Une nouvelle étude internationale réfute l'idée que le vapotage encourage le tabagisme

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Une nouvelle étude internationale réfute l'idée que le vapotage encourage le tabagisme
L'étude la plus exhaustive menée à ce jour sur le lien de causalité entre le vapotage et le tabagisme conclut qu'au niveau de la population, rien n'indique que les cigarettes électroniques et autres produits d'administration de nicotine encouragent le tabagisme.


L'étude du National Institute of Health Research du Royaume-Uni, à laquelle a pris part David Sweanor, professeur à la faculté de droit et Président du comité consultatif du Centre de droit, de politique et d'éthique de la santé de l'Université d'Ottawa, a également identifié des pistes indiquant que ces produits font concurrence aux cigarettes et peuvent donc accélérer la disparition du tabagisme, mais on ne parle ici que de conclusions préliminaires et des données supplémentaires seront nécessaires pour mesurer l'ampleur de cet effet.

Les ventes de cigarettes en baisse

Les auteurs ont comparé l'évolution de l'utilisation et des ventes de cigarettes électroniques avec celle des taux de tabagisme et des ventes de cigarettes dans des pays dont les trajectoires de tabagisme sont historiquement similaires, mais dont les réglementations actuelles en matière de vapotage sont différentes (le Royaume-Uni et les États-Unis versus l’Australie, où les ventes de cigarettes électroniques contenant de la nicotine sont interdites). Ils ont également examiné les interactions entre le tabagisme et l'utilisation de sachets de nicotine orale en Suède et l'utilisation de produits qui chauffent le tabac au lieu de le brûler largement utilisés au Japon et en Corée du Sud. La baisse de la prévalence du tabagisme en Australie a été plus lente qu'au Royaume-Uni et plus lente qu'au Royaume-Uni et aux États-Unis chez les jeunes et dans les groupes socio-économiques inférieurs. La baisse des ventes de cigarettes s'est également accélérée plus rapidement au Royaume-Uni qu'en Australie. L'augmentation des ventes de produits du tabac chauffés au Japon fut accompagnée d'une baisse importante des ventes de cigarettes.

Les chercheurs notent que puisque les gens peuvent utiliser à la fois des cigarettes et des produits de nicotine alternatifs les chiffres de prévalence pour ces produits se chevauchent, et que des périodes plus longues sont nécessaires pour que les effets de l'utilisation exclusive des nouveaux produits sur la prévalence du tabagisme se manifestent. Ils ajoutent que les indications selon lesquelles les produits à base de nicotine de substitution suppriment le tabagisme, et en particulier l'ampleur de cet effet, devront être confirmées lorsque davantage de données seront disponibles. Au fur et à mesure que de nouvelles données sur la prévalence et les ventes deviendront disponibles, les analyses seront plus édifiantes.

 

David Sweanor
FACULTÉ De DROIT + ÉTUDE

« Remplacer les cigarettes qui sont à l'origine de plus de 8 millions de décès par an dans le monde, constituerait une avancée monumentale en matière de santé publique »

David Sweanor

— Professeur à la faculté de droit de l'Université d"ottawa

Dissiper les mythes

« Les résultats de cette étude atténuent la crainte que l'accès aux cigarettes électroniques et à d'autres produits à base de nicotine à faible risque ne favorise le tabagisme », explique professeur Peter Hajek, directeur de l'unité de recherche sur la santé et le mode de vie au Wolfson Institute of Population Health, Queen Mary University of London. « Il n'y a aucun indice en ce sens, d’ailleurs, certains signes montrent qu'elles font concurrence aux cigarettes, mais des données supplémentaires sur une période plus longue seraient nécessaires pour déterminer l'ampleur de cet effet ».

« Une analyse détaillée des données ….ne montre aucun signe que le vapotage et d'autres alternatives à faible risque à la cigarette constituent une porte d'entrée vers le tabagisme, ce qui réfute l'un des principaux arguments utilisés pour attaquer ces produits. Mais pour déterminer dans quelle mesure ces nouveaux produits remplacent les cigarettes, il faut disposer de davantage de données », ajoute David Sweanor de l'Université d'Ottawa qui travaille depuis plus de 40 ans sur des questions de politique internationale visant à réduire le tabagisme et ses effets dévastateurs sur la santé.

« Remplacer les cigarettes qui sont à l'origine de plus de 8 millions de décès par an dans le monde, constituerait une avancée monumentale en matière de santé publique », conclue-t-il. « La surveillance et la structuration du marché devraient être une priorité absolue ».

L’étude Effects of reduced-risk nicotine delivery products on smoking prevalence and on cigarette sales: an observational study (Pesola F, Phillips-Waller A, Beard E, Shahab L, Sweanor D, Jarvis M, Hajek P.) fut publiée dans Public Health Research.