Un professeur de musique souhaite diversifier le paysage de la musique classique

Équité, diversité et inclusion
Musique
Timothy Chooi
Timothy Chooi, célèbre violoniste et professeur adjoint à l’École de musique, s’est forgé son propre chemin dans l’univers de la musique classique.

Son parcours reflète ses origines familiales et son désir de faire de la musique un outil de connexion culturelle et de changement. Mû par une grande volonté d’incarner plus que l’excellence musicale, il s’est donné pour mission de redéfinir le paysage de la musique classique.

Les parents de Timothy Choo ont immigré au Canada pour offrir de meilleures possibilités à leurs enfants. Le violon, qui n’était au départ qu’une des nombreuses activités parascolaires auxquelles il participait, est rapidement devenu pour lui une passion. Il a passé l’audition afin d’intégrer, à seulement 16 ans, l’Institut de musique Curtis à Philadelphie, où il a étudié sept ans. Ces années d’études au sein de ce prestigieux établissement ont jeté les fondements de sa vie professionnelle.

Timothy Chooi a percé rapidement. À 16 ans, il a remporté le grand prix au Concours OSM à Montréal, une réalisation qui a lancé sa carrière. Cet honneur a donné lieu à plusieurs tournées au pays, centrées essentiellement sur le répertoire européen classique. Sa carrière a continué de progresser et, à 20 ans, il a fait ses débuts comme soliste au Centre national des Arts. Il a ensuite fait une maîtrise à Juilliard, période durant laquelle il a remporté de nombreux prix européens qui ont consolidé sa réputation sur la scène mondiale.

Puis, à l’instar de beaucoup d’artistes, Timothy Chooi a été forcé par la pandémie à réfléchir à sa carrière et à l’avenir de la musique classique. Il a remis en question la pertinence d’interpréter un répertoire dominé par les œuvres de compositeurs masculins, blancs et européens. Ayant envie d’apporter une contribution plus significative, il s’est demandé comment se servir de sa tribune pour aller au-delà du simple divertissement.

Cette réflexion l’a donc poussé à fonder un organisme sans but lucratif mettant la musique au service du bien commun, en particulier auprès des personnes réfugiées et immigrantes. C’est là qu’il a commencé à tisser des relations avec ces groupes, se servant de la musique pour créer des liens et un sentiment d’appartenance. Soulignons, à titre d’exemple, cette tournée en Allemagne où il a animé des ateliers de musique dans un centre accueillant des personnes réfugiées syriennes.

Les récents projets de Timothy Chooi témoignent de sa volonté d’élargir et de diversifier le répertoire de musique classique. Grâce à une bourse du Conseil des Arts du Canada, il a entrepris d’explorer la musique folklorique de partout dans le monde, en particulier de l’Asie orientale. Il a même appris à jouer de l’oud et intègre aujourd’hui cet instrument moyen-oriental et d’autres influences folkloriques à ses concerts.

Timothy Chooi imagine un avenir où la musique classique deviendrait un espace propice aux échanges culturels et à l’inclusion, et il utilise sa tribune pour remettre en question les traditions et favoriser la compréhension globale grâce à la musique. « La musique est un outil rassembleur », dit-il, résumant le principe qui oriente son travail actuel.