, Presses de l'Université Laval, et Langues et constitutions, 1993, Office de la langue française (Québec) et Conseil international de la langue française (France).

Outre une vingtaine de volumes, il a également rédigé une soixantaine d'articles portant sur l'aménagement des langues et donné une cinquantaine de conférences et entrevues sur le sujet. Il a aussi été consultant en aménagement linguistique et a participé à plusieurs colloques sur cette question (Montréal, Québec, Ottawa, Paris, Grenoble, Rabat, etc.).

Depuis 1999, Jacques Leclerc est chargé de la rédaction et de la révision du site Aménagement linguistique dans le monde à l'Université Laval (Québec). Ce site, qui attire plus de 15 000 visites par jour, présente les situations et les politiques linguistiques de 398 États ou territoires répartis dans les 195 pays (reconnus) dans le monde.

Entre 2004 et 2006, il a créé un autre site pour le ministère fédéral du Patrimoine canadien, le SALIC (Site de l'aménagement linguistique au Canada) qui présentait l'histoire linguistique du Canada, ses langues et ses populations, ainsi que ses provinces et ses territoires. En 2017, il a collaboré au site Compendium de l'Aménagement Linguistique au Canada de l’Université d’Ottawa.

À propos de cette section

La présente section vise à comparer le modèle du bilinguisme canadien avec six autres modèles de gestion de sociétés multilingues adoptés à travers le monde : en Belgique, en Suisse, en Finlande, en Irlande, en Inde et en Espagne.

En effet, le Canada n’est pas le seul État au monde à être officiellement bilingue. À la fin de 2017, il existait 55 pays dits bilingues ou trilingues, voire quadrilingues. En général, c’est l’État central qui est multilingue, souvent un État régional ou fédéré, mais jamais un pays tout entier.

Au Canada, la conception fédérale du bilinguisme favorise une vision symétrique des langues officielles selon laquelle les anglophones et les francophones sont considérés comme des groupes égaux. En vertu de cette dualité, le Canada compte deux majorités au sein desquelles on trouve des minorités linguistiques, anglaise au Québec et françaises dans les autres provinces. L'application de ce principe consiste à prendre des moyens pour protéger les minorités francophones des provinces anglaises et la minorité anglophone du Québec. Il n’existe donc pas de minorités canadiennes, mais uniquement des minorités provinciales.

Évidemment, d’autres pays, en l’occurrence la Belgique, la Suisse, l’Inde, la Finlande, l’Irlande et l’Espagne, ont trouvé des formules différentes au multilinguisme dans leur territoire. Dans tous ces pays, l’État central assure le multilinguisme dans les institutions qui sont sous sa juridiction, sauf en Espagne où le bilinguisme est la responsabilité de certains États régionaux (le basque au Pays basque, le catalan aux Baléares et en Catalogne, le galicien en Galice, etc.). L’Inde a développé un multilinguisme particulier dans la mesure où l’une des langues officielles, l’anglais, n’est que très faiblement une langue maternelle (2 % de la population), contrairement à l’hindi (45%). La situation est semblable en Irlande puisque l’une des langues officielles, l’irlandais, n’est parlé que par 3,5 % de la population alors que l’anglais est la langue principale de 84 % de la population. Quant à la Belgique et à la Suisse, c’est la séparation territoriale des langues officielles qui prévaut, ce qui est totalement différent du Canada. Finalement, c’est en Finlande, avec le finnois et le suédois comme langues officielles, qu’on peut trouver le plus de ressemblances avec le Canada, bien que le bilinguisme finlandais repose sur une application territorialisée des langues en fonction des municipalités reconnues comme bilingues ou unilingues.

Vous trouverez plus d'informations dans le site http://www.axl.cefan.ulaval.ca/