Moins de cancers du sein dépistés lorsque les femmes aux seins denses passent plus souvent une mammographie selon une étude canadienne

Salle de presse
La dre Jean Seely
La dre Jean Seely

Une nouvelle étude publiée dans le Journal de l’Association canadienne des radiologistes révèle que dans les provinces ou territoires canadiens offrant une mammographie plus fréquemment aux femmes ayant des seins denses, on diagnostique moins de cancers entre les dépistages. L’étude a porté sur les dossiers médicaux de près de 150 000 femmes aux seins denses ayant eu un examen de dépistage du cancer du sein au Canada entre 2008 et 2010.

« Nous espérons que cela signifie que nous découvrons ces cancers à un stade plus précoce lorsqu’ils sont plus faciles à traiter », explique la Dre Jean Seely, auteure principale de l’étude, radiologue et chef du Service d’imagerie du sein de L’Hôpital d’Ottawa et professeure à l’Université d’Ottawa. « Les femmes qui ont un tissu mammaire dense, plus particulièrement celles dont les seins sont les plus denses, pourraient bénéficier d’un dépistage plus fréquent, mais des études supplémentaires sont nécessaires pour comprendre l’équilibre entre les avantages et les inconvénients. »

De précédentes recherches ont montré que les mammographies de dépistage ne sont pas aussi efficaces chez les femmes aux seins denses parce qu’il est plus difficile de détecter des tumeurs sur une image de tissus denses. Le dépistage est habituellement effectué tous les deux ans, mais certaines provinces ou certains territoires canadiens (Ontario, Saskatchewan, Terre-Neuve-et-Labrador, Territoires du Nord-Ouest, Île-du-Prince-Édouard et Manitoba) offrent un dépistage annuel aux femmes ayant des seins denses de façon systématique ou sur la recommandation d’un radiologue.

L’étude a révélé que les provinces et territoires qui proposent des mammographies plus fréquentes aux femmes ayant des seins denses diagnostiquaient moins de cancers entre les dépistages (9 cancers pour 10 000 femmes dépistées) comparativement à ceux qui pratiquent un dépistage moins fréquent (15 cancers pour 10 000 femmes dépistées). Les politiques de dépistage semblent avoir un effet plus important que les recommandations individuelles des radiologues. L’étude n’a pas porté sur la fréquence à laquelle les anomalies dépistées n’étaient pas cancéreuses. Ces « faux résultats positifs » peuvent entraîner des examens, du stress et des coûts supplémentaires.

« Il s’agit d’un excellent exemple d’efforts de collaboration entre les responsables du dépistage au pays pour examiner leurs propres données et tirer parti de l’expérience naturelle créée par l’existence de différentes politiques en ce qui concerne le dépistage et la densité mammaire », précise le DCraig Earle, vice-président de la Lutte contre le cancer au Partenariat canadien contre le cancer et coauteur de l’étude. « Il faut poursuivre les travaux pour déterminer si le dépistage de ces cancers supplémentaires mène à une diminution du nombre de cas mortels ou si tout type de dépistage supplémentaire peut améliorer les résultats à long terme et être rentable. »

Référence : Breast Density and Risk of Interval Cancers: The Effect of Annual Versus Biennial Screening Mammography Policies in Canada. Jean Morag Seely, MD, Susan Elizabeth Peddle, MD, Huiming Yang, MD, Anna M. Chiarelli, Megan McCallum, Gopinath Narasimhan, Dianne Zakaria, Craig C. Earle, Sharon Fung, Heather Bryant, MD, PhD, CCFP, Erika Nicholson, Chris Politis, Wendie Berg, MD, PhD. First Published July 19, 2021. https://doi.org/10.1177/08465371211027958

Photos : https://www.dropbox.com/sh/pmoagoaiq0wh62o/AAAYBxBC6JBvQ15KRGfdZdSya?dl=0

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