La préadaptation semble prometteuse pour améliorer la santé et éviter les complications après une chirurgie

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Femme noire buvant un smoothie et femme blanche plus âgée s'étirant
Une nouvelle étude publiée dans la revue The BMJ indique que la préadaptation pourrait réduire les complications et écourter l’hospitalisation à la suite d’une chirurgie, tout en améliorant la qualité de vie et le rétablissement physique.

L’étude de très grande envergure est fondée sur une revue systématique et une méta-analyse qui se sont attachées aux données tirées de 186 essais cliniques randomisés menés auprès de plus de 15 000 patients partout dans le monde.

Dans cette étude, les chercheurs se sont penchés sur divers types de préadaptation, notamment l’exercice, le renforcement nutritionnel, le soutien psychologique, la formation cognitive et différentes combinaisons de ces approches. Ils ont découvert que l’exercice est le volet de préadaptation le plus prometteur, devant le renforcement nutritionnel.

« Si vous avez besoin d’une chirurgie, c’est une bonne idée de vous renseigner sur la préadaptation », explique le Dr Daniel McIsaac, auteur principal, titulaire de la Chaire de recherche clinique en soins périopératoires innovants de l’Université d’Ottawa et anesthésiologiste et scientifique principal à L’Hôpital d’Ottawa. « Si vous êtes en mesure d’accroître votre niveau d’activité et votre consommation de protéines pendant quelques semaines avant la chirurgie, vous êtes susceptible de récupérer beaucoup plus rapidement après la chirurgie. »

Les chercheurs soulignent toutefois qu’un grand nombre des essais sur la préadaptation ont été menés auprès des patients d’un seul hôpital. Il est donc difficile de déterminer si les résultats pourraient être reproduits dans d’autres hôpitaux ou en dehors d’un cadre de recherche rigoureusement contrôlé.

« La préadaptation est une approche fort prometteuse. Toutefois, nous ne savons toujours pas comment la mettre en œuvre à l’échelle des hôpitaux et des différents systèmes de la santé, poursuit le Dr McIsaac. Nous sommes pratiquement sûrs que si les patients peuvent faire le travail de préadaptation, ils en retireront des bienfaits. La principale question est de savoir comment mettre en place une approche de préadaptation qui fonctionne pour tous les patients opérés dans l’ensemble du système de santé. Les essais en cours qui se déroulent auprès d’échantillons réunissant des patients de plusieurs établissements apporteront des preuves plus rigoureuses pour appuyer une vaste mise en œuvre de la préadaptation. »

Condition physique et rétablissement

Le concept de la préadaptation remonte à la Deuxième Guerre mondiale. L’armée britannique faisait référence à cette approche pour améliorer l’état de santé et la condition physique des recrues. Plus tard, le terme a été adopté par la communauté médicale, et depuis une trentaine d’années, la préadaptation est devenue un grand domaine de recherche.

« Nous savons que les personnes en meilleure forme physique ont tendance à se remettre plus rapidement d’une chirurgie et à présenter moins de complications, a rappelé le DMcIsaac. Bien que de nombreux patients, encouragés par leur médecin, souhaitent améliorer leur condition physique avant une chirurgie, ils ignorent souvent par où ou comment commencer. L’objectif de notre programme de recherche est de mettre au point une approche simple et efficace de la préadaptation qui puisse bénéficier au plus grand nombre de patients possible en améliorant de manière tangible leur rétablissement et en favorisant un retour à domicile rapide après l’opération. »

Plus de 300 millions de chirurgies sont pratiquées dans le monde chaque année. Malheureusement, plus de 20 % des patients ayant subi une chirurgie lourde sont aux prises avec des complications postopératoires, qui peuvent prolonger leur séjour à l’hôpital et retarder leur rétablissement.

Réalisation de vastes essais cliniques guidés par les patients

Jusqu’à maintenant, la plupart des essais cliniques sur la réadaptation réunissaient un nombre restreint de patients recevant des soins dans un même hôpital. Actuellement, à L’Hôpital d’Ottawa, le Groupe de recherche sur l’innovation liée au vieillissement en chirurgie et médecine périopératoire (AIMS) (page en anglais seulement) pilote la réalisation de deux vastes essais cliniques multicentriques portant sur la préadaptation. Le recrutement des patients est terminé pour le premier essai, dont les résultats devraient être rendus publics en mars 2025.

Le second essai clinique, qui porte sur la préadaptation effectuée en mode virtuel à domicile, recrute toujours des patients partout au Canada. Les patients en attente d’une chirurgie nécessitant au moins une nuit d’hospitalisation sont invités à y participer. Les personnes intéressées peuvent télécharger cette affiche pour en savoir plus ou communiquer avec le coordonnateur de l’essai à [email protected] ou au 1 877 372-7316.

Cliniciens, scientifiques et patients-conseillers aux quatre coins du pays contribuent à ces essais par l’entremise du Réseau canadien de connaissances sur la préadaptation et du Groupe Canadien d’Essais Cliniques en Anesthésie et Médecine Périopératoire (PACT). À chaque étape des essais, l’engagement des patients est une priorité. Leur participation fait en sorte que les résultats des essais soient pertinents pour eux et pour l’ensemble du système de santé.

Gurlie Kidd, une travailleuse sociale à la retraite qui a vécu une chirurgie importante, est patiente-conseillère au sein de l’équipe depuis 2020. Elle veille à ce que les points de vue des patients soient à l’avant-plan de tous les essais menés à L’Hôpital d’Ottawa dans le domaine de la préadaptation. 

« Il est très encourageant de savoir qu’il est possible de se préparer à une chirurgie et que cela facilitera le rétablissement. Les patients sont à la recherche de ce type d’information, a déclaré Mme Kidd. J’espère qu’un jour, la préadaptation sera la norme de soins avant toute chirurgie lourde. »


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