La sécurité d'abord: l'addition d'une boîte noire dans la salle d'opération

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Bloc opératoire
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Des chercheurs utilisent une technologie de pointe pour étudier le travail d’équipe et la communication en salle d’opération

 Améliorer le travail d’équipe et la communication entre les membres du personnel présents en salle d’opération pourrait-il rendre les chirurgies plus sécuritaires pour les patients? C’est que ce cherchent à déterminer des chercheurs de L’Hôpital d’Ottawa et de l’Université d’Ottawa. Des études suggèrent que plus de la moitié des complications d’une chirurgie peuvent être liées à des lacunes dans ces compétences générales durant les chirurgies.

« Quand j’étais étudiant en médecine, nous avions beaucoup de formation sur des compétences techniques, par exemple fermer une incision ou insérer un tube de respiration. Nous en avions moins sur des compétences générales comme le leadership, l’esprit d’équipe et la communication », explique le DSylvain Boet, chef du projet, scientifique et anesthésiologiste à L’Hôpital d’Ottawa et professeur agrégé à l’Université d’Ottawa. « De nos jours, le personnel médical reçoit plus de formation à ce chapitre, mais nous ne savons pas si cela fait une différence dans les résultats des patients. »

Le DBoet et son équipe ont déjà étudié les meilleures façons d’enseigner ces aptitudes dans le cadre de simulations. Ils n’avaient toutefois aucun moyen d’évaluer si ces enseignements étaient appliqués en salle d’opération jusqu’à maintenant.

L’équipe de recherche a collaboré avec le DTeodor Grantcharov et son équipe de recherche à l’Hôpital St. Michael pour faire installer le système Operating Room Black Box dans l’une des salles d’opération du Campus Général de L’Hôpital d’Ottawa. Cette plateforme enregistre les sons, les images, les signes vitaux des patients et d’autres paramètres dans l’environnement de la salle d’opération.

Ces données permettront de cerner les tendances en matière de travail d’équipe et de communication. Les chercheurs les associeront ensuite aux résultats des patients après leur chirurgie. Les données seront utilisées à des fins de recherche seulement. Les voix et les visages seront altérés pour protéger leur confidentialité.

« Les professionnels de la santé cherchent toujours des façons de rendre les chirurgies plus sécuritaires et efficaces », précise Nicole Etherington, Ph.D., membre de l’équipe de recherche et associée de recherche clinique à L’Hôpital d’Ottawa. « Ce projet nous donne l’occasion unique d’examiner comment les équipes collaborent en salle d’opération pour mieux comprendre ce qu’elles font correctement et trouver des façons d’améliorer leur travail. »

Conscient qu’une chirurgie est une expérience déjà stressante pour les patients, l’équipe du Dr Boet a collaboré avec Maxime Lê et Laurie Proulx, patients-conseillers, pour trouver la meilleure façon d’expliquer aux patients pourquoi nous pourrions enregistrer des données sur leur chirurgie. Les patients reçoivent de l’information sur le système avant leur chirurgie et peuvent retirer leur consentement en tout temps.

« Je n’aurais aucune réticence à consentir à l’enregistrement de ma chirurgie parce que je sais qu’il y a beaucoup de mesures en place pour protéger les renseignements personnels, affirme M. Lê. Plus je participe à ce projet, plus j’ai la certitude que c’est une bonne idée. C’est palpitant de participer à un projet qui pourrait représenter une telle percée dans le secteur des soins de santé. »

L’Hôpital d’Ottawa est le quatrième hôpital au Canada et le premier à l’extérieur de la région de Toronto à installer le système.

« En étudiant le travail d’équipe et la communication, nous pouvons établir des pratiques exemplaires qui améliorent les soins aux patients à Ottawa et partout dans le monde », ajoute le DBoet.

Plus d'information :

Isabelle Mailloux Pulkinghorn
613.240.0275
[email protected]