On raconte qu’il y a longtemps, des souverains paranoïaques et des rois mégalomanes, qui craignaient d’être empoisonnés par leurs ennemis, consommaient une petite dose de poison chaque jour dans l’espoir de développer une résistance aux toxines.
Cela peut sembler comme une très mauvaise idée, mais étrangement, il semble il semble y avoir une part de vérité derrière ces méthodes archaïques.
Lorsque le professeur Glen P. Kenny et son équipe du laboratoire HEPRU de l'Université d'Ottawa ont entrepris de découvrir comment les personnes âgées atteintes de diabète de type 2 réagiraient lorsque soumises à un effort physique sous une chaleur accablante, ils ont découvert qu’étonnamment, dans certains cas, le poison pouvait aussi être le remède.
Leur étude, publiée dans le Journal of the American Medical Association, démontre en effet que le stress lié à l'exercice et à la chaleur peut être à la fois l’ami et l’ennemi des personnes atteintes de diabète de type 2.
« Nos travaux montrent que les hommes âgés atteints de diabète de type 2 sont moins capables de dissiper la chaleur pendant l'exercice dans un environnement chaud que leurs homologues en bonne santé, ce qui peut entraîner une augmentation de la température corporelle, de la fréquence cardiaque et accroître le risque de complications pour la santé », a expliqué le professeur Kenny, titulaire de la chaire de recherche de l'Université d'Ottawa en physiologie environnementale. « Toutefois, les données montrent également que ces déficiences peuvent être compensées par un entraînement bref et supervisé, dans un environnement chaud. Cette information est très importante, car l'exercice est une pierre angulaire de la gestion du diabète de type 2. »
En effet, après 7 jours d'entraînement physique bref et supervisé sous une chaleur écrasante, les sujets atteints de diabète de type 2 semblaient s'adapter et minimiser les risques futurs pour la santé. Les résultats suggèrent également que la fonction thermorégulatrice chez les personnes atteintes de diabète de type 2 semble mieux s'ajuster à l'effort physique dans un environnement chaud que chez les sujets en bonne santé.
Ces conclusions sont intrigantes, mais cette étude n'est certainement pas une excuse pour les personnes vivant avec le diabète de type 2 d’oublier toute forme de prudence et de modération.
« Tout le monde, et en particulier ceux qui vivent avec le diabète de type 2, devrait être très prudent lorsqu'il s’agit de faire de l'exercice, surtout par temps chaud », a ajouté le professeur Kenny. « Nous recommandons de faire de l'exercice à l'intérieur, dans un environnement frais et/ou sec et bien ventilé. Lorsqu'on pratique des activités à l'extérieur, sous une grande chaleur, on devrait essayer de limiter les activités aux premières ou aux dernières heures de la journée, lorsque les températures sont à leur plus bas. L'exercice en plein soleil devrait également être évité et, si possible, entrecoupé de repos ou de pauses périodiques dans un endroit frais et ventilé. »
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