L’émergence des analogues du fentanyl, des substances hautement toxiques, sur le marché des substances illicites, a aggravé la crise des surdoses d’opioïdes au Canada. Jusqu’à maintenant, les usagers de drogues ne disposaient d’aucun moyen fiable pour connaître le contenu des substances avant de les consommer. Or, une nouvelle percée technologique, résultat d’un partenariat entre des chercheurs de l’Université d’Ottawa et de l’Université Carleton, pourrait très bien changer la donne en proposant un nouvel outil qui permettra d’améliorer la santé et la sécurité des communautés.
Le nouveau spectromètre de masse portatif, premier appareil en son genre, permet de tester un échantillon de drogue en moins de 20 secondes et de fournir des résultats détaillés sur le contenu de la substance, notamment sur la présence de fentanyl et de ses analogues. Les clients des centres d’injection supervisée seront ainsi en mesure de connaître le contenu des drogues qu’ils se sont procurées.
« Ottawa est aux prises avec une crise de santé publique importante: le nombre de morts liées aux surdoses mortelles chez ses citoyens et citoyennes est inacceptable. Il en est de même avec les situations résultant de surdoses non mortelles. Le fait d’être en mesure d’informer les gens du contenu de la drogue avant qu’elle ne soit injectée signifie que nous pourrons intervenir au bon moment », a déclaré Lynne Leonard, chef du projet de recherche, directrice de l’équipe de prévention du VIH et du VHC, et professeure adjointe à l’École d’épidémiologie et de santé publique de l’Université d’Ottawa.
L’équipe de chercheurs, composée de personnes ayant une expérience de vie pertinente, de fournisseurs de services de prévention de la toxicomanie, d’experts en chimie et en évaluation de programmes, et d’épidémiologistes, utilisera cette nouvelle technologie pour mesurer l’acceptabilité et la faisabilité d’un programme de vérification du contenu des drogues au centre d’injection supervisée du Centre de santé communautaire Côte‑de‑Sable.
« Cette collaboration unique entre les sciences sociales et analytiques nous permettra d’obtenir un aperçu sans précédent de la crise des opioïdes dont fait actuellement les frais le pays », a souligné Jeffrey C. Smith, directeur du Carleton Mass Spectrometry Centre et professeur agrégé au Département de chimie et à l’Institut de biochimie de l’Université Carleton.
Le projet de recherche, financé par les Instituts de recherche en santé du Canada, fournira aux usagers de drogues de l’information cruciale sur le contenu des substances qu’ils s’apprêtent à s’injecter, leur permettant ainsi de prendre une décision éclairée et prévenir des pertes de vie inutiles dues aux échantillons de drogue contaminés.
« Le Centre de santé communautaire Côte‑de‑Sable est heureux de participer à ce projet de recherche innovant qui met en application, dans la cabine d’injection, les plus récentes innovations en sciences. Grâce à lui, ce qui prenait auparavant aux scientifiques des mois à évaluer ne prendra désormais que quelques secondes, nous permettant ainsi d’alerter tant la communauté des usagers de drogues que les premiers intervenants », a affirmé Rob Boyd, directeur du programme Oasis du Centre de santé communautaire Côte-de-Sable.
Cette percée technologique pourrait sauver la vie de ceux et celles qui sont touchés par l’actuelle crise des opioïdes. En sensibilisant la population à cette question des plus pertinentes, l’équipe de chercheurs espère ultimement améliorer la qualité de vie des Canadiens et Canadiennes.
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