Nouvelle perspective sur l’évolution des conditions de voyage dans les collectivités de l’Arctique

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Un Inuit se tenant à côté de sa motoneige en Arctique
Un Inuit se tenant à côté de sa motoneige en Arctique

Si le réchauffement climatique transforme déjà la façon dont nous vivons partout sur Terre, l’Arctique, lui, se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète. On pourrait ainsi penser que les répercussions de ces changements de température sur les communautés arctiques seraient deux fois plus importantes. Toutefois, une nouvelle étude montre que les connaissances régionales des Inuits, de même que leur savoir-faire en matière de déplacements, ont contribué à atténuer les effets des changements climatiques sur les conditions de voyage dans l’Arctique.

Dirigée par le professeur James Ford de l’Université de Leeds et coécrite par les professeurs Jackie Dawson et Luke Copland de l’Université d’Ottawa, l’étude s’est basée sur des entrevues avec des membres de neuf communautés inuites de l’Arctique canadien pour évaluer la viabilité des sentiers. Les chercheurs ont ensuite comparé l’information recueillie aux relevés météorologiques des 30 dernières années pour déterminer les changements dans les conditions de déplacement.

Les résultats ont indiqué qu’en dépit de changements climatiques importants entre 1985 et 2016, notamment le réchauffement des températures, l’accès à l’ensemble des sentiers a été beaucoup moins affecté que les chercheurs ne l’auraient cru.

Les sentiers semi-permanents utilisés par les Inuits sur les glaces marines, les rivières et les sols gelés sont vulnérables au réchauffement climatique, mais l’étude suggère que les conditions des sentiers n’ont changé l’accès que d’environ une ou deux journées au cours des 30 dernières années. Ces sentiers sont d’une importance capitale pour les déplacements entre les villages et vers les sites culturels, de même que pour la pratique des activités traditionnelles comme la chasse, la pêche et la cueillette.

L’étude souligne toute l’importance d’une étroite collaboration avec les personnes vivant sur le terrain pour comprendre les effets des changements environnementaux sur les activités distinctes des différents groupes. L’intégration de cette pratique – soit une approche « ascendante » – est essentielle pour saisir ce que les changements climatiques signifient pour les populations et, par conséquent, élaborer des réponses adaptées à des circonstances uniques.

Malgré tout, même si les compétences des Inuits peuvent atténuer les effets des changements climatiques sur les conditions de déplacement pour le moment, il ne fait aucun doute que le réchauffement de l’Arctique a des effets néfastes sur la région.

La recherche a été publiée dansNature Climate Change.

 

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