En Belgique, on compte trois communautés linguistiques reconnues par la Constitution : les Flamands qui parlent le néerlandais, les francophones (incluant les Wallons) parlant le français et les germanophones parlant l'allemand. Les néerlandophones regroupent en principe 55,7 % de la population, les francophones 31,7 %, les germanophones 0,3 % et les allophones 12,2 %.
Précisons que les néerlandophones parlent massivement le néerlandais (en néerlandais : Nederlands), une langue germanique comme l'anglais, sans oublier les dialectes tels que le flamand (appelé Vlaams), le brabançon (appelé Brabants) et le limbourgeois(appelé Limburgs), tous issus du néerlandais. Presque tous les Flamands utilisent le dialecte à la maison ou avec des amis, le néerlandais (la langue de culture) étant réservé pour les communications plus formelles. L'usage du dialecte et du néerlandais n'est pas accidentel, mais réglé par un certain nombre de conventions non écrites relevant de la tradition et de la culture flamande. Bref, les dialectes néerlandais en Flandre sont restés bien vivants, alors qu'aux Pays-Bas ils sont en voie de régression, sauf peut-être pour le limbourgeois et le saxon. Le terme flamand (fr.) ou Vlaams (néerl.) désigne le dialecte, non la langue néerlandaise (Nederlands). Pour cette raison, les Flamands rejettent le terme Vlaams pour désigner le néerlandais. Les différences entre le néerlandais parlé en Flandre et celui parlé aux Pays-Bas sont relativement minimes (mais néanmoins perceptibles dans la prononciation et le vocabulaire). On trouve des Flamands en Flandre et à Bruxelles, ceux de la Wallonie n'étant pas comptabilisés.
Les habitants francophones de la Wallonie parlent généralement le français comme langue maternelle, mais dans la province du Hainaut certains parlent aussi le picard ou le wallon, ce dernier, probablement parlé entre 15 % à 30 % des Wallons, est encore utilisé dans les provinces de Luxembourg, de Namur et de Liège, mais aussi à l'est du Hainaut et dans toute la province du Brabant wallon. On parle aussi le rouchi (dialecte picard) à l'ouest de la province de Hainaut; le champenois, dans quelques communes de Namur et de Luxembourg; le gaumais (ou dialecte lorrain), au sud de la province de Luxembourg. À l'instar du français, tous ces idiomes (que les linguistes appellent des « langues ») sont issus du latin. Aujourd'hui, il n'y a plus personne qui parle uniquement ces « langues », l'emploi de la langue locale étant obligatoire à la maison ou entre amis, le français, dans les communications formelles. Les francophones habitent la Wallonie et la région de Bruxelles-Capitale.
Les germanophones forment le troisième groupe linguistique en Belgique, dans la région située dans la province de Liège (à l'est). En plus de l'allemand standard, les germanophones parlent différents dialectes franciques mosellans et bas-franciques. Toutefois, ces dialectes sont en régression constante et ils se transmettent de moins en moins d'une génération à l'autre, voire plus du tout dans certains cas; cela signifie qu'ils sont en voie d'extinction.
De plus, la Belgique est un pays doté de quatre régions linguistiques : la région de langue française (au sud), la région de langue néerlandaise (au nord), la région de langue allemande (à l'est) et la région bilingue de Bruxelles (au centre).
Au Canada, les provinces ne sont pas délimitées par la loi en « région linguistique » comme en Belgique. Tout au plus, on y trouve des « municipalités bilingues » dont le statut linguistique est précisé soit par une loi provinciale soit par un règlement municipal.