La publication récente des résultats d’une étude sur la nutrition, la sécurité alimentaire et l’environnement chez les Premières Nations de Saskatchewan montre que l’insécurité alimentaire y est un sujet majeur de préoccupation et que de nombreux ménages souhaiteraient avoir un meilleur accès aux aliments traditionnels. Portant sur 1 042 participants, l’étude révèle que 37 % des ménages des Premières Nations en Saskatchewan souffrent d’insécurité alimentaire, contre moins de 10 % chez les autres Canadiens. De plus, servir des repas sains à une famille de quatre personnes peut coûter jusqu’à 479 $ par semaine pour les Premières Nations des régions nordiques.
Dirigée par Laurie Chan, professeure et titulaire d’une Chaire de recherche du Canada à l’Université d’Ottawa, et menée en partenariat avec l’Assemblée des Premières Nations et Malek Batal, professeur à l’Université de Montréal, l’Étude sur l’alimentation, la nutrition et l’environnement chez les Premières Nations (EANEPN) est la première du genre à l’échelle nationale. Le rapport qui vient d’être publié rend compte des habitudes nutritionnelles, du mode de vie et de l’état de santé général des adultes de treize Premières Nations de Saskatchewan sélectionnées au hasard.
Un appétit pour davantage d’aliments traditionnels:
Plus de 90 % des participants ont indiqué qu’ils consommaient des aliments traditionnels. Les plus populaires d’entre eux sont l’orignal, les bleuets et le chevreuil. Plus de 60 % des personnes interrogées ont déclaré se procurer elles-mêmes ces aliments, et environ 40 % pratiquent la chasse et la pêche. Parmi les obstacles qui réduisent l’accès à ces aliments, on cite l’absence d’un chasseur au sein du ménage ainsi que le manque d’équipement, de transport ou de connaissances.
La majorité des participants (78 %) ont dit souhaiter consommer une plus grande quantité d’aliments traditionnels, dont on sait qu’ils sont plus riches en nutriments que leurs équivalents achetés en magasin, avec une teneur plus faible en gras saturés, en glucides et en sodium.
Une alimentation saine:
En général, les participants consomment moins que la quantité recommandée de produits céréaliers, de fruits et légumes, et de lait et substituts. Mais les jours où ils mangent des aliments traditionnels, leur apport en nombreux nutriments, comme les protéines, les vitamines A, D, B12 et B6, le fer, le zinc et le magnésium, est plus élevé.
L’embauche de diététistes à temps plein constitue une autre bonne nouvelle pour les Premières Nations de Saskatchewan. Leur présence a permis de mieux soutenir les initiatives en matière de sécurité alimentaire, grâce à la sensibilisation, au développement des compétences et à la promotion de la sécurité alimentaire. Les diététistes travaillent avec les communautés autochtones en intervenant pour combattre l’insécurité alimentaire, en fonction des priorités établies par le conseil tribal ou la Première Nation concernée.
Autres conclusions importantes de l’étude
- Les aliments traditionnels les plus appréciés sont l’orignal, les bleuets et le chevreuil.
- Trois Premières Nations ont dû subir des avis d’ébullition d’eau de longue durée (plus de deux ans), et seulement 65 % des ménages ont dit boire l’eau du robinet.
- L’eau du robinet est en général sans danger. La présence de métaux en quantité suffisante pour poser un problème de santé publique n’a été détectée que chez 2,6 % des ménages étudiés (soit 6 sur 234).
- 34 % seulement des adultes sont actifs physiquement et 26 % se disent en excellente santé.
- 19 % des adultes souffrent de diabète et 72 % sont fumeurs.
- La quantité de contaminants dans les aliments traditionnels est en général faible et sans danger pour la santé.
- Les niveaux de mercure dans les cheveux se situent dans la fourchette jugée acceptable par les lignes directrices de Santé Canada, sauf dans le cas de 1,3 % des participants (soit 7 sur 555). La prévalence de niveaux excessifs est plus élevée chez les femmes en âge de procréer des communautés nordiques.
Les données recueillies en 2015 serviront de référence pour de futures études sur la santé nutritionnelle et la salubrité du milieu chez les Premières Nations de Saskatchewan.
La publication des résultats de l’étude sur les Premières Nations de Saskatchewan aura lieu lors de l’Assemblée législative de la Fédération des nations autochtones souveraines (FSIN), au casino de Dakota Dunes, dans la Première Nation de Whitecap, le 24 mai 2018.
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