La collection des Archives canadiennes du mouvement des femmes ajoutée au Registre de la Mémoire du monde du Canada

À l’occasion de la Journée internationale des femmes (8 mars 2025), la Bibliothèque de l’Université d’Ottawa et la Commission canadienne pour l’UNESCO (CCUNESCO) ont le plaisir d’annoncer l’ajout de la collection des Archives canadiennes du mouvement des femmes au Registre de la Mémoire du monde du Canada. Ce registre consacré au patrimoine documentaire d’importance nationale est administré par la CCUNESCO conformément au programme Mémoire du monde de l’UNESCO, qui vise à protéger et promouvoir l’accès au patrimoine documentaire de valeur universelle.

La collection est née de l’initiative de Pat Leslie, rédactrice en chef du journal féministe torontois The Other Woman, qui cherchait à conserver des traces du journal après la fin de sa publication en 1977. Mme Leslie avait reconnu le besoin, pour les groupes féministes, de préserver leur propre histoire et leurs propres documents, dans le but de pallier le manque de représentation des récits des femmes dans les archives et les comptes-rendus historiques traditionnels au Canada. Un collectif a donc été fondé pour appuyer sa vision. Fonctionnant sous les auspices du Women’s Information Centre of Toronto, le collectif a élargi la collection pour y inclure les ressources documentaires de centaines de regroupements de femmes et de personnes engagées dans le mouvement féministe au Canada des années 1960 aux années 1990. En 1992, quand la collection a été léguée à la Bibliothèque de l’Université d’Ottawa, elle était devenue le fonds d’archives le plus représentatif du mouvement féministe de la deuxième vague au pays, mettant en valeur sa vitalité, ses diverses revendications ainsi que le vaste éventail d’organismes et de communautés qui le composaient.

Cette démarche militante pour la préservation de l’histoire du mouvement féministe a donné lieu à une collection d’une telle ampleur et d’une telle diversité que celle-ci est aujourd’hui la plus fréquemment consultée au sein des Archives et collections spéciales de l’Université d’Ottawa. Une partie de la collection a été numérisée et versée en ligne, tandis que d’autres documents, photographies, affiches, macarons, textiles et enregistrements audiovisuels sont accessibles au grand public sur place aux Archives et collections spéciales de la bibliothèque de l’Université d’Ottawa.

« La collection constitue une ressource sans pareille pour se renseigner sur l’œuvre des groupes de revendication féministes, collectifs, centres pour femmes, programmes d’études sur les femmes et maisons d’édition féministes durant une période charnière du mouvement pour les droits des femmes au Canada. Ses archives font état du discours et des actions dans des dossiers comme l’égalité en éducation et en emploi, la paix et le désarmement, la liberté reproductive, l’équité salariale et le droit à la sécurité. À l’heure où ces luttes doivent de nouveau être menées, ce fonds d’archives et les histoires de résistance collective qu’il raconte peuvent servir à la fois de point de référence et de source d’inspiration. »
– Yves-Gérard Méhou-Loko, secrétaire général, Commission canadienne pour l’UNESCO

« L’ajout de la collection des Archives canadiennes du mouvement des femmesau Registre de la Mémoire du monde du Canada est une réalisation majeure pour l’Université d’Ottawa. Cette collection non seulement préserve la riche histoire du militantisme féministe au Canada, mais sert de ressource inestimable pour les générations actuelles et futures. Elle incarne notre volonté d’inclusion, de diversité et de reconnaissance des contributions des femmes à la société. Nous sommes fiers d’abriter un fonds d’archives si important et de soutenir les efforts continus pour documenter et célébrer les récits de femmes ayant marqué notre pays. »
– Jacques Beauvais, provost, Université d’Ottawa

« Lorsque la deuxième vague du mouvement des femmes a émergé dans les années 1960, nous n'avions aucune idée de la longue histoire de l'organisation active des femmes pour changer la société qui avait précédé – les récits de leur organisation, leurs stratégies, leur compréhension du féminisme n'avaient pas encore été publiés. Le Collectif voulait s'assurer que le mouvement des femmes dont nous faisions partie ne subisse pas ce sort. En collectant, en décrivant, en mettant à disposition et en étudiant les archives canadiennes du mouvement des femmes à partir des années 1960, l'ACMF/CWMA constituait une garantie que notre histoire serait racontée ».
– Nancy Adamson, membre fondatrice du collectif de l'ACMF

 

« La collection des ACMF est une véritable mine de sources primaires pour les chercheuses et chercheurs, néophytes comme chevronnés, en quête d’information sur l’histoire du mouvement des femmes au Canada. J’y ai souvent recours pour mes propres recherches sur les histoires de justice reproductive, et je me fais un devoir de la présenter aux étudiantes et étudiants des cycles supérieurs chaque année. Ce plongeon dans le passé grâce aux journaux, revues, mémoires, lettres, images et artéfacts peut s’avérer aussi passionnant que bouleversant. À quel point les choses ont-elles changé pour les femmes? Ou n’ont-elles pas changé? Cette collection précieuse et distinctive nous aide toutes et tous à nous remémorer, à reconquérir et à réapprendre l’histoire. »

– Christabelle Sethna, professeure titulaire, Institut d’études féministes et de genre, Université d’Ottawa
 

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