Le premier ministre Justin Trudeau, appuyé par François-Philippe Champagne, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, a annoncé un financement de plus de 518 millions de dollars pour soutenir l’infrastructure de recherche dans des établissements postsecondaires à l’échelle du pays.
La communauté de recherche de l’Université d’Ottawa a été particulièrement avantagée lors de cette dernière ronde de financement de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI). Sur les huit projets soumis au concours 2020 du Fonds d’innovation, cinq se sont vu accorder une somme totale dépassant les 23 millions de dollars.
« Notre taux de réussite de plus de 60 % est l’un des plus élevés de cet important concours, explique le vice-recteur à la recherche, Sylvain Charbonneau. Les réalisations impressionnantes de nos chercheuses et chercheurs nous inspirent une immense fierté, et nous remercions vivement la Fondation canadienne pour l’innovation, grâce à laquelle ils pourront profiter des équipements et installations de pointe dont ils ont besoin pour poursuivre leurs projets de recherche collaboratifs et se démarquer à l’international. »
Qui plus est, deux projets de l’Université d’Ottawa – l’un en photonique et l’autre en neurocardiologie – comptent parmi les 23 à l’échelle du pays qui ont été désignés comme des « projets exceptionnels » par la FCI.
« L'Université d'Ottawa produit de la recherche de calibre internationale qui contribuera à bâtir un Canada plus inclusif, plus prospère et plus sain lorsque nous émergerons de la pandémie. Je suis fière que notre gouvernement appuie cette recherche, déclare Mona Fortier, ministre de la Prospérité de la classe moyenne, ministre associée des Finances, et députée d’Ottawa-Vanier. Félicitations aux chercheuses et chercheurs, nous sommes très fiers de l'innovation qui émane de la capitale nationale ! »
Le Fonds d’innovation finance jusqu’à 40 % des coûts d’infrastructure de recherche admissibles, de la recherche fondamentale et appliquée jusqu’à la mise au point des technologies. Les concours se tiennent tous les deux ans, environ.
Les projets retenus sont codirigés par :
Pierre Berini et Karin Hinzer (Faculté de génie)
Les professeurs Pierre Berini et Karin Hinzer codirigent une équipe de recherche qui étudie la façon dont la photonique, soit la science de la lumière et la technologie qui en découle, continuera de transformer nos vies. À la base d’innovations comme les écrans de cellulaires et l’imagerie médicale, la photonique s’avérera indispensable dans le futur pour de nombreuses applications, notamment les diagnostics médicaux ultraprécis, la conduite autonome et la surveillance environnementale à l’aide de biocapteurs. Ce programme de recherche vise à pousser la miniaturisation et l’intégration de matériaux et de procédés de fabrication perfectionnés fondés sur la photonique dans divers secteurs de l’industrie, dont les télécommunications, les soins de santé, la production manufacturière et l’énergie.
Peter Liu et Ruth Slack (Faculté de médecine, Institut de recherche sur le cerveau de l’Université d’Ottawa et Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa)
Les maladies cardiaques et les troubles cérébraux ou psychiques affectent plus de six millions de personnes au Canada. Malgré des liens fréquents entre ces deux problèmes de santé, ils sont généralement traités séparément, même lorsqu’ils sont concomitants. Par exemple, les patientes et patients atteints d’insuffisance cardiaque présentent un risque accru de dépression, de troubles cognitifs et de troubles du sommeil. Dirigé par les professeurs Peter Liu et Ruth Slack, le pôle de recherche en psycho-neuro-cardiologie vise à mieux comprendre le caractère concomitant des problèmes cérébraux et cardiaques. L’équipe travaille à mettre au point de nouveaux outils d’évaluation permettant un dépistage précoce des maladies, de même que de nouveaux médicaments et de nouvelles approches en psychothérapie. Il est aussi question de créer un nouveau modèle de soins neurocardiaques où un dépistage des troubles cérébraux serait effectué chez toutes les personnes présentant un trouble cardiaque (et vice-versa) et où les traitements tiendraient compte de ces deux dimensions.
Ghassan Jabbour (Faculté de génie) et Yves-Alain Peter (Polytechnique Montréal)
Ce partenariat université-industrie vise à comprendre les interactions entre les couches minces et les interfaces de différents matériaux hybrides pour les intégrer à des technologies existantes en vue d’accélérer la transition entre le développement de matériaux et la production de prototypes. Ce programme de recherche pourrait révolutionner les innovations technologiques comme la production à faible coût de tissu intelligent antimicrobien, ce qui permettrait entre autres de concevoir de l’équipement de protection individuelle limitant la propagation de la COVID; des étiquettes détectant le gaspillage alimentaire et la présence de pathogènes aéroportés; des capteurs biométriques intégrés à des vêtements pour analyser la sueur à des fins de dépistage précoce et de prévention de maladies; et des catalyseurs capables de convertir le CO2 et d’autres produits résiduaires en carburants.
Glen Kenny (Faculté des sciences de la santé) et Carolyn Tateishi (Santé Canada)
Le Canada, qui fait face à une augmentation des températures plus importante que d’autres régions du monde, voit les conséquences économiques du réchauffement climatique s’aggraver en raison de ses répercussions sur la santé humaine. On estime en effet que certaines provinces pourraient voir leurs coûts liés à la santé croître de plus de 33 milliards de dollars au cours des 50 prochaines années. Ce programme de recherche réunit des spécialistes internationaux et fournit une infrastructure permettant d’effectuer des recherches transformatrices de calibre mondial pour évaluer les facteurs humains qui influencent la tolérance individuelle à la chaleur. Le financement de la FCI aidera à moderniser le seul calorimètre du monde, un instrument hébergé à l’Université d’Ottawa qui mesure précisément la chaleur émanant du corps humain. Les travaux comprendront l’installation d’une pièce thermorégulée transformable permettant d’évaluer la réaction humaine à la chaleur dans différents scénarios d’exposition, en contexte de travail ou général. Cette recherche aura entre autres comme objectif la mise au point de solutions de protection destinées à devenir des normes internationales qui protégeront la santé et le bien-être des Canadiennes et Canadiens.
Ioan Nistor et Colin Rennie (Faculté de génie)
La fréquence et l’intensité des catastrophes naturelles ont explosé au cours des dernières décennies : le plus souvent, il s’agit d’inondations, de tempêtes extrêmes et d’ouragans. Les professeurs Ioan Nistor et Colin Rennie codirigent une équipe internationale d’universitaires et de spécialistes du gouvernement et de l’industrie cherchant à atténuer et à prévenir les dommages et les décès attribuables aux dangers liés à l’eau. Le simulateur multirisque pour des infrastructures durables et résilientes qu’ils proposent de construire au laboratoire de génie des ressources hydriques du complexe STEM de l’Université serait la seule installation de recherche expérimentale au monde comportant une table à secousses sismiques immergée pour modéliser les effets des séismes sous-marins, un générateur de vagues sur mesure pour générer des vagues semblables à celles des tsunamis et un système de recirculation des sédiments pour simuler les processus morphodynamiques des rivières et des zones côtières. Ce simulateur sera également équipé d’instruments à la fine pointe, dont un système de vélocimétrie par images de particules, un microrobot mobile de détection et télémétrie par ondes lumineuses (lidar) submergé et d’autres systèmes perfectionnés d’acquisition de données.
Pour de plus amples informations :
Isabelle Mailloux Pulkinghorn
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