Une étude publiée dans le European Respiratory Journal a révélé un risque accru de problèmes respiratoires, dont l’asthme, chez les enfants exposés au pollen d’arbres et de mauvaises herbes. Bien que les espaces verts des villes diminuent l’exposition à la pollution atmosphérique, permettent aux petits de bouger et les mettent en contact avec un microbiote diversifié, ce qui en retour aide au développement du système immunitaire, ils peuvent également être un facteur d’asthme infantile. Heureusement, les arbres et le couvert qu’ils procurent peuvent atténuer cet effet dans une certaine mesure.
« Nous avons observé que le couvert des arbres protégeait en partie les enfants du risque d’asthme. Toutefois, cet effet protecteur disparaît lorsque s’accroît l’exposition au pollen des mauvaises herbes », explique l’auteur principal Éric Lavigne, professeur auxiliaire à l’École d’épidémiologie et de santé publique de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa.
L’équipe de recherche a utilisé la base de données ontarienne sur l’asthme en fonction du groupe d’âge, et analysé les données pour une période de huit ans afin de déceler les cas d’asthme survenus chez les enfants entre la naissance et l’âge de six ans. Un peu plus de 13 % des 214 000 dyades mères-enfants incluses dans l’étude ont reçu un diagnostic d’asthme. L’équipe de recherche a mesuré l’exposition environnementale à l’aide de l’indice de végétation par différence normalisée (IVDN) et estimé l’étendue du couvert des arbres dans un rayon de 250 mètres autour du domicile de l’enfant à la naissance (selon le code postal).
Ces résultats surprenants montrent que l’aménagement d’espaces verts en milieu urbain augmente l’exposition au pollen et diminue la protection offerte par le couvert des arbres.
La tendance est à la création d’espaces verts dans les villes, et le professeur Lavigne est d’avis qu’on doit informer le public de l’effet des arbres, et notamment du pollen, sur la santé respiratoire des enfants, particulièrement s’ils augmentent le risque d’asthme.
« Ces résultats pourraient avoir des répercussions sur le travail des urbanistes et des personnes responsables de la santé publique qui aménagent nos centres urbains », ajoute le professeur Lavigne, également épidémiologiste principal à Santé Canada. « En plus de mettre en place des programmes de contrôle du pollen des mauvaises herbes et de décider du moment où planter certaines essences d’arbres en particulier, il faudra aussi choisir des espèces qui réduisent le plus possible le transport de pollen allergène dans l’air. »
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