Mauvais état des logements associé aux problèmes de santé respiratoire chez les jeunes enfants des Premières Nations

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Une étude menée par un chercheur de CHEO et professeur à l'Université d'Ottawa, le Dr Tom Kovesi, qui a documenté la qualité de l’air intérieur et les caractéristiques du logement dans quatre collectivités des Premières Nations isolées du nord-ouest de l’Ontario a révélé des taux fréquents d’infections respiratoires chez les enfants de moins de trois ans et des taux élevés de respiration sifflante dans ce groupe d’âge étaient liés à des conditions de logement médiocres. L’étude est publiée dans le JAMC (Journal de l’Association médicale canadienne).

Les chercheurs ont documenté la mesure dans laquelle de nombreuses maisons de la région de Sioux Lookout, au nord de Thunder Bay, en Ontario, ne satisfaisaient même pas aux normes minimales et ont quantifié la surface intérieure de moisissures, surveillé la qualité de l’air intérieur pendant 3 à 5 jours dans les principales zones de vie et effectué d’autres analyses détaillées, comme la concentration d’acariens et les contaminants de la fumée de bois qui pourraient avoir une incidence sur la santé respiratoire.

Les récentes demandes des Forces armées canadiennes visant à aider les collectivités autochtones éloignées ayant subi des éclosions de COVID-19, qui sont en partie attribuables à de mauvaises conditions de logement – particulièrement une ventilation réduite et un surpeuplement – soulignent la pertinence de ces résultats dans un sens plus large.

« Sans ventilation adéquate, vivre dans ces maisons équivaut à vivre dans un sac en plastique », a déclaré Michael McKay, directeur du logement et des infrastructures, Nation Nishnawbe Aski, et l’un des auteurs de l’étude. « Des siècles de tactiques d’assimilation, de colonialisme et de racisme systémique ont créé des obstacles structuraux, y compris des lacunes en matière d’emploi, d’éducation, d’économie et de logement », a écrit Michael McKay avec le Dr Kovesi, un spécialiste des troubles respiratoires infantiles, chercheur principal à l’Institut de recherche de CHEO, et professeur titulaire dans le Département de pédiatrie à la Faculté de médecine, ainsi que les autres coauteurs.

« Les inégalités et le sous-financement ont entraîné la construction de maisons qui sont mal construites et de taille insuffisante, avec un financement insuffisant pour l’entretien et le maintien en bon état, a déclaré le Dr Kovesi.

Les chercheurs ont trouvé des niveaux élevés de surface intérieure de moisissure et des niveaux élevés d’endotoxine (le résidu de certaines bactéries), qui est associée à la respiration sifflante. Quatre-vingt-cinq pour cent des maisons n’avaient pas de ventilation contrôlée, plus de la moitié avaient des fenêtres endommagées, 44 % avaient une pénétration d’eau dans les murs extérieurs et 6 % avaient des problèmes de sécurité immédiats. Vingt et un pour cent des enfants de l’étude ont été admis à l’hôpital pendant leurs deux premières années de vie et 25 % des enfants ont été évacués médicalement pour des maladies respiratoires. On a observé une respiration sifflante avec des rhumes chez plus d’un tiers des enfants (39 %), bien qu’un asthme ait été diagnostiqué chez seulement 4 % d’entre eux.

L’étude a été menée en partenariat avec le Sioux Lookout Meno Ya Win Health Centre, la Régie de la santé des Premières Nations de Sioux Lookout et la Nation Nishnawbe Aski. Les auteurs demandent instamment que des mesures soient prises pour améliorer le logement et l’infrastructure dans les collectivités afin de favoriser la santé globale des Premières Nations.

“Il faudrait adapter l’augmentation du parc de logements répondant aux besoins géographiques, climatiques et culturels locaux à l’aide de solutions qui sont dirigées et régies par les Premières Nations. Les possibilités économiques, l’élimination de l’insécurité alimentaire et l’eau potable permettront aux collectivités et aux résidents d’utiliser plus de ressources pour l’entretien des maisons existantes”, concluent-ils.

Respiratory Morbidity in Indigenous Children in Relation to Housing Conditions in Remote Communities in Northwestern Ontario, Canada” (Morbidité respiratoire chez les enfants autochtones en relation avec les conditions de logement dans les collectivités éloignées du Nord-Ouest de l’Ontario, au Canada) a été publiée le 24 janvier 2022 dans le Journal de l’Association médicale canadienne. Cette étude a été financée par Santé Canada et Services aux Autochtones Canada.

Référence Thomas Kovesi M.D., Gary Mallach M.Sc., Yoko Schreiber M.D., Michael McKay, Gail Lawlor – baccalauréat en études environnementales, Nick Barrowman Ph. D., Anne Tsampalieros M.D., Ryan Kulka B.Ing., Ariel Root M.Sc., Len Kelly M.D., Michael Kirlew M.D., J. David Miller Ph. D. “Housing conditions and respiratory morbidity in Indigenous children in remote communities in Northwestern Ontario, Canada, Canadian Medical Association Journal”, Publié : le 24 janvier 2022. doi : 10.1503/cmaj.202465


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