Je vous écris pour faire le point sur le campement devant le pavillon Tabaret.
Au cours de la nuit dernière, les manifestantes et manifestants ont quitté le campus. Le site est présentement dans un état déplorable et nos équipes commenceront sous peu à le nettoyer et à le remettre dans un état fréquentable. Nous condamnons les actes de vandalisme commis par les manifestantes et manifestants avant de quitter les lieux, qui s’ajoutent aux dommages considérables causés autour de Tabaret depuis l’installation du campement et continuent d’engendrer des coûts énormes pour l’Université. Le Service de police d’Ottawa est sur place pour évaluer la situation et les dégâts.
Au cours des deux derniers mois, nous avons géré les risques entourant le campement non autorisé sur la propriété de l’Université tout en maintenant un dialogue de bonne foi avec l’équipe organisatrice étudiante pour trouver des moyens pacifiques d’y mettre fin. Nous avons présenté quantité de propositions sérieuses pour répondre à leurs préoccupations et soutenir les personnes déplacées en raison de la guerre. Malgré les nombreuses conversations constructives que nous avons eues, l’équipe organisatrice n’a manifesté aucune volonté de faire des concessions. Les manifestants ont plutôt réagi en intensifiant leurs tactiques, notamment en multipliant les graffitis et les agressions physiques à l’égard des membres de notre personnel.
Nous avons réitéré à maintes reprises que la liberté académique et la liberté d’expression sont à la base de notre mission et nous continuons de défendre ces valeurs. Toutefois, la liberté d’expression ne peut se traduire par l’occupation illégale de nos espaces, comme l’a mentionné la Cour supérieure de justice de l’Ontario dans une décision récente. Elle ne peut non plus s’exprimer par l’installation de clôtures autour du campement ni par la restriction de l’accès uniquement aux personnes qui sont d’accord avec la position de l’équipe organisatrice. Ces gestes sont seulement des exemples de violation du droit d’autrui à utiliser ces espaces.
Cela dit, nous avons entendu le message des manifestants. Nous savons toute la douleur causée par les violences qui secouent le Moyen-Orient depuis octobre dernier. En effet, bien des membres de notre communauté la ressentent. Nous savons aussi que les tensions que le conflit suscite sur notre campus et dans notre société vont persister. Il importe de préparer la rentrée dans un esprit de respect et d’ouverture afin de garantir à chaque membre de notre communauté un sentiment de sécurité et de bien-être propice à son épanouissement.
Des mesures de soutien demeurent en place pour les membres de notre communauté. Je vous encourage fortement à les utiliser si vous en sentez le besoin.
Le recteur et vice-chancelier
Jacques Frémont