La série Dialogues et perspectives uOInternational est un rendez-vous avec des diplomates, des penseurs et des conférenciers exceptionnels de tous bords désireux de partager leur expertise et leurs réflexions sur des sujets épineux et surtout pertinents pour la communauté universitaire tels les changements climatiques, la géopolitique mondiale, la santé internationale, la durabilité et l’urbanisme, ou encore la mobilité durable.
L’Université d’Ottawa a eu le plaisir d’accueillir Son Excellence Rieaz « Moe » Shaik, haut-commissaire de l’Afrique du Sud au Canada, qui devant un public composé de membres du corps diplomatique, ainsi que de membres du corps professoral, de la population étudiante et du personnel de l’Université d’Ottawa réunis à la salle 4007 de la Faculté des sciences sociales, a prononcé la conférence inaugurale sur « L'ère du bouleversement géopolitique : la tendance entropique vers un monde fragmenté ». Le haut-commissaire de l’Afrique du Sud, fort de son expérience considérable en économie, en politique, en sécurité, en gestion du risque et en diplomatie a entretenu le public pendant un peu plus d’une demi-heure sur les perturbations politico-économiques et l’instabilité sociale qui semblent s’être installés dans la durée dans notre monde postpandémique.
Avec une éloquence admirable, S. E. Shaik a échangé avec l’assistance sur l’ordre mondial actuel qui est « fragmenté » en raison l’augmentation des tensions géopolitiques entre plusieurs grandes puissances et dont les répercussions sont planétaires. S. E. Shaik suggère que la stagnation et l’inflation, l’inégalité, les enjeux de la migration et la dette mondiale ne sont pas étrangers à la montée du populisme et des théories du complot. S’appuyant sur les théories de l’entropie et prenant en exemple le conflit russo-ukrainien, il a démontré qu’en dépit des apparences, l’espoir est encore permis. Il estime que « la capacité d’une société à absorber les chocs découle principalement de sa volonté et des efforts qu’il investit dans le renversement des effets du chaos et de l’instabilité. »
Après cet exposé percutant, le modérateur, le professeur Lauchlan Munro, socio-économiste et membre du corps professoral de l’École de développement international et mondialisation, a remercié et félicité le haut-commissaire de l’Afrique du Sud d’avoir partagé des réflexions d’une telle acuité avec la communauté universitaire. Le professeur Munro a ensuite modéré la séance de questions-réponses où pendant la demi-heure qui a suivi, des étudiants et des membres du corps professoral ont abondamment interagi avec le conférencier invité.
Jacques Frémont, le recteur de l’Université d’Ottawa s’est réjoui de la réussite de cette première conférence de la série Dialogues et perspectives uOInternational, qui concorde avec la mission de l’Université. En effet, à titre d’établissement d’enseignement supérieur et de recherche, l’Université d’Ottawa doit répondre à sa vocation en servant de libre tribune aux différentes perspectives sur les sujets épineux que sont les enjeux sociaux, économiques et politiques qui caractérisent le monde dans lequel nous vivons actuellement. D’autres conférences du même genre seront présentées dans cette série qui sert de creuset où les opinions et les idées les plus diverses peuvent se rencontrer, à l’image de la diversité qui distingue notre Université.
« C’est la première fois dans l’histoire de l’Université d’Ottawa que plusieurs personnalités, membres du milieu diplomatique viendront débattre sur enjeux pressants, loin de la langue de bois habituelle, et où différentes perspectives sont échangées dans une totale liberté d’expression et avec civilité. Mon souhait est que cette série ouvre la voie à un véritable dialogue et à un changement quant à notre façon de penser le monde et ses défis », a indiqué Sanni Yaya, vice-recteur, International et Francophonie.
L’événement s’est terminé par une réception dans une ambiance conviviale, au cours de laquelle le haut-commissaire Shaik, s’est entretenu individuellement avec plusieurs membres de l’assistance, notamment d’autres ambassadeurs et diplomates africains, ainsi que des membres de la haute administration, du personnel et de la communauté étudiante de l’Université d’Ottawa.