Une étude révèle que les élèves de l’Ontario risquent plus de conduire après avoir consommé du cannabis que de l’alcool

Salle de presse
Vue des rues floues de la nuit du point de vue du conducteur d'une voiture
Vue des rues floues de la nuit du point de vue du conducteur d'une voiture

Un sondage auprès de 1 161 élèves ontariens montre qu’ils perçoivent le cannabis et l’alcool différemment, ce qui entraîne des comportements potentiellement risqués et dangereux sur la route

Les élèves ontariens sont plus susceptibles de prendre le volant après avoir fumé du cannabis qu’après avoir bu de l’alcool, selon une nouvelle étude réalisée par une équipe de recherche de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa.

L’étude, publiée dans la revue Preventive Medicine, indique que 10 % des élèves du secondaire titulaires d’un permis de conduire en Ontario ont déclaré avoir déjà conduit dans l’heure suivant leur consommation de cannabis. Or, seulement 3,5 % ont dit avoir déjà conduit après avoir bu de l’alcool.

Cette étude menée par Nathan Cantor, qui fait sa maîtrise à la Faculté de médecine, conclut que les élèves qui jugaient le cannabis moins risqué et prônaient sa légalisation étaient plus susceptibles de déclarer avoir conduit après consommation de cette substance. En outre, les programmes de délivrance graduelle des permis de conduire tendent à influencer les comportements : les élèves titulaires d’un permis G2 étaient quatre fois plus susceptibles de déclarer avoir conduit après consommation de cannabis que celles et ceux ayant un permis G1.

« On constate que les jeunes de l’Ontario considèrent le cannabis comme étant moins risqué que l’alcool, et que cette perception influe sur d’autres comportements dangereux », explique le chercheur principal Ian Colman, professeur titulaire à l’École d’épidémiologie et de santé publique. « Voilà qui est important, parce qu’il pourrait donc être utile de les sensibiliser aux risques associés à cette substance pour prévenir la pratique dangereuse qu’est la conduite après consommation de cannabis. »

« Il faut briser le mythe voulant que la consommation de cannabis n’affaiblisse pas les facultés de conduite », ajoute Nathan Cantor, auteur principal de l’étude, dont les données ont été recueillies avant la légalisation du cannabis récréatif au Canada.

« Les données montrent bien que la consommation aiguë de cannabis est associée à un risque accru d’accident automobile, et en particulier de collision mortelle. Ce lien est encore plus prononcé chez les jeunes, qui ont peu d’expérience de conduite et sont proportionnellement plus nombreux à être impliqués dans des accidents. »

Au total, 1 161 élèves titulaires d’un permis de conduire valide ont été sondés au sujet de leurs comportements au volant, de leur consommation de drogue et de leur attitude à l’égard du cannabis dans le cadre du Sondage sur la consommation de drogues et la santé des élèves de l’Ontario de 2017. Les auteurs notent qu’il y a lieu de surveiller continuellement la prévalence de la conduite avec facultés affaiblies par le cannabis.
 

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