Nos professeures réfléchissent sur ce que signifie être une femme en 2018

Salle de presse
Illustration montrant une femme, son cerveau et son coeur
Illustration montrant une femme, son cerveau et son coeur

Aujourd’hui nous célébrons la journée internationale des femmes, et en l’honneur de cette journée, nous avons réfléchis à ce que signifiait être une femme en 2018.

Nous avons le privilège d'être professeures dans une université canadienne, et aujourd’hui, nous nous rappelons que ce privilège ne doit pas être tenu pour acquis. Nous sommes privilégiées car pendant des années, la plupart des femmes ne pouvaient aspirer à un tel poste, parce que tant d'autres se sont battues pour que nous ayons de telles possibilités et elles ont lutté contre le sexisme dans les universités et ont été marginalisées à cause de leur identité sexuelle. Une femme en 2018 est en constante juxtaposition. Elle a plus de possibilités et une voix plus forte que jamais, tout en reconnaissant les défis qui subsistent en milieu du travail, les obstacles qui empêchent sa progression et qui retiennent son ambition et la font douter qu'elle mérite le bureau en coin.

Une femme en 2018 est bombardée par des images de beauté, cataloguant les lignes, les taches, les cicatrices et les plis qui forment son paysage tout en voulant être reconnue pour son leadership, sa créativité, son intelligence et son dynamisme.

À l’ère du #moiaussi, alors que les femmes manifestent contre la misogynie et la contre-culture qui couvent sous la surface, alors que certaines veulent tout à la fois carrière, vie de famille et vie personnelle, il faut, pour réussir et maintenir l’équilibre est un réel combat auquel nous devons encore faire face aujourd’hui.

Nous sommes découragés qu'en 2018, les femmes doivent toujours s'inquiéter de leur santé personnelle, de leur bien-être psychologique et de leur sécurité économique au quotidien. Les femmes et les filles doivent pouvoir mener une vie exempte d'abus  financiers, psychologiques, affectifs, physiques, sexuels, verbaux, spirituels et environnementaux.

C’est aussi inacceptable que les femmes racisées se heurtent encore à des obstacles et difficultés. Le fardeau est lourd pour les quelques femmes racisées qui ont transgressé ces barrières.Nous apprenons des avocates racisées et issue des premières nations qui font face au racisme et au sexisme dans la profession juridique et les avocats.es queer qui entament une carrière où ils devront faire face à  l'homophobie, la transphobie et d'autres formes d'exclusion queer.

L'espoir réside dans la masse critique de jeunes féministes de diverses communautés et nous sommes solidaires des luttes féministes pour l'égalité au travail, pour la responsabilité des auteurs de violence sexuelle et pour la représentation significative des femmes à tous les niveaux de gouvernance.

Malheureusement, bien que des avancées majeures aient été réalisées au cours des dernières décennies, il n’en demeure pas moins que les femmes sont sous-représentées dans la communauté scientifique canadienne et internationale.

Les femmes sont indispensables à l’essor de la science moderne. Certes, les progrès scientifiques des 50 dernières années sont admirables, mais il faut savoir qu’ils sont dus à l’impressionnante croissance de la communauté scientifique, attribuable entre autres à l’inclusion des femmes et d’autres groupes sous-représentés.

La participation des femmes dans les programmes d'études à prédominance masculine continue d'augmenter mais malheureusement, beaucoup quittent la profession au bout de cinq à huit ans, souvent à cause de la culture organisationnelle ou parce que les jeunes hommes obtiennent les promotions qu’elles estiment leur revenir. Il y a progrès à bien des égards, mais on n’entrevoit toujours pas l’équilibre hommes-femmes dans des programmes tel que l’ingénierie.

Il faut continuer nos efforts pour faire la promotion des sciences auprès des filles et des femmes et, surtout, augmenter leur accès aux programmes scientifiques et les encourager dans leurs démarches

Nous avons besoin de plus de femmes dans des postes de direction et leur inclusion doit être au-delà du symbolisme. C’est d’autant plus important car les filles et les femmes ne peuvent pas être ce qu'elles ne peuvent pas voir.

Ces expériences – nous en sommes très consciente – nous ont donné de la résilience, et nous sommes impatiente d’en faire profiter celles qui viendront à ma suite.

Le 8 mars nous rappelle que nous avons tous un rôle à jouer dans la promotion de l'égalité et du rôle des femmes dans la société.

Plus que jamais, nous devons tenir bon, nous émanciper et nous aider les unes les autres. Ensemble, nous y arriverons!

  • Nadia Abu-Zahra – Faculté de Social Sciences
  • Rukhsana Ahmed – Faculté de Arts
  • Marie-Claude Audet – Faculté de Health Sciences
  • Betty Baba – Faculté de Social Sciences
  • Angela Cameron – Faculté de Law
  • Monique (Aubry) Frize – Faculté de génie
  • Monica Nevins - Faculty de sciences
  • Barbara Orser – École de gestion Telfer
  • Catherine Pound – Faculty de médecine
  • Jennifer Quaid – Faculté de droit, section droit civil
  • Joanne St-Lewis – Faculté de droit
  • Catherine Mavriplis – Faculté de génie
  • Tracy Vaillancourt – Faculté de d'éducation
  • Nadine Wiper- Bergeron – Faculté de médecine

Note : Cette lettre d'opinion a été initialement publié en anglais dans le Hill Times (en anglais)