Atténuation des effets des changements climatiques sur les communautés autochtones : une initiative de l’Université d’Ottawa reçoit un million de dollars du défi TD Prêts à agir

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Fonte des glaciers.
Le National Indigenous Climate Compass (NICC), un outil d’analyse de données en ligne qui aidera les communautés autochtones à s’adapter aux changements climatiques et à atténuer les risques auxquels elles s’exposent, vient de remporter une subvention d’un million de dollars du défi TD Prêts à agir. La Faculté de génie, le Centre pour les infrastructures communautaires autochtones (CICA), Indigenous Tech.ai et des communautés autochtones mutualiseront leurs efforts pour mettre au point cette ressource ici même, à l’Université d’Ottawa.

Au Canada, les communautés autochtones sont parmi les plus vulnérables aux effets des changements climatiques.

La vallée de l’Okanagan (Colombie-Britannique), où vit la bande indienne d’Osoyoos, connaît des inondations et des glissements de terrain records en raison des pluies incessantes. 

Le dégel du pergélisol met en péril les caches où est entreposée la viande, en plus de couper l’accès aux camps et aux territoires traditionnels de chasse des communautés inuites de l’Extrême Arctique du Nunavut, ce qui compromet leur sécurité alimentaire.

Du côté des Grands Lacs, la moule zébrée et la moule quagga, deux espèces envahissantes attirées par l’eau de plus en plus chaude, déciment les populations de plancton dont se nourrissent les poissons d’eau douce, et les effets sur la pêche locale – une source d’alimentation traditionnelle – sont catastrophiques.

Ce ne sont là que quelques-unes des répercussions des changements climatiques qui menacent les communautés autochtones au Canada. « La planification des mesures pour s’adapter aux changements climatiques va bon train dans la plupart des municipalités canadiennes. Or, les communautés autochtones, qui seront parmi les plus durement touchées, n’ont pas accès aux données et aux solutions dont elles ont besoin pour s’y préparer », signale Joseph Wabegijig, coordonnateur du Centre pour les infrastructures communautaires autochtones (CICA) et porte-parole du projet National Indigenous Climate Compass (Boussole climatique autochtone).

Le colonialisme et le racisme systémique ont poussé beaucoup de ces communautés à s’isoler, et nombre d’entre elles se trouvent aujourd’hui en situation précaire. Leurs infrastructures hydrauliques, routières, aéroportuaires, résidentielles et énergétiques sont déjà sous-financées. Pour parer celles-ci à la nouvelle réalité des changements climatiques et répondre aux besoins des populations, il est donc essentiel de forger de véritables partenariats.

Un outil créé par les communautés autochtones, pour les communautés autochtones

« Le National Indigenous Climate Compass est un outil indispensable, explique Joseph Wabegijig. Créé par les populations autochtones pour les populations autochtones, il a pour but d’améliorer les infrastructures, de protéger l’eau potable, de bâtir des résidences et des lieux de rassemblement plus solides, de soutenir la transition à des sources d’énergie renouvelable et de faciliter l’accès aux communautés. »

Joseph Wabegijig
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« Il aidera des communautés de partout au Canada non pas qu’à s’adapter aux changements climatiques, mais à prospérer en dépit de cette nouvelle réalité. »

Joseph Wabegijig

— Coordinator of the Centre for Indigenous Community Infrastructure

Le NICC aidera les communautés à cartographier les risques et à surveiller de près ceux qui touchent tout spécialement leur région, en plus d’évaluer leurs forces et différentes occasions dont elles pourraient tirer parti. Les données recueillies serviront ultimement à faire avancer les projets de développement communautaire : il reviendra aux partenaires des Premières Nations, inuits et métis de décider quoi faire à la lumière de ces informations.

« Ce partenariat avec le Groupe Banque TD permettra aux chercheuses et chercheurs de l’Université d’Ottawa de travailler avec les populations autochtones. En mettant en commun les savoirs modernes et traditionnels, les parties pourront non seulement atténuer les effets des changements climatiques sur ces communautés, mais aussi les aider à s’y adapter », affirme Jacline Nyman, vice-rectrice aux relations extérieures de l’Université d’Ottawa. « Notre établissement continue à faire avancer la réconciliation et à autochtoniser son campus. »

Pour mettre au point cet outil, le CICA a fait équipe avec Indigenous Tech.ai, une entreprise autochtone de génie logiciel et d’analyse de données, ainsi qu’avec des partenaires et des communautés de partout au pays, comme la bande indienne d’Osoyoos. La subvention du Groupe Banque TD servira à bonifier l’outil pour le rendre accessible partout au pays et l’accompagner de ressources propres aux différentes régions.

Le personnel du Centre créera ainsi un prototype en fonction de bases de données nationales et internationales déjà en place, y intégrera les commentaires des communautés, et retournera vers celles-ci pour configurer leurs profils et leur montrer à utiliser l’outil.

Ce projet, ainsi que la subvention qui l’a rendu possible, aura des bienfaits à long terme sur ces collectivités sous-financées. « Il aidera des communautés de partout au Canada non pas qu’à s’adapter aux changements climatiques, mais à prospérer en dépit de cette nouvelle réalité », affirme Wabegijig.

Au cours des dernières années, l’Université d’Ottawa a multiplié les initiatives pour autochtoniser son campus et soutenir des recherches d’envergure ayant des retombées positives au sein des communautés autochtones. Elle a notamment ajouté des talents autochtones à son corps professoral, mis sur pied un programme de certificat en droit spécialisé, financé la recherche sur la santé de ces populations et nommé une première femme autochtone à sa chancellerie.

À propos du Centre pour les infrastructures communautaires autochtones

Le Centre pour les infrastructures communautaires autochtones est une plateforme de recherche partenariale qui patronne les travaux d’avant-garde, les collaborations à long terme fondées sur le respect, les échanges de savoir et l’éducation des jeunes pour mettre en place des infrastructures durables et culturellement acceptables pour les communautés autochtones. La qualité de l’eau, l’adaptation aux changements climatiques, l’énergie renouvelable, le logement et les infrastructures rurales figurent au nombre de ses axes de recherche. Réunissant des membres de la communauté de recherche et des partenaires de différents horizons, le Centre jette des ponts entre le gouvernement et le secteur public pour faire avancer la recherche sur les politiques publiques et les infrastructures durables.

À propos du défi TD Prêts à agir

Le défi TD Prêts à agir décerne dix subventions d’une valeur de 350 000 $ à un million de dollars à des organisations nord-américaines qui mettent au point des solutions novatrices et mesurables qui ont des retombées concrètes sur la société. Le défi de cette année visait à faire émerger des solutions pour aider les communautés fortement éprouvées par les changements climatiques et contribuer à atténuer les effets de ceux-ci sur les infrastructures. Le concours s’est tenu le 15 décembre 2022 à New York.