Besoin d'un expert? La santé mentale des athlètes canadiens à l’aube des Jeux olympiques de Pékin

Média
Expertise universitaire
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Les membres des médias peuvent communiquer directement avec l’experte suivante :

Natalie Durand-Bush (français et anglais)

Professeure titulaire en psychologie sportive, École des sciences de l'activité physique, Faculté des sciences de la santé. Directrice générale du Centre canadien de la santé mentale et du sport (CCSMS).

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La professeure Durand-Bush est disponible pour discuter des thèmes reliés à la santé mentale et à la performance mentale. Elle a accepté de répondre à nos questions :

En plus d’avoir de la pression liée à la performance aux Jeux olympiques, les athlètes doivent aussi s’assurer de ne pas contracter la COVID-19. En quoi cela ajoute-t-il à la « charge mentale » des athlètes?

« Le variant Omicron ajoute certainement à l'incertitude que vivent présentement les athlètes, les entraîneurs et le personnel. Ils ont l'habitude de créer et de vivre dans une bulle depuis le début de la pandémie, mais le niveau de contagion et la vitesse à laquelle le virus se propage provoquent un stress supplémentaire. Heureusement, nos équipes sont bien soutenues par des praticiens de la performance et de la santé mentale ainsi que par le personnel médical, qui connaissent tous parfaitement les protocoles liés à la COVID-19. »

Quels ont été (et sont encore) les principaux impacts de la pandémie sur la santé mentale des athlètes olympiques? Comment peuvent-ils être mesurés?

« Les réponses des athlètes olympiques et paralympiques à la pandémie ont varié. Certains s'en sont très bien sortis, d'autres ont eu plus de mal.

Les indicateurs qui donnent un aperçu de l'impact de la pandémie sur la santé mentale des athlètes comprennent, par exemple, le nombre de demandes reçues par le Centre canadien de la santé mentale et du sport, qui a considérablement augmenté depuis janvier 2021. Depuis plusieurs mois, le CCMHS reçoit environ un cas par jour, et cela inclut des athlètes de tous les niveaux.

Nous avons également mené des recherches auprès de nos équipes nationales et nous savons que divers facteurs ont influencé leur santé mentale comme l'isolement, la perte de contrôle, d'identité et de raison d’être, la fatigue liée à la communication en ligne et les désavantages causés par les restrictions sanitaires. »

En juillet 2021, vous avez pris part au lancement de la Stratégie de santé mentale pour le sport de haute performance au Canada. Vous êtes l’une des principales auteures de cette stratégie. Comment va-t-elle bénéficier concrètement les athlètes canadiens qui seront à Pékin?

« Depuis le début de la pandémie et après le lancement de la stratégie nationale, nous avons donné la priorité à la performance et à la santé mentale dans le contexte du sport. Nous avons notamment développé et partagé une variété de ressources et offert des webinaires sur le développement des connaissances sur la santé mentale, les soins personnels et la sensibilisation face au suicide.

Nous avons une gestionnaire nationale de la santé mentale qui assure la liaison dans l'ensemble du système sportif afin d’harmoniser les communications et clarifier les voies d'accès aux soins en santé mentale. Nous avons probablement la stratégie la plus solide au monde à l'heure actuelle, et les intervenants dans le sport et les athlètes en bénéficient. »