Voici la déclaration émise par le recteur et vice-chancelier de l’Université d’Ottawa Jacques Frémont lors de la réunion du Bureau des gouverneurs aujourd’hui:
Permettez-moi de débuter mon rapport aujourd’hui par une mise à jour au sujet de l’enjeu du racisme et de l’inclusion. Je tiens à réitérer mon engagement ferme à assurer un environnement sain et respectueux pour toutes et tous sur notre campus et à m’attaquer aux causes profondes du racisme systémique présent à l’intérieur de nos murs et dans la société en général. Nous condamnons sans réserve le racisme, le harcèlement, les insultes raciales et la discrimination.
Certains étudiants réclament des actions immédiates. Depuis vendredi soir, un groupe d’étudiants protestent dans la rotonde du pavillon Tabaret. Nous respectons leur droit d’exprimer leurs points de vue sur un enjeu aussi crucial.
Depuis plus d’un an, nous écoutons ces étudiants, de même que plusieurs autres personnes noires, autochtones et racisées, membres de la communauté étudiante, du corps professoral ou du personnel– et nous continuerons de le faire. Nous l’avons fait au moyen d’événements comme les deux séances publiques de discussion au sujet du racisme sur le campus qui ont été tenues en 2019 ainsi que des consultations que nous avons menées auprès de plusieurs groupes et individus au sein de notre université, et des nombreuses recommandations qui en ont découlé. Nous entendons leurs préoccupations légitimes et la douleur associée aux diverses expériences qu’ils ont vécues sur notre campus.
À la suite de certaines recommandations formulées par nos étudiants, professeurs et employés, nous avons mis sur pied un plan d’action qui a été soumis aux membres du Comité consultatif du recteur pour un campus anti-raciste et inclusif à l’été 2020 afin de recueillir leurs commentaires. Nous espérions que les membres de ce comité examineraient ces recommandations et les mettraient en œuvre. Malheureusement, comme l’ont souligné des membres du Bureau ici présents, cela n’a pas été le cas. Après une année de rencontres, tous s’entendaient pour dire que ce comité s’était avéré inefficace. Nous avons donc agi, suivant la recommandation des représentants étudiants siégeant au Bureau et celle d’autres membres de notre communauté, y compris les membres dudit comité, qui estimaient que ce comité devait être transformé en un comité d’action.
Il y a deux semaines, j’ai annoncé la création d’un nouveau comité, davantage axé sur l’action, avec un nouveau mandat et une nouvelle composition.
Ce nouveau Comité d’action antiracisme et inclusion rassemblera des membres de notre communauté et aura pour mandat :
- de revoir et d’analyser les ressources, programmes, politiques, processus et pratiques de l’Université pour comprendre comment ils contribuent au racisme systémique;
- de formuler des recommandations pour une meilleure inclusion des personnes noires, autochtones et racisées à l’Université;
- d’éliminer les obstacles aux efforts de l’Université à l’égard de la diversité et de l’inclusion.
Ce nouveau comité d’action passera en revue le plan d’action ainsi que les plus récentes propositions soumises par tous les groupes; ajustera ce plan au besoin; émettra de nouvelles recommandations si nécessaire; définira les cibles et les résultats recommandés et supervisera leur concrétisation. Il aura aussi la responsabilité d’assurer le suivi des recommandations et fera régulièrement rapport sur les progrès réalisés au Comité d’administration et au Bureau des gouverneurs.
La mise en œuvre du plan et la coordination seront appuyées par un conseiller spécial que nous avons nommé la semaine dernière : Boulou Ebanda de B’béri, un expert dans le domaine et un professeur titulaire de notre Faculté des arts.
Certaines personnes réclament la mise en place immédiate de mesures pour contrer le racisme envers les Noirs sur notre campus. Je suis d’accord qu’il n’y a pas de temps à perdre. Cependant, nous devons, par respect pour nos étudiants, professeurs et employés, prendre le temps d’écouter les membres de notre communauté, afin de poser les bons gestes. Nous avons toujours agi en consultation avec notre communauté et nous continuerons à le faire, car un plan d’action sans un apport adéquat de la part de la communauté est voué à l’échec. Cette semaine, un certain nombre d’étudiants et de professeurs ont soulevé des questions quant au nouveau comité et à la composition de celui-ci.
Pour nous assurer d’obtenir les commentaires de tous les membres de notre communauté, et pour veiller à ce que ces personnes soient d’accord avec l’approche et la direction proposées, nous allons prolonger la période de mise en candidature pour le nouveau comité. Cela permettra au conseiller spécial nouvellement nommé de consulter plus largement les représentants des associations étudiantes et des autres groupes étudiants, ceux du Caucus des personnes noires, autochtones et de couleur (APUO) ainsi que nos employés afin que leurs préoccupations et que leur voix soit entendue.
Une chose est sûre : nous sommes d’accord sur la nécessité d’agir rapidement et de façon décisive. Tout doit se mettre en place en 2021 et nous sommes déterminés à y parvenir.
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