Les grenouilles pourraient-elles nous sauver des produits chimiques?

Salle de presse
Nénuphar flottant sur un étang
Nénuphar flottant sur un étang

Découvrir les effets méconnus des produits chimiques rejetés dans nos lacs et nos rivières sur la faune et les écosystèmes environnants peut donner un énorme coup de pouce aux scientifiques et aux écologistes dans l’élaboration de meilleures politiques de protection environnementale.

Une nouvelle étude menée par le professeur de biologie Vance L. Trudeau, de l’Université d’Ottawa, pourrait justement permettre d’élaborer de telles politiques, surtout en ce qui concerne les acides naphténiques, un mélange complexe de produits chimiques hydrosolubles provenant du pétrole. Ces produits chimiques sont toxiques pour les embryons de grenouilles, provoquant chez eux des anomalies de développement graves.

Juan Manuel Gutierrez-Villagomez, qui a complété son doctorat sous la supervision du professeur Trudeau, est arrivé à cette conclusion en trouvant des taux de survie plus faibles – et de déformation du développement plus élevés – chez des embryons de grenouilles exposés à diverses solutions d’acides naphténiques.

« Tout comme les humains, les grenouilles sont des quadrupèdes, et les mêmes processus corporels qui contrôlent le développement des grenouilles contrôlent aussi le développement fœtal chez les humains, a expliqué le professeur Trudeau. Ce que nous trouvons chez une espèce peut donc nous aider à prédire ce qui pourrait arriver chez d’autres espèces. Cela peut aussi nous aider à déterminer quel genre d’impact ces produits chimiques pourraient avoir sur les populations et les communautés qui dépendent des rivières pour leur alimentation. »

Les acides naphténiques se trouvent en concentrations modérées à élevées dans l’eau des bassins de résidus des sables bitumineux de l’Alberta, mais on peut aussi en trouver de faibles niveaux ailleurs dans l’environnement puisqu’ils sont utilisés commercialement dans une vaste gamme de produits tels que les siccatifs, les produits de préservation du bois et des tissus, et les additifs de combustible.

« Le printemps est à nos portes, a ajouté le professeur Trudeau. Et comme beaucoup de gens, je m’inquiète pour les grenouilles, les poissons et l’environnement dans lequel nous vivons. »

Les recherches du professeur Trudeau pourraient aider à déterminer les effets que ces produits chimiques pourraient avoir sur la vie aquatique et sur la santé des écosystèmes.

 

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