Les politiques d'unilinguisme consistent, en principe, à ne favoriser qu'une seule langue sur les plans politique, juridique, social, économique, etc. On parle alors de langue officielle. Ces politiques peuvent s'appliquer à la langue de la majorité de la population; il s'agit en ce cas de la langue nationale si celle-ci a acquis le statut de langue officielle. La langue officielle qui bénéficie de cette politique ne constitue pas toujours une langue nationale. Il peut s'agir, par exemple, d'une langue coloniale de diffusion internationale, le cas des pays d'Afrique étant bien connu.
Les politiques d'unilinguisme officiel sont appliquées par 80 % des États interventionnistes (et souverains) dans le monde: Albanie, Algérie, Andorre, Angola, Argentine, Azerbaïdjan, Bahamas, Barbade, Brésil, Cambodge, Chypre, Colombie, Corée du Nord, Corée du Sud, Croatie, Égypte, Espagne (État), Estonie, États-Unis, Grèce, Grenade, Guinée-Bissau, Hongrie, Iran, Islande, Italie, Kirghizistan, Koweït, Lettonie, Liban, Lituanie, Macédoine, Madagascar, Maroc, Mauritanie, Mexique, Moldavie, Monténégro, Mozambique, Népal, Ouganda, Ouzbékistan, Pérou, Roumanie, São-Tomé-et-Príncipe, Serbie, Slovaquie, Somalie, Tadjikistan, Trinité-et-Tobago, etc.
Bien que, dans ce type de politique, on ne reconnaisse, en principe, qu'une seule langue, un État peut néanmoins accorder des droits linguistiques à ses minorités ou, au contraire, les supprimer. De nombreux pays proclament l'unilinguisme officiel tout en prévoyant des mesures particulières à l'intention de leurs minorités. C'est le cas de l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Hongrie, l'Espagne, l'Italie, la Moldavie, la Roumanie, etc. Au Canada, par exemple, si l'Ontario et le Québec sont des provinces officiellement unilingues, elles accordent à leur minorité de langue officielle des droits presque aussi étendus que ceux de la majorité. Bien que les Territoires du Nord-Ouest, le Yukon et le Nunavut soient officiellement bilingues, les droits accordés aux minorités francophones sont, dans les faits, beaucoup moins étendus que ceux de la minorité franco-ontarienne et anglo-québécoise, leur faible nombre interdisant une transposition réelle de ces mêmes droits. Des provinces comme l'Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse et le Manitoba commencent également à prévoir des droits spécifiques assez étendus à leur minorité francophone.