Depuis quelques années, le professeur Larocque et le Regroupement étudiant de common law en français (RÉCLEF) organisent la « D-Marche linguistique » dans le cadre de ce cours. En 2020 et 2021, elle est devenue pancandienne.
Qu’est-ce que la « D-Marche linguistique »?
Me Mark Power, un ancien professeur, a créé en 2010 la « Marche linguistique », une activité durant laquelle les étudiantes et étudiants du cours Les droits linguistiques au Canada parcouraient le campus à la recherche d’infractions aux règlements sur le bilinguisme et terminaient la journée en remplissant tous les formulaires de plaintes et en les soumettant aux autorités chargées de remédier aux infractions. Le professeur Larocque a pris la relève du cours en 2019 et a voulu donner une nouvelle ampleur à la Marche linguistique avec l’aide de son outil planctus.
Qu’est-ce que l’application planctus?
Planctus est une application mobile qui facilite la rédaction de plaintes linguistiques et leur transmission aux différentes autorités compétentes du Canada, telles que le Commissariat aux langues officielles du Canada et la Direction de services en français de la Ville d’Ottawa, pour ne nommer que celles-là. C’est aussi un outil éducatif, qui présente le régime des droits linguistiques du Canada dans une langue simple et accessible.
Une « D-Marche linguistique » d’un océan à l’autre avec planctus
Ce sont les étudiantes et étudiants inscrits au cours en 2020 et 2021 qui ont testé l’application. Une vingtaine de francophones vivant toutes et tous en situation minoritaire ont visité les bureaux des ministères fédéraux de leurs villes respectives. Leur mission commune : vérifier si les lois et règlements sur le bilinguisme étaient respectés, documenter les infractions à l’aide de leur téléphone intelligent et transmettre l’information aux autorités compétentes par l’entremise de planctus. Les comptes-rendus des testeuses et testeurs sont probants :
« L’utilisation de planctus est géniale! C’est un outil non seulement facile à utiliser, mais la beauté, c’est qu’il démystifie tout le processus pour transmettre sa plainte. On n’a qu’à cliquer sur “je veux porter plainte” et l’appli nous guide vers le commissaire ou bureau responsable de la plainte en question.
« La D-Marche linguistique était fort différente cette année en mode virtuel. En 2019, lorsque j’étais étudiante de première année, j’avais participé sur le campus de l’Université, mais, à vrai dire, l’édition virtuelle nous a permis d’élargir la portée de l’exercice. C’est le meilleur du virtuel : il n’y a pas de limites. Ainsi, d’un bout à l’autre du pays, plusieurs de mes collègues ont pu faire leurs plaintes touchant des infractions, et cela, même en étant assis confortablement dans leur salon. »
― Danielle M.S. Bélanger-Corbin, francophone et résidente de la région de la capitale nationale, en Ontario
« Une application qui dépose automatiquement une plainte juridique dans une de plusieurs régions est un outil puissant. […] Des outils de ce genre peuvent permettre un meilleur accès à la justice pour celles et ceux qui en ont besoin. »
― Nick Kasting, francophone natif de Revelstoke, en Colombie-Britannique
La prochaine étape
En collaboration avec la Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF), planctus et la Chaire de recherche sur la francophonie canadienne en droits et enjeux linguistiques ont prévu la D-Marche linguistique pancanadienne 2022. Pendant un mois, des jeunes francophones du secondaire d’un bout à l’autre du pays se mobiliseront pour signaler des infractions au régime des droits linguistiques du Canada et participeront à diverses activités pédagogiques et à des concours amusants pour célébrer la francophonie.
Le projet planctus a déjà valu au professeur Larocque un Prix d’excellence en mobilisation des connaissances de l’Université d’Ottawa en 2021.
Le saviez-vous?
Le mot latin planctus signifie un battement, ou encore le bruit produit par ce qui bat. À l’époque médiévale, le planctus était aussi un genre littéraire et musical élégiaque par lequel on exprimait nos deuils et doléances. Il se rapporte au verbe latin plangere, la source étymologique du mot « plainte ».