Identifier les atteintes à la dignité humaine et démanteler les structures du pouvoir qui les permettent

Par Boulou Ebanda De B'Beri

The Special Advisor, Anti-Racism and Inclusive Excellence, Office of the Provost and Vice-President, Academic Affairs

Soutien  aux études 
Antiracisme et inclusion
texte Ensemble contre le racisme
Un message du Conseiller spécial, antiracisme et excellence en matière d’inclusion

Le 9 juillet, à Truro en Nouvelle-Écosse, le  discours du premier ministre adressé aux descendantes et descendants du 2Bataillon de construction allait comme suit : « Nous sommes ici pour accepter la responsabilité pour les erreurs du passé et pour nous engager à travailler chaque jour à bâtir un avenir meilleur ».

Ce sont là des excuses historiques qui reconnaissent le passé raciste du Canada. Il faut savoir que, lorsque la Première Guerre mondiale a éclaté, de nombreux jeunes hommes noirs ont voulu s’engager par amour de leur pays, qu’ils souhaitaient servir et protéger. Ils étaient prêts à se battre et en avaient la capacité, comme ils l’avaient déjà fait avec bravoure et distinction auparavant. Ils se sont toutefois heurtés à des manifestations répétées de racisme systémique. « C’est une guerre de blanc », leur a-t-on dit.

Or, c’est justement en identifiant ces manifestations récurrentes dans l’histoire que nous arriverons à éradiquer le racisme plus subtil qui persiste encore aujourd’hui. Identifier les atteintes à la dignité humaine et démanteler les structures du pouvoir qui permettent aux affres du racisme de perdurer : je crois que c’est ce que le premier ministre a en tête lorsqu’il promet de « travailler chaque jour à bâtir un avenir meilleur ».

Cette histoire est une leçon pour l’ensemble de la communauté de l’Université d’Ottawa. Elle nous rappelle de ne pas baisser la garde et de continuer à mettre en lumière les préjudices passés et présents pour intégrer au quotidien l’excellence en matière d’inclusion dans nos procédures et nos actions.

Le 30 juin 2022, je déposais le rapport final marquant la fin de mon mandat comme conseiller spécial, antiracisme et excellence en matière d’inclusion. Les 74 recommandations et les autres conclusions qu’il renferme font actuellement l’objet d’une analyse avant d’être communiquées en français et en anglais avec la réponse de l’Université.

Comme je l’ai mentionné précédemment, bon nombre de ces recommandations ont déjà été acceptées et appliquées pendant l’année et demie qu’a duré mon mandat. Mais il reste beaucoup à faire. La réforme de nos institutions est une condition sine qua non à l’évolution durable de notre société.

La fin de ce processus est toutefois porteuse de nombreux espoirs. Les efforts entrepris pour éliminer le racisme et réaliser l’excellence en matière d’inclusion se poursuivront et, pour ma part, je continuerai de travailler de concert avec l’administration, les syndicats, les facultés et les organismes étudiants pour sensibiliser notre communauté et faire bouger les choses. Dès la rentrée automnale, nous entreprendrons une campagne antiracisme d’importance, en collaboration avec les syndicats et les facultés, pour bien faire comprendre ce qu’est un campus exempt de racisme.

L’alliance qui est en train de se former au sein de l’Université est d’une ampleur inédite depuis que je suis ici, à savoir depuis presque vingt ans. Je constate avec plaisir l’enthousiasme de toutes les personnes qui se sont engagées et s’engagent encore à mes côtés; j'ose à peine imaginer jusqu’où nous pourrons aller lorsque la véritable inclusion sera devenue réalité pour chaque membre de notre communauté! D'ici là, je vous invite à poursuivre avec moi la lutte contre le racisme, et à surveiller la publication prochaine de notre rapport final.