L’École de service social adopte une résolution pour la juste représentation des savoirs autochtones dans ses programmes et ses pratiques

Par Paul Logothetis

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Salle de presse
Drapeaus des Nation Algonquine-Anishinabeg
Consciente du rôle que jouent la confiance et la réciprocité dans les relations entre les travailleuses et les travailleurs sociaux et leur clientèle, une école de l’Université d’Ottawa adopte une approche inédite reposant sur des mesures tangibles pour contrer l’effacement et la marginalisation des savoirs autochtones.

En effet, l’École de service social de la Faculté des sciences sociales vient d’adopter une résolution pour que les savoirs traditionnels autochtones soient intégrés à ses programmes d’études et ses pratiques d’enseignement et soient ainsi valorisés au même titre que les connaissances occidentales. Il s’agit là de la première étape d’une vaste démarche visant à décoloniser ses programmes et ses activités de recherche, d’enseignement, de formation et d’intervention en travail social.

Ayant constaté que les contributions autochtones à la formation et à la recherche en service social au Canada étaient négligées, voire méprisées, le Cercle Kinistòtàdimin de l’École de service social a mis au point un plan d’action initial en 10 étapes pour intégrer et mettre en valeur les pratiques et les savoirs traditionnels. Cet outil vient d’ailleurs compléter le Plan d’action autochtone, dans lequel l’Université s’engage à autochtoniser ses campus et ses processus en s’inspirant de la façon des perspectives des communautés autochtones et en œuvrant avec elles.

La professeure Cyndy Wylde

« Cette résolution envoie un message non équivoque à l’ensemble des membres de la population étudiante, quelle que soit leur origine : nos connaissances et nos points de vue feront partie de la culture... »

Cyndy Wylde

— Professeure d’origine anishinaabe à la Faculté des sciences sociales

« Cette résolution envoie un message non équivoque à l’ensemble des membres de la population étudiante, quelle que soit leur origine : nos connaissances et nos points de vue feront partie de la culture de l’École de service social », déclare Cyndy Wylde, professeure d’origine anishinaabe à la Faculté des sciences sociales, qui donnera un cours sur les pratiques du travail social auprès des Autochtones et marquera ainsi le lancement du tout premier programme d’été autochtone de l’École.

« La connaissance et la reconnaissance de leurs savoirs et de leurs visions du monde constituent des éléments déterminants de la réussite des Autochtones aux études postsecondaires.  Cette résolution devrait donc aider à les attirer davantage dans le domaine du service social. Elle sera bénéfique pour l’ensemble des étudiantes et étudiants, qu’ils soient autochtones ou non, mais aussi pour la Faculté. »

Parmi les initiatives de l’École de service social, mentionnons :

  • L’intégration d’Aînés et d’Aînées autochtones dans les cours et les ateliers;
  • L’adaptation du matériel pédagogique et des cours de sorte qu’ils tiennent compte des savoirs autochtones;
  • De nouvelles offres de stage au sein d’organisations autochtones;
  • La mobilisation de peuples autochtones, dont la nation algonquine anishinaabe, pour incorporer leurs perspectives dans tout ce que fait l’École.

« Tout le monde, peu importe son ascendance, trouvera son compte dans cette formation bonifiée faisant appel à des pratiques d’enseignement et des connaissances diversifiées créées, préservées et perpétuées par les gardiens et les gardiennes du savoir », soutient Sébastien Savard, directeur de l’École de service social. « La compréhension du monde complexe qui nous entoure s’en trouvera certainement enrichie. »

Le Cercle Kinistòtàdimin, dirigé par l’enseignant, militant et ancien chef de Kitigan Zibi Gilbert W. Whiteduck, regroupe aussi bien des membres des Premières Nations que des non-Autochtones.

La résolution a été adoptée à l’unanimité par l’Assemblée de l’École de service social le 15 mars 2022.

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