Une équipe de recherche l’avait prédit il y a cinq ans : plus de 100 000 décès par surdose aux États-Unis en 2021

Salle de presse
La main d'un homme serrant un flacon de pilules ouvert avec des pilules renversées sur le sol.
Il y a cinq ans, une équipe d’épidémiologistes et de spécialistes de la modélisation de l’école de santé publique de l’Université de Pittsburgh prédisaient plus de 100 000 décès attribuables aux surdoses de drogue par année. Or, les États-Unis en ont effectivement compté 108 000 l’an dernier.

Le Dr Hawre Jalal, aujourd’hui à la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa, faisait partie de cette équipe. Hasard du calendrier, l’International Journal of Drug Policy consacre un dossier spécial dans son numéro de juin à la croissance exponentielle de la mortalité liée à la consommation de drogues.

Ce dossier spécial est fondé sur l’article concernant cette recherche majeure, fruit de l’analyse de quelque quarante années de données sur les surdoses de drogue, publiée dans la revue Science. Le dossier comprend également des commentaires de quatre équipes d’épidémiologistes et de spécialistes en toxicomanie, en modélisation et en politiques antidrogue, ainsi qu’une mise à jour des auteurs de l’article original et un éditorial signé par l’un des rédacteurs principaux de la revue.

Dr Hawre Jalal
RECHERCHE + SANTÉ

« Il est temps d’admettre que cette croissance exponentielle ne s’arrêtera pas tant que nous n’aurons pas trouvé les causes fondamentales du phénomène et résolu le problème. »

Dr Hawre Jalal

— Coauteur principal et professeur agrégé à la Faculté de médecine

« Plusieurs théories ont été avancées, mais personne n’est parvenu à expliquer la raison de cette croissance exponentielle de 7,4 % des décès par surdose de drogue par année », commente Hawre Jalal, M.D., Ph.D., coauteur principal de l’article publié dans Science alors qu’il était à l’Université de Pittsburgh, aujourd’hui professeur agrégé à l’École d’épidémiologie et de santé publique de l’Université d’Ottawa.

« Il y a cinq ans, des sommités dans les domaines de la toxicomanie et des politiques antidrogue ont attribué nos conclusions à une coïncidence, poursuit-il. Il est temps d’admettre que cette croissance exponentielle ne s’arrêtera pas tant que nous n’aurons pas trouvé les causes fondamentales du phénomène et résolu le problème. »

Dans l’article qu’ils ont rédigé pour le dossier spécial, le Dr Jalal et Donald S. Burke, M.D., professeur éminent en sciences et politiques de la santé au département d’épidémiologie de l’école de santé publique de l’Université de Pittsburgh et coauteur principal de l’article publié dans Science, préconisent notamment une analyse systémique des données de surveillance des dossiers médicaux électroniques, des dépistages de drogues dans l’urine, des analyses des eaux usées, des saisies policières de drogues, des enquêtes sur la détresse et le bien-être sociétaux, et de l’économie du trafic de drogues afin de déterminer la source de cette croissance fulgurante. Selon les deux chercheurs, il faudra créer des modèles informatiques et exécuter des simulations pour orienter et tester les interventions.

Graphique affichant le modèle de prédiction
Les décès par overdose aux États-Unis suivent une courbe exponentielle depuis plus de quatre décennies, dépassant récemment les 100 000 décès, une prédiction faite par les scientifiques de Pitt Public Health il y a cinq ans (Burke, D. et Jalal, H.)

« Il est crucial de comprendre les causes profondes de l’épidémie pour aplanir la courbe, concluent-ils. Si rien n’est fait, il est probable que le nombre de décès continue d’augmenter considérablement. »

Consulter la version intégrale du communiqué (en anglais) de l’Université de Pittsburgh.

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