Nouveau matériau de capture du CO2 à grande échelle pour réduire l’empreinte environnementale industrielle

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Une molécule de CO2 est extraite des gaz de combustion d’une centrale électrique et injectée dans les nanopores du CALF-20, dont on voit la structure atomique
Une molécule de CO2 est extraite des gaz de combustion d’une centrale électrique et injectée dans les nanopores du CALF-20, dont on voit la structure atomique


Des scientifiques de l’Université d’Ottawa, de l’Université de Calgary, de l’Université de l’Alberta ainsi que de l’entreprise partenaire Svante (Vancouver) ont mis au point un matériau appelé CALF-20 qui peut être utilisé pour capter le dioxyde de carbone des gaz de combustion industrielle.

Dans leur article intitulé « A scalable metal-organic framework as a durable physisorbent for carbon dioxide capture », publié dans Science, ils démontrent que le matériau est en mesure de capter jusqu’à 95 % du CO2 contenu dans les émissions des cimenteries.

Pour en savoir plus, nous nous sommes entretenus avec Tom Woo, professeur au Département de chimie et sciences biomoléculaires de l’Université d’Ottawa et coauteur de l’article.

Pouvez-vous nous en dire plus sur ce matériau, le CALF-20?

« Le CALF-20 est un réseau organométallique (MOF), une classe de matériau qui laisse miroiter depuis longtemps la possibilité d’un captage économique du CO2 dans les émissions produites par les combustibles fossiles. C’est la première fois qu’un MOF peut être produit à grande échelle (par tonnes) et utilisé sur le terrain. »

Comment se comporte-t-il jusqu’à maintenant?

« Depuis janvier 2021, le matériau a capté plus d’une tonne de CO2 par jour dans une cimenterie exploitée par LafargeHolcim.

Bien qu’aucune des propriétés individuelles du CALF-20 ne se démarque particulièrement pour le captage industriel de CO2, elles répondent ensemble à toutes les exigences pour ce faire. Le CALF-20 capte efficacement le CO2 des gaz de combustion contenant de l’eau et d’autres substances qui contaminent fréquemment des matériaux semblables. Il est relativement économique à produire en grandes quantités (par centaines de kilogrammes), sans compter qu’il est très durable et stable. »

Quels pourraient être les impacts de vos travaux de recherche?

« Nous savons que le captage, l’utilisation et le stockage du CO2 (CUSC) auront un rôle essentiel à jouer pour l’atteinte de la carboneutralité dans le monde.

Les résultats de cette étude auront vraisemblablement un impact à l’échelle mondiale, non seulement pour l’industrie de la fabrication du ciment, mais pour les secteurs pétrolier, gazier et de l’énergie, puisque la majorité de l’électricité que nous consommons provient toujours des combustibles fossiles. Ces secteurs cherchent tous à réduire leur empreinte carbone, et nombreuses sont les entreprises qui aspirent à la carboneutralité.

Cette étude prouve que l’adoption et le développement d’une technologie de captage de CO2 à grande échelle comportent peu de risques. »

 

Auteurs correspondants: Pierre Hovington (Svante), Arvind Rajendran (Université de l’Alberta), Tom K. Woo (Université d’Ottawa) et George K. H. Shimizu (Université de Calgary). Jian-Bin Lin (Université de Calgary) est le premier auteur de cette étude.
 


Pour plus d’information :
Justine Boutet
Agente des relations médias
Université d’Ottawa
Cellulaire : 613-762-2908