Une équipe de chercheurs de l’École de gestion Telfer, à l’Université d’Ottawa, lance un projet de recherche visant à faciliter les conversations entre employeurs et employés au sujet de la santé mentale.
Chaque année, selon la Commission de la santé mentale du Canada, un Canadien en âge de travailler sur cinq sera aux prises avec la dépression, l’anxiété ou une autre forme de maladie mentale. Environ 30 % des demandes de prestation d’invalidité à court et à long terme en découlent, représentant plus de 6 milliards de dollars par an en perte de productivité, en absentéisme et en roulement de personnel.
En quête de solutions, cinq professeurs de l’Université d’Ottawa – Laurent Lapierre, Silvia Bonaccio, Jane O’Reilly, Magda Donia et Ivy Bourgeault – s’apprêtent à étudier en profondeur les conversations sur les questions de santé mentale qui se déroulent en milieu de travail.
« Notre objectif principal consiste à déterminer comment les gestionnaires peuvent instaurer un climat favorable dans lequel les employés oseront parler plus librement de leurs soucis en matière de santé mentale, afin qu’ils puissent recevoir le soutien ou les aménagements nécessaires », explique Laurent Lapierre, directeur du projet de recherche. « Nous espérons aussi aider les employés à mieux gérer leur santé mentale, de manière à pouvoir entretenir, sinon améliorer, leurs relations interpersonnelles et leur productivité au travail. »
Le soutien aux employés
La peur d’être étiqueté, jugé et en butte à la discrimination peut décourager les employés à discuter de leur santé mentale dans leur milieu de travail. Pourtant, la divulgation volontaire peut aider les employeurs à fournir aux employés le soutien et les mesures d’adaptation dont ils ont besoin. Comment les professionnels des RH et la direction peuvent-ils donc créer un environnement où tous se sentent suffisamment à l’aise pour demander de l’aide?
« Les personnes qui éprouvent des problèmes de santé mentale ne veulent pas nécessairement en parler à leur supérieur. Il faut du courage pour se confier ainsi, et un petit nombre seulement ose rompre le silence », souligne André Latreille, ombudsman de la santé mentale pour Services publics et Approvisionnement Canada, commentant la stigmatisation qui continue de s’attacher à la santé mentale et aux problèmes qui y sont liés. Son bureau a d’ailleurs conclu un partenariat avec l’équipe de recherche.
L’étude tentera de dégager des moyens précis que les gestionnaires pourront mettre en œuvre pour atténuer cette stigmatisation. L’équipe souhaite proposer aux employés, à partir de ses observations, des recommandations sur le meilleur moment et la meilleure manière de demander de l’aide. Elle compte aussi élaborer un guide à l’intention des gestionnaires quant aux gestes concrets permettant d’instaurer un environnement de travail où les employés se sentent en sécurité, épaulés et bien outillés.
Les chercheurs de l’Université croient que leurs travaux sont susceptibles de fournir un éclairage dont profiteront les travailleurs aux prises avec un problème de santé mentale et qui sera utile, également, aux spécialistes en ressources humaines ainsi qu’aux dirigeants d’organisation chargés d’aider leurs employés à s’épanouir au travail.
Pour participer à cette étude ou pour en savoir plus sur le projet de recherche (en anglais seulement)
Pour plus d’information :
Karyne Vienneau
Agente des relations avec les médias
Cell. 613-762-2908
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