Rendons-nous les oiseaux paresseux?

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Une mésange perchée sur une mangeoire.
Une mésange perchée sur une mangeoire.

Bonne nouvelle pour les ornithophiles : ils pourront continuer de nourrir les oiseaux sans craindre les impacts que cela pourrait avoir sur leur comportement.

Selon une étude de l’Université d’Ottawa, publiée dans Animal Cognition, l’urbanisation et la présence de mangeoires n’a pas un grand impact sur le comportement d’alimentation et la mémoire des mésanges à tête noire. C’est exactement le contraire de ce que supposaient les chercheuses Megan Thompson, étudiante à la maîtrise en biologie, et la Dre Julie Morand-Ferron, sa superviseure, lorsqu’elles ont entamé leurs recherches.

Comme les mésanges cachent leur nourriture pour survivre à l’hiver, elles croyaient qu’un accès à une source de nourriture fiable comme les mangeoires modifierait leur comportement. Selon elles, les mésanges vivant en zone urbaine, qui ont donc accès à toute cette nourriture, devaient moins dépendre de leurs réserves et de la mémoire spatiale qui y est associée que celles vivant en forêt. Pourquoi continuer à entreposer sa nourriture si les humains fournissent tous les repas?

Mésange durant le test de mémoire spatiale.

« Plus de 100 mésanges issues de la région ont subi des tests de mémoire spatiale dans les volières de l'Université d'Ottawa avant d’être retournées à leur habitat », a expliqué la Dre Julie Morand-Ferron. « Les oiseaux trouvaient d'abord un aliment dans l'un des 60 sites de mise en cache sur des arbres artificiels. Ils quittaient ensuite la pièce et lorsqu'ils revenaient 30 minutes plus tard, tous les sites étaient cachés par une petite boule de coton. Les oiseaux devaient se rappeler où se trouvait la nourriture 30 minutes plus tôt - chaque fois qu'ils retiraient une boule de coton au mauvais endroit, nous considérions cela comme une "erreur" de mémoire spatiale. »

Les conclusions ont en effet été surprenantes : l'urbanisation et la présence de mangeoires en zone urbaine and suburbaine n’a pas eu d’effet important sur la cachette des aliments et la mémoire spatiale des mésanges. Ces résultats suggèrent que même si l'urbanisation affecte grandement la vie et l'évolution des animaux sauvages, les mésanges ne semblent pas dépendre complètement des humains et de leurs mangeoires.

Cette recherche constitue l'une des premières études au monde sur la cognition (intelligence) des individus urbains et non urbains de la même espèce.

 

 

 

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