Roger Paul a œuvré sans relâche à la protection et au développement de la francophonie ontarienne et canadienne. Jeune enseignant à Timmins, il s’est engagé au sein de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontarienne. Revenu à Ottawa, on lui confie successivement des postes de direction d’école, puis, lors de la création des conseils scolaires de langue française, il accède à un poste de cadre et œuvre au ministère de l’Éducation de l’Ontario. Il devient en 2001 surintendant et par la suite directeur général d’un conseil scolaire de langue française dans l’Est ontarien, responsable de transmettre la langue et la culture française à plus de 14 000 élèves dans plus de 40 écoles. En 2009, il assume la direction de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF) et du Regroupement national des directions générales en éducation (RNDGÉ), postes qu’il occupera pendant presqu’une décennie. Roger Paul témoigne et influence les moments charnières dans le secteur d’éducation pendant ses plus de 40 ans de service, incluant la mise en œuvre de la gestion scolaire « par et pour » les francophones et les Acadiens, la reconnaissance et la mise en œuvre du droit à un financement opérationnel majoré pour assurer l’équivalence réelle de l’éducation en langue française, etc.
À titre de directeur général de la FNCSF, il a mobilisé des acteurs tant au niveau politique que juridique. Il s’est assuré du support d’éminents juristes, tel l’honorable Michel Bastarache, C.C., c.r. Tant le gouvernement libéral de Justin Trudeau que le Parti conservateur du Canada et le Nouveau parti démocrate fédéral ont appuyé ses démarches. Il a pu également compter sur l’appui en matière d’éducation des commissaires aux langues officielles du Canada Graham Fraser et Raymond Théberge. Roger Paul et la FNCSF ont axé leur stratégie de la promotion des droits constitutionnels des minorités d’expression française autour de cinq principes : l’équivalence réelle, notamment en matière d’immobilisations, le droit de gestion des infrastructures et l’homogénéité de celles-ci, le droit de décider quels enfants admettre dans les écoles de langue française à l’extérieur du Québec, ainsi que la petite enfance et les programmes de francisation de celle-ci. Il a réussi à négocier et à conclure une entente stratégique inédite et historique entre le gouvernement du Canada et la FNCSF, afin de moderniser, et surtout d’encadrer correctement, les centaines de millions de dollars transférés par le gouvernement fédéral vers les gouvernements provinciaux et territoriaux, fonds destinés à améliorer la qualité d’éducation offerte par les conseils scolaires de langue française à plus de 165 000 élèves rassemblés dans plus de 700 établissements scolaires à travers le Canada (à l’extérieur du Québec). Le RNDGÉ lui a décerné le prix Edgar-Gallant en 2018 pour son impact sur la communauté éducative francophone.
Roger Paul a tout fait pour contribuer à l’excellence d’un réseau d’éducation en milieu minoritaire francophone à travers le pays et à la reconnaissance des droits constitutionnels des communautés. Grâce à son esprit combatif et à sa résilience, Roger Paul, a aidé à protéger et à contribuer à développer le statut du français au Canada, laissant un secteur de l’éducation en langue française renforci et en plein essor, non seulement dans l’Est ontarien, mais dans tous les coins du Canada.