Le dépistage annuel du cancer du sein avant 50 ans diminue la proportion de cancers avancés, confirme une étude

Par Paul Logothetis

Media Relations, University of Ottawa

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Femme subissant une mammographie
Une équipe de recherche de l’Université d’Ottawa et de l’Hôpital d’Ottawa conclut que les mammographies annuelles précoces réduisent le risque de cancer chez les femmes de 40 à 59 ans.

Une nouvelle étude dirigée par des membres du corps professoral de l’Université d’Ottawa révèle que la proportion de cancers du sein avancés chez les femmes de 50 à 59 ans est moins élevée dans les provinces effectuant des mammographies annuelles chez les 40 à 49 ans que dans les provinces qui commencent le dépistage plus tardivement.

Publiée dans le dernier numéro de la revue Current Oncology, l’étude montre une plus faible proportion de cancers du sein de stades 2, 3 et 4 chez les femmes de 40 à 49 ans et de stades 2 et 3 chez les femmes de 50 à 59 ans dans les provinces qui effectuent un dépistage annuel chez les quadragénaires.

« Cette étude est la première au Canada à confirmer les bienfaits du dépistage à partir de 40 ans chez les femmes de 50 à 59 ans, souligne la Dre Anna Wilkinson, coauteure principale de l’étude et professeure agrégée à la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa. Les quinquagénaires n’ayant pas fait de dépistage dans la quarantaine présentent des cancers du sein à des stades plus avancés. Elles nécessitent donc des traitements plus intensifs et leur pronostic est moins favorable, comparativement aux femmes ayant reçu un diagnostic à un stade plus précoce. »

La Dre Wilkinson et la Dre Jean Seely, aussi coauteure principale de l’étude, ont analysé les données du Registre canadien du cancer sur 55 490 femmes de 40 à 49 ans et de 50 à 59 ans ayant reçu un diagnostic de cancer du sein entre 2010 et 2017. Elles ont évalué les conséquences des directives canadiennes sur le dépistage du cancer du sein de 2011 en examinant les variations de l’incidence de chaque stade du cancer du sein entre 2011 et 2017.

Les auteures ont constaté que, depuis la modification des directives en 2011 pour déconseiller le dépistage chez les femmes de 40 à 49 ans, on observe une baisse de 13,6 % de l’incidence de cancers de stade 1 et une hausse de 12,6 % de cancers de stade 2 chez les quadragénaires. Au cours de la même période, l’incidence de cancers de stade 2 a augmenté de 3,1 % chez les quinquagénaires. Dans les provinces qui ont mis fin à leur programme de dépistage chez les 40 à 49 ans, le nombre de cancers de stade 4 chez les femmes de 50 à 59 ans a bondi de 10,3 % en six ans.

Le taux de survie a diminué chez celles dont le cancer du sein a été diagnostiqué à un stade avancé. En effet, le taux de survie à cinq ans atteint 99,8 % pour les cancers de stade 1, contre seulement 23,2 % pour les cancers diagnostiqués au stade 4. Les diagnostics tardifs peuvent faire augmenter l’incidence de cancers avancés nécessitant des traitements intensifs et des chirurgies, de même que le taux de mortalité.

« Cette étude montre qu’il est avantageux d’utiliser les données du Registre canadien du cancer de Statistique Canada pour étudier les effets des politiques déterminant l’âge auquel le dépistage doit commencer, note la Dre Jean Seely, chef du Service d’imagerie du sein de l’Hôpital d’Ottawa et professeure à la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa. Nos conclusions vont dans le sens de la récente mise à jour des directives du National Comprehensive Cancer Network, aux États-Unis, qui recommandent de commencer les mammographies annuelles dès 40 ans chez les femmes présentant un risque moyen.

Il faudra approfondir la recherche pour vérifier si le diagnostic du cancer du sein à un stade précoce diminue le risque de décès et améliore les pronostics à long terme. »

Au Canada, chaque province et territoire est libre de déterminer si le dépistage du cancer du sein doit commencer à 40 ou à 50 ans, malgré la preuve que le diagnostic précoce améliore le taux de survie. Durant la période étudiée, la Colombie-Britannique, l’Alberta, les Territoires du Nord-Ouest, la Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard envoyaient des rappels aux femmes dans la quarantaine pour leur dépistage annuel. Aujourd’hui, seuls la Nouvelle-Écosse, l’Île-du-Prince-Édouard et le Yukon envoient des rappels annuels.

Référence intégrale : Anna N. Wilkinson, Jean-Michel Billette, Larry F. Ellison, Michael A. Killip, Nayaar Islam et Jean M. Seely, « The Impact of Organised Screening Programs on Breast Cancer Stage at Diagnosis for Canadian Women Aged 40–49 and 50–59 ». Current Oncology, DOI: 10.3390/curroncol29080444

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