Réponse du recteur Jacques Frémont à la lettre du chef du Parti Québécois

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Réponse du recteur Jacques Frémont à la lettre que lui a fait parvenir le chef du Parti Québécois la semaine dernière:

Ottawa, le 21 mars 2021 

M. Paul St-Pierre Plamondon

Chef du Parti Québécois

4115, rue Ontario Est, bureau 325

Montréal (Québec) H1V 1J7

Monsieur,  

Par la présente, j’accuse réception de votre lettre datée du 19 mars dans laquelle vous me présentez vos récriminations à l’égard d’un professeur de l’Université d’Ottawa; doléances que vous avez pu exprimer de vive voix lors d’une conversation téléphonique survenue plus tôt dans la même semaine. Je profite d’ailleurs de l’occasion pour vous remercier d’avoir pris mon appel.  

Comme je vous l’ai dit de vive voix, l’Université d’Ottawa se dissocie entièrement – et elle l’a fait dès les premières heures de cette controverse - des propos tenus par ce professeur. Celui-ci exprime, à titre privé, son opinion personnelle qui ne reflète en rien celle de l’Université d’Ottawa, ni la mienne d’ailleurs. 

Je comprends et respecte le fait que vous et plusieurs de vos concitoyens québécois soient offusqués, voire offensés par de tels propos et sachez que je déplore de telles déclarations hautement polarisantes et sans nuances qui surviennent trop souvent dans la sphère publique et particulièrement sur les plates-formes des médias sociaux. Nombreux sont celles et ceux, dont j’en suis, qui se désolent devant le ton vindicatif et les attaques personnelles sur les Twitter de ce monde. Par ailleurs, la liberté d’expression n’est pas un buffet où on choisit les cas où le discours est acceptable et où il ne l’est pas. 

Il y a lieu de faire la différence entre de tels échanges publics et des propos tenus dans un cadre plus formel d’une salle de classe, qu’elle soit virtuelle ou non. Dans un tel cas, l’Université a l’obligation de s’assurer de maintenir un climat respectueux et propice à l’apprentissage, dans l’intérêt tant des étudiantes et étudiants que des membres du corps professoral. Dans toutes les situations, l’Université vise à protéger la liberté d’expression des uns et des autres, une valeur chère sur tous les campus et à empêcher la censure. 

Comme nous l’avons récemment déclaré publiquement, l’Université d’Ottawa déplore les propos vindicatifs, l’incivilité, et les généralisations outrancières envers quiconque, spécialement ceux fondés sur ce que les gens sont, leur couleur, leur langue, leur origine ou toute caractéristique personnelle. Cela ne sert pas les valeurs de rigueur, de nuance et de tolérance que nous souhaitons transmettre à nos étudiantes et étudiants et que nous voulons partager avec toutes les communautés avec lesquelles nous travaillons quotidiennement. 

En terminant, je tiens à réaffirmer le profond attachement de l’Université d’Ottawa à l’endroit de la Francophonie, de la société québécoise et des communautés francophones du Canada. Notre Université sert la francophonie du pays depuis 1848 et entend poursuivre et affermir cette œuvre tout au long du XXIe siècle.  

Je vous prie, Monsieur le chef du Parti Québécois, d’agréer mes salutations cordiales. 

Le recteur et vice-chancelier,

Jacques Frémont

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