D’après un sondage, 1femme sur 4 qui a donné naissance à L’Hôpital d’Ottawa pendant le confinement du printemps de 2020 dit avoir subi l’abus d’un partenaire avant, pendant ou après la grossesse

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Dre Kari Sampsel et Dre Katherine Muldoon

Sur 216 femmes sondées qui ont donné naissance à L’Hôpital d’Ottawa entre mars et juin 2020, 52 (24 %) disent avoir subi un contrôle ou un comportement abusif de la part de leur partenaire pendant la période périnatale (l’année avant la grossesse, pendant la grossesse et l’année après la naissance)

Dre Kari Sampsel et Dre Katherine Muldoon

Il s’agit de la première étude sur l’abus par un partenaire menée auprès de femmes enceintes et en période post-partum pendant la pandémie. L’étude a été publiée dans BMJ Open.

Des 1 568 femmes qui ont donné naissance à l’hôpital pendant la période visée par l’étude (mars-juin), 613 ont accepté qu’on communique avec elles à des fins de recherche et 216 ont répondu au sondage. La définition d’abus par un partenaire pour cette étude était vaste : elle comprenait le contrôle de même que l’abus émotionnel, physique et sexuel. Les formes d’abus les plus courantes étaient le contrôle (vouloir savoir en tout temps où se trouve la personne, soupçonner qu’elle est infidèle) et l’abus émotionnel (insultes, mépris, intimidation ou menaces). Heureusement, les cas d’abus physique et sexuel étaient rares.

« Le contrôle est un signe précurseur qui peut entraîner éventuellement un abus par le partenaire. Le repérage de ces signes permet aux foyers concernés de chercher de l’aide et de gérer ces comportements avant qu’ils ne causent plus de tort », affirme la Dre Katherine Muldoon, épidémiologiste, auteure principale de l’étude, principale associée de recherche à L’Hôpital d’Ottawa et professeure adjointe à l’Université d’Ottawa.

Dans le cadre de l’étude, le statut socioéconomique était le facteur de risque le plus élevé pour l’abus par un partenaire. Les participantes étaient trois fois plus susceptibles de subir l’abus d’un partenaire si le revenu de leur ménage était inférieur à la médiane d’Ottawa, soit 119 440 $ par année.

« Le lien entre le revenu et l’abus par un partenaire est bien établi », affirme la Dre Kari Sampsel, urgentologue, directrice médicale du Programme de soins aux victimes d’agression sexuelle ou d’abus par un partenaire et professeure adjointe à l’Université d’Ottawa. « Les difficultés financières peuvent affecter la stabilité du logement, la sécurité alimentaire et le sentiment d’accomplissement. Les gens deviennent stressés lorsqu’ils perdent le contrôle sur ces aspects. S’ils n’ont pas de manière saine d’évacuer ce stress, ils peuvent contrôler davantage leur partenaire. »

D’autres études réalisées avant la pandémie estimaient que de 3 à 9 % des personnes subissent l’abus d’un partenaire pendant la période périnatale et que plus de 30 % des femmes en subissent au cours de leur vie. Cependant, il peut être difficile de comparer ces résultats, car la définition d’abus par un partenaire peut varier d’une étude à l’autre.

Cette recherche est une collaboration des services d’Obstétrique, Gynécologie et Soins aux nouveau-nés et de Médecine d’urgence, de même que du groupe responsable des études en obstétrique et en soins maternels et aux nouveau-nés (OMNI).

Les chercheurs invitent les femmes enceintes ou en post-partum à parler à des personnes de confiance, dont leur obstétricien ou un membre de leur équipe prénatale, si elles subissent l’abus d’un partenaire. Elles peuvent aussi obtenir de l’aide de l’équipe du Programme de soins aux victimes d’agression sexuelle ou d’abus par un partenaire de L’Hôpital d’Ottawa.

« Si l’étude ne fournit pas d’information sur les changements immédiats dans l’abus et le contrôle après l’état d’urgence déclaré pour la COVID-19, elle indique que presque un quart des femmes dans notre communauté qui sont enceintes ou en période post-partum subissent un comportement abusif pendant la pandémie, ce qui nous inquiète, dit la Dre Muldoon. Les femmes enceintes ont un lien étroit avec le système de santé, ce qui pourrait permettre à leurs professionnels de la santé d’aborder avec elles la question de l’abus par un partenaire. Diriger une femme enceinte vers une travailleuse sociale ou des services communautaires pourrait aider sa famille et prévenir la violence. »

Ressources pour les victimes d’abus sexuel ou d’abus par un partenaire


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