Une étude de l’Université d’Ottawa met en lumière l’effet des pesticides sur le microbiote intestinal de l’abeille

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Une première méta-analyse des effets de l’exposition aux pesticides sur le microbiote intestinal de l’abeille sociale et de ses conséquences néfastes chez l’abeille hôte vient d’être publiée par des scientifiques de l’Université d’Ottawa dans la revue FEMS Microbiology Reviews sous le titre Pesticide-induced disturbances of bee gut microbiotas.

Les abeilles sociales, comme le bourdon, l’abeille domestique et le meliponini, sont reconnues pour leur rôle important de pollinisateurs des plantes agricoles et indigènes.

« Ces abeilles possèdent un microbiote intestinal bien particulier qui protège l’organisme hôte contre les agents pathogènes et les parasites, notamment », explique Michelle Hotchkiss, auteure principale de l’article et doctorante à la Faculté des sciences de l’Université d’Ottawa. « Or, les dérangements qu’entraînent les pesticides sur les communautés microbiennes peuvent provoquer le déclin de la santé et du rendement des abeilles, affectant les populations d’abeilles et la pollinisation. »

Pendant une année et demie, Michelle Hotchkiss, la professeure Jessica Forrest et le professeur Alexandre Poulain (coauteurs de l’article) ont fouillé Internet et épluché des bases de données de publications à la recherche d’articles scientifiques décrivant des expositions expérimentales de l’abeille sociale aux pesticides, puis l’analyse de son microbiote intestinal. « Les études les plus anciennes remontaient aux années 1970, et les plus récentes dataient de 2020 », explique la candidate au doctorat.

« Nous avons fait une synthèse des méthodes de collecte de données utilisées prenant en compte les abeilles hôtes et les pesticides étudiés. Pour étayer la variation des microbes centraux après une exposition aux pesticides, nous avons examiné des études fondées sur des méthodes moléculaires de caractérisation des changements dans les abondances microbiennes », précise-t-elle.

« Plus particulièrement, nous avons voulu établir quels sont les microbes les plus couramment touchés, et ce qui leur arrive. Nous avons par exemple cherché à savoir si l’abondance microbienne augmente ou diminue (et dans quelle mesure) après l’exposition ».

L’équipe de recherche a également déduit que les effets de la variation courante de l’abondance microbienne chez l’abeille hôte sont assez peu compris, une lacune scientifique importante.

Pour Michelle Hotchkiss et ses collègues, cette étude illustre la nécessité d’approfondir la recherche sur le sujet.

« L’abeille sociale possède un microbiote intestinal qui contribue à sa santé, tout comme l’être humain. Des recherches plus poussées sur le lien entre les pesticides, ce microbiote et les abeilles hôtes permettront de mieux expliquer les effets des pesticides sur la santé et le rendement des abeilles. »
 

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